Départ : Ceillac (Pied du Mélèzet) (1690 m)
Topo associé : Le Longet (ou Tête du Rissace), par le Vallon d'Albert
Sommet associé : Le Longet (ou Tête du Rissace) (2965 m)
Orientation : NW
Dénivelé : 1260 m.
Ski : 2.2
Sortie du jeudi 3 mars 2011
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau le matin, débordements nuageux de l'Est l'après-midi.Etat de la route : ok
Altitude du parking : 1690m
Montée NW: c'est chargé et probablement plaqué sur les contre-pentes N, plus sain en contre-pentes W, où il y a une bonne croute de regel.
Crête et Sommet: pas de corniche sous vent d'E-NE comme on s'y était attendu.
Descente:
* neige froide à relief + gros sel sur le haut raide, puis cartonnée.
* Sous le replat de 2800m: la branche de droite semble chargée. On descend dans la branche de gauche, qui a purgé (carton dur).
En cherchant des pentes plus à gauche, lorsque la pente s'adoucit, je déclenche à plus de 50m une plaque dure sous un rognon pelé. Toute la plaque se détache doucement. J'ai le temps d'en sortir sur les ski, et regarder l'ensemble s'écouler vers le ravin de Clousis.
Altitude de chaussage (montée) : 1690m
Altitude de déchaussage (descente) : 1690m
Activité avalancheuse observée : Une plaque déclenchée en versant NE du Longet (au 1/3 inférieur de la pente, contre le vent dominant des dernières journées). Rupture à plus de 50m de dénivelée du skieur, 30-40cm d'épaisseur max en 2 strates, largeur: 20m. Coulée sur 100m de dénivelée.
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par Clément Pernet)
Sur les conseils de Hervé, un sympathique canyoneur rencontré la veille au gîte, on part pour ce tour de découverte panoramique des vallons Albert et du Cristillan.
La montée est superbe, à faire la trace dans ces grands espaces sous un ciel pur, même si quand il se redresse, le vallon Albert nous donne un peu de fil à retordre, pour éviter les accus froides en contre-pente N.
On débouche tranquillement au col Allongé puis au sommet, où le temps se couvre. La face NE est en vieille neige travaillée, on attaque la descente soutenue (bien 3.3, petit 4.1, à notre avis, et non 3.2 comme sur les topos).
La pente se calme à mi-pente et on choisit une branche gauche qui a subi des purges et présente un carton bien moche, mais plus rassurant. Le vent ayant été de secteur E-NE depuis plus d'une semaine, on se dit que c'est de la vieille purge et on ne se sent pas trop en terrain miné.
En fin de pente, vers le point 2658, je traverse un peu à gauche pour chercher de l'espace et en tournant machinalement la tête vers l'amont, je vois la plaque se fendre. Fis-ça, je repars vers l'axe initial, et ça se craquelle tout autour de moi. Tout cela est bien lent, et j'ai vite le temps de me retrouver sur la neige saine dans l'axe principal de la descente sans me faire bousculer.
Une bonne frayeur quand-même en voyant le volume qui s'écoule vers le ravin de Clausis. Un scénario très similaire à celui déjà vécu en janvier:
- plaque de vieille neige (peut-être rapporté plus récemment?)
- secteur contre le vent dominant (à priori plutôt sensé ne pas prendre trop de plaques)
- déclenchée à la sortie des difficultés, en traversant vers des pentes hors de l'axe principal.
- plaque dure, mouvement lent, possibilité de réagir et en sortir sur les skis.
Bon un deuxième signal en moins de 2 mois, ça fait beaucoup. Après j'ai quand-même du mal à comprendre les erreurs commises, à part effectivement d'être devenu trop confiant en fin de descente, et d'être aller "chercher" la pente qui n'avait pas purgée.
Rappel, ce jour le BRA donnait risque 2 sur le Queyras Ouest (et 4 sur l'Est, qui avait reçu tout le retour d'Est). Localisation des plaques prévues en versant W à NW sous les crêtes. Ici on est en E à mi-pente.
Le lendemain, curieusement le risque est remonté à 3 sur Queyras Ouest, alors qu'aucun événement n'avait modifié les conditions (très peu de vent d'Est ce jour, et pas de nouvelle neige).
Sinon, la fin de la descente dans le ravin de Clousis était un vrai petit régal, en poudreuse bien homogène.