Départ : Göschenen (1100 m)
Topo associé : Dammastock, Traversée Göschenen / Oberwald
Sommet associé : Dammastock (3630 m)
Orientation : T
Dénivelé : 6100 m.
Ski : 3.2
Sortie du vendredi 11 mai 2012
Conditions nivologiques, accès & météo
Globalement grand beau temps mis à part 3 heures de temps couvert le 9 mai ua matin.Etat de la route :dégagées
Altitude du parking :
toute neige mais essentiellement neige de printemps!
Altitude de chaussage (montée) : 1500
Altitude de déchaussage (descente) :1570
Activité avalancheuse observée : coulée de neige lourde multiples le 8 mai après midi en pente raide.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec Benoît,Marc et Yves
Après avoir débuté il y a quelques semaines notre traversée de la bordure nord des alpes suisse, nous avions pour projet de poursuivre ce raid :
www.skitour.fr/sorties/todi,40482.html
par la traversée du Dammastock en Suisse centrale, toujours inspiré par le topo de Vivien et Frred !
Nous avions commencé à évoquer la semaine du 9 mai dans le courant du mois d’avril, mais au vue des conditions, il nous semblait de plus en plus aléatoire de réaliser ce raid ;
Pourtant, quelques jours avant le 8 mai , une petite poussée anticyclonique plus durable semble se dessiner avec une petite perturbation qui traverse rapidement le massif dans la nuit du 8 au 9 ; les deux jours suivants semblent être au beau fixe ;
Suivant le vieille adage « qui écoute trop la météo rets au bistrot » nous décidons ainsi de repartir pour l’exploration de ces massifs totalement inconnus de nous, mais qui semblent si prometteurs de paysages uniques par l’immensité des glaciers.
Le raid se termine par la descente du Rhonegletscher depuis le sommet du Dammastock à 3600m ; Le rhonegletscher fait encore 10 km de long pour 1 km au plus large ; de quoi envoyer de belles courbes…
Nous décidons de partir toujours à 4 , Antoine en petite forme laissant sa place à Benoit pour qui c’est le grand retour en raid à skis.
Après avoir pris le train de Genève à Goschenen le lundi 7 mai après midi, nous dormons à L’ Hotel zum weissen Rössli.
Le lendemain 9 mai , grand beau temps ; nous montons à la Voralphutte. On chausse vers 1550m . La montée est assez longue mais une trace de la veille semble-t-il nous facilite la tache.
Arrivé à la Hutte, non gardé depuis le 1er mai, nous sommes seuls ; un luxe supplémentaire qui nous détache un peu plus de la civilisation. Le ciel se charge un peu mais nous décidons d’aller tracer en direction de la Chelenalplucke pour s’offrir une belle descente et se faciliter la tache du lendemain en cas de grand mauvais.
Soirée très sympa, mais il se met à pleuvoir doucement. C’était annonçé ! pas d’inquiétude donc.
Malheureusement au réveil à le plafond est bas et il pleut encore ; au sud le temps est dégagé donc on attend un peu et on espère. Effectivement, 1 h plus tard le ciel se déchire, le soleil éclaire les sommets et la pluie s’arrête !
C’est parti pour la montée à Chelenalplucke. Le temps se rebouche, il neige un peu ; mais le ciel bleu apparaît au dessus du col ; la neige est un peu collante et coule facilement ; on franchit l’imposante corniche au mieux et c’est le quasi grand beau temps ; On exulte ; un peu de vent mais il ne fait vraiment pas froid ;
On se dirige vers le Sustenlimi puis nous montons au Sustenhorn, sommet incontournable à 3500m. La vue est somptueuse mais le temps est encore instable et nous redescendons vers le Sustenlimi puis nous entamons la très spectaculaire descente vers la Tierberglihutte.
Les séracs sont magnifiques, drapés de neige fraiche ; Descente en partie encordée mais la neige est très abondante et les crevasses complètement inapparentes sur la rive gauche ; nous atteignons le refuge, non gardé encore une fois, et seul ;
Nous serons rejoints par un guide et sa cliente avec lesquels nous parcourerons le même itinéraire ;
La fin de l’après midi est consacré à sortir mon sac d’une crevasse pour réviser les mouflages ; pas du luxe en ce qui me concerne….
Soirée somptueuse, couchée de soleil rosissant les sommets alentours ; les étoiles s’allument, garante du grand beau temps annoncé par Antoine au téléphone !
Le lendemain matin, la journée s’annonce rayonnante : pas un nuage, pas de vent !
Départ à 6h30 pour le Tieberlucke ; le regel est bon et la montée au soleil efficace ; arrivé au col, surprise le couloir n’est pas ravagé par les boules et si la neige est dure, le grip est excellent et la neige toute lisse ; en bas on prend la branche de droite ; loupé ; fallait prendre la gauche pour rejoindre la langue terminale du Triftgletscher.
Un peu d’acrobatie dans la moraine, on rejoint la rive gauche et c’est à ski que l’on parvient en bas, dominé par L’ober absturz impressionnante chute de sérac de plusieurs centaines de mètres.
La remontée au stacklimi se fait d’abord à pied dans un couloir assez raide puis à skis sans problème ; Au stacklimi, un aller retour au steinhussorn à 3100m nous offre un spectacle éblouissant sur l’oberland d’un coté et les immenses glaciers coté Dammastock ; c’est véritablement les glaciers de la démesure…
Descente excellente puis un poil lourde ; on rechausse après 800 m de descente pour remonter à la Trifthutte ;
L’accueil de Irène et Talack est plus que chaleureux !!!! une tasse de thé, skis encore aux pieds ; et que dire de la gentillesse, la disponibilité. Une véritable invitation à aller les rencontrer !!!!
Le repas sera extra avec une super fondue, mélange de 4 fromages ; d’ailleurs Irene, si tu peux me rappeler le nom des 4 fromages… ;-)))
On a passé l’après midi à discuter et refaire le monde avec le guide et sa cliente ;
Coucher de soleil au top !!
Le lendemain départ 6 h après un petit dejeuner bien copieux ;Irène et talack nous accompagne jusqu’au Dammastock ; ce sera une première pour Talack !!
L’arrivée au sommet de tout le monde, je m’en souviendrais longtemps ;quel partage d’émotion là haut ou nous sommes « seul » tous les 6 !!! Le panorama est une fois de plus exceptionnel.
Nous repartons chacun de notre coté….
La descente du rhone gletscher est un pur bonheur. D’abord dur avec un excellent grip, la neige devient moquette à poil court à fond ; puis à poil long toujours aussi bonne ;
Encordement final pour franchir les dernières crevasses dans une neige bien molle et franchir le déversoir du glacier : Le Rhône naissant !!
La descente sur Oberwald est facilité par le très bon enneigement et c’est par une course finale d’anthologie ou on traverse les voies au pas de charge que l’on saute dans le train pour Brig puis Genève.
De ce raid, je retiendrais la grandeur des glaciers à perte de vue, les chaotiques séracs de l’Oberabsturz, la descente d’anthlogie, seuls sur le Rhonegletscher….. et la gentillesse du couple de gardien de la Trifthutte. Le raid se mérite, il faut cheminer sur les glaciers, les étapes sont parfois éprouvantes mais quel plaisir de traverser tout ça…. Allez-y, vous ne serez pas décus !!
Merci encore à Benoît, Yves et Marc pour leur confiance (après la séance de mouflage surtout et leur enthousiasme et Antoine pour le routage météo !!