Départ : la Bérarde (1720 m)
Topo associé : Col du Chéret, Couloir Est
Sommet associé : Col du Chéret (3018 m)
Orientation : E
Dénivelé : 900 m.
Ski : 5.1
Sortie du mardi 26 février 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau, grand chaud, léger voile juste bien pour la qualité de neige en montée et pour les photosEtat de la route : fermée
Altitude du parking :
Champhorent, 1600 (aïe)Altitude de chaussage (montée) : Carrelet 1900
Altitude de déchaussage (descente) : Carrelet 1900
Activité avalancheuse observée : purges nombreuses en Sud et Sud-Ouest
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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montée | E | 10h | Moquette | |||
entrée couloir | 2700 | E | 11h | Poudre tassée | ||
sortie couloir | 2100 | E | 12h | Moquette |
Skiabilité : 😄 Excellente
Compte rendu
Avec Arthur Lachat, Rémi Loubet, Jocelyn Chavy, François Kern
Partis skier et s’isoler quelques jours dans les Ecrins, nous voici de retour de nos vacances loin des pics de pollution !
Quelques jours donc, pour revisiter les classiques et profiter du frais et du calme. Un petit tour au col de Coste Rouge, un autre au Col du Chardon, encore un Col avec le Gioberney, une visite de courtoisie au Glacier Long et quelques virages par ci par là.
Lors de nos passages sous l’Ailefroide, les yeux écarquillés, le regard se promène sur les pentes avoisinantes. Parfois un chamois, parfois le triste constat de l’état des glaciers, et pas une trace si ce ne sont celles que nous avons laissé la veille ou celles des Renards qui se prennent pour Tardivel jusque très haut dans les pentes.
Et puis ce sillon. On est souvent attirés par un sillon, en montagne ou ailleurs, c’est un appel.
Celui-ci, tellement logique, remarquable et continu, a clairement attisé notre curiosité.
Pas une trace sur les topos, pas de nom ni même une citation, la curiosité monte.
A notre passage suivant, nous avons jumelles et appareil photo pour le jauger, et confirmer notre envie d’aller y jouer.
Deux copains venus nous rejoindre dans nos péripéties auront terminé de nous convaincre d’aller visiter le dit sillon.
Harnais, descendeurs, pitons, ficelles, 60 mètres de corde, on prend un brin de 50m en plus au dernier moment, dans le doute, et zou !
Ca monte tranquille, il fait beau mais pas trop chaud, on est partis tôt pour s’éviter les purges et remonter sereins le bas du glacier de Boverjat. On s’autorise même une petite flemme, et sans sortir au col, on s’arrête 200m plus bas, à l’entrée de notre subtile sillon.
Sans perdre trop de temps on file, et dès les premiers virages, on se retrouve dans une superbe ambiance.
Des murs surplombants en rive gauche, bien rougis par le soleil, un couloir qui se raidit et s’affine au fur et à mesure de notre progression, avec encore le questionnement quant au ressaut, 300 mètres plus bas.
Le plus raide de l’ensemble, un petit 50° sur 50 mètres nous conduit à l’aplomb du ressaut. Une dalle mousseuse en rive droite, un bloc de 15 mètres en rive gauche.
En rive droite un rocher bien délité, fracassé à souhait. Une dalle compacte en rive gauche, sans la moindre aspérité.
On cherche longtemps un relais, un piton, un bout de ficelle. On cherche haut, au regard de la saison, on cherche sur les deux rives, mais rien.
Descendus au plus bas, quelques mètres au dessus de notre interruption qui semble offrir ses 30 mètres, on trouve un béquet sympa, accueillant, bien orienté et à l’aspect stable…
Dans un dernier doute, le truc semble long, on sort le brin de 50m et on commence la descente. C’est large, mais avec 2x 30m, ça ne passait pas.
Une fois arrivés au sol, on évacue rapidos. Le verrou draine un paquet de ces matériaux qui ont la manie de s’orienter tout naturellement vers nos têtes. Neige, glace, cailloux, hiboux, choux… tout passe, et vite. On file.
La pente se tasse bien, l’expo change un peu et la neige devient plus molle, ambiance printemps, et sans le drop en dessous, ambiance plus détendue. On file, contents d’avoir trouvé de quoi passer le verrou facilement, et encore un peu surpris de ne pas avoir trouvé de matos en place.
On rejoint le copain qui descend de Coste Rouge, d’où il n’a pas manqué une miette de notre balade, et avant que, quelques heures plus tard, l’ensemble des pentes Sud de son vallon ne finisse dans la vallée… saleté de Févril …
Au final, un truc superbe à skier, magnifique pour être face à l’Ailefroide (dont on ne voit rien lorsqu’on ski le Glacier Long), et qui devrait être un classique, le doute subsiste.
Ce dont on ne doute pas, c’est que ce genre de journée fait aimer le ski et les Ecrins !
ps : on avait envie de raconter notre balade, qui date de Mardi 26 Février, la date sera modifiée à terme, promis !