Départ : Le Villard (Saint Jean Belleville) (1369 m)
Topo associé : Le Cheval Noir, couloir ENE en boucle
Sommet associé : Le Cheval Noir (2832 m)
Orientation : NE
Dénivelé : 1660 m.
Ski : 4.2
Sortie du samedi 6 avril 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
Voilé le matin puis soleil. Fort Vent de sud sur les crêtes Etat de la route :
Sèche jusqu’au Villard et un peu au delà
Altitude du parking :
Épingle du ruisseau de paravoui 1430m entre le Villard et deux nants Regel correct. Très peu de neige au départ, les pentes raides herbeuses en E sont dégarnies, le peu de neige tombée jeudi à déjà quasiment disparue.
A partir de 1800m sous les chalets d’orgentil, neige croutée mais portante le matin, bonne transfo à la descente.
Pentes E /ENE revers du Mottet neige portante puis poudre vers 2200m.
Couloir ENE environ 20cm de poudre, petite purge de surface de la veille dans le tiers inférieur pas gênante très bon ski, puis changeante sous 2200m, plus lourde mais agréable jusqu’au ruisseau d’orgentil.
Pentes N combe du Barral : petite accu au sommet, poudre dans les arcosses, excellent.
Altitude de chaussage (montée) : 1500m deux nants
Altitude de déchaussage (descente) : 1600m juste au dessus du village deux nants
Activité avalancheuse observée : petites purges de surface de la veille dans le couloir ENE, purges et reptations en sud sud est vers les chalets d’orgentil . Attention au vent de sud, quelques accus en N.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec Eric, Fabrice, Lolo et Claude
combe pierreuse rejointe par les pentes E du revers des mottets -sommet-descente couloir ENE+ remontée croupe 2117 combe du barral
A l’aube de mes cinquante années, toutes non dévolues à cette passion du blanc, mais dont les 20 dernières y on puisé tant de bonheur et d’émerveillement, d’instants forts partagés et de sérénité, de dépassement de soi en renoncement, je vous livre cette petite ode nuancée...
Étendue sur le sol, elle occupe tout l’espace, recouvrant le vert des prairies, le gris des rochers. Les bras élancés de la forêt plient sous son poids. Le dos courbé, les arbres s’inclinent , la laissant peser sur leurs épaules, dans l’espoir de ne pas se briser le cœur. Posée sur le sol, tout en rondeur et volupté, elle semble attendre notre passage, dans une étreinte furtive et passionnée.
Ivre de caresses, Elle peut se faire attachante, collant sous les peaux pour ralentir ce mouvement de va et vient qui nous fait avancer. Cette étreinte peut durer, et les caresses de plus en plus intense quand le manteau qu’elle a enfilé se fait profond. La sueur perle sur les fronts . Elle nous entend crier de joie, et lance de belles gerbes étincelantes pour saluer notre passage. Mais sa beauté est éphémère, bientôt elle ne sera qu’un souvenir, un cauchemar, ou une promesse, tant de nuances elle est imprégnée :
Fraîche, poudreuse, profonde, froide, ventée, roulée, dure, trafolee, croutée, portante, regelée, transformée, lourde, collante, mouillée, transportée, plaquée, accumulée, soufflée, chargée, scintillante, cristallisée, vitrifiée, glacée, immaculée, tracée, sèche, humide, vierge, déflorée, glissante, ripante, coulante, stabilisée, à point, 5 étoiles, moquette, xxl, saint macloud, épaisse, fine, grains ronds, grains anguleux, cartonnée, instable, liquide, blanche, bleue, grise, sablée ... 50 nuances qui nous font tour à tour rêver, frémir, crier, pleurer, suer ou jouir.