Départ : Aussois (1530 m)
Topo associé : Col de Labby, Traversée SW / NE Termignon
Sommet associé : Col de Labby (3324 m)
Orientation : T
Dénivelé : 4500 m.
Ski : 3.1
Sortie du dimanche 7 avril 2019
Capitaine_BenA, gstephan, ThomasM
Conditions nivologiques, accès & météo
J1 : Chutes de neige diminuant / vent.
J2 : Beau temps, chaud l'AM. Se couvrant le soir.
J3 : Couverture nuageuse à 3000m, vent fort / éclaircies plus nombreuses en bas.
J4 : Chutes de neige puis nuageux. Etat des rails : neige fraiche dès le Bugey à l'aller (Lyon - Modane) ; sec au retour.
Etat des routes : déneigé jusqu'à Aussois / idem à Val d'Isère au retour
Altitude du parking : 1500 à Aussois / 1800 à Val d'Isère
Altitude de chaussage (montée) : 1500
Altitude de déchaussage (descente) : 1800
Activité avalancheuse observée :
- Plusieurs Woumffs en J2 dans la montée vers le Col de Labby + à la montée vers le col de l'Arpont. Mais aucune coulée constatée.
- Plaque de fond partie au dessus de La Civière (observée en J3).
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Glacier de la Mahure | 3300 - 3200 | E | 10:00 | Poudre | ||
Glacier de la Mahure | 3200 - 2900 | E | 10:30 | Poudre lourde | ||
Glacier de l'Arpont | 3500 - 2300 | E | 14:00 | Croutée | ||
Sous les lacs de Chasseforêt | 2800 - 2300 | NE | 10:00 | Poudre | 5* | |
Côtes de la Leisse dessus | 2400 - 2600 | N | 15:00 | Poudre | 5* |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par Capitaine_BenA)
Avec Cycle nature
J1 : (Mobilité Train depuis Brest / Paris / Lyon / Chambéry - Modane + Bus Modane Aussois) - Aussois - Le Carlet - Refuge de la Dent Parrachée ; J2 : Refuge de la Dent Parrachée - Col de Labby - Descente du glacier de la Mahure - Col de l'Arpont - Refuge de l'Arpont ; J3 : Refuge de l'Arpont - Lacs de Chasseforêt - Redescente ruisseau de la Letta (Pt 2343) - Col au dessus de la Para (sur le GR5) - Pont de Croé Vie - Refuge de la Leisse + extra dans les pentes nord au dessus du refuge ; J4 : Refuge de la Leisse - Col de la Leisse - Col de la Fresse - Val d'isère (Mobilité douce : bus Val d'Isère - Bourg-Saint-Maurice / train jusque Chambéry / Lyon / Paris)
Que certains soient venus de Brest, que d'autres aient transporté du far breton, que ce raid ait comporté en quelque sorte quatre quarts, ou que CAF de Lyon-Villeurbanne rime avec Kouign-Amann (c'est pauvre...), voilà que le cycle nature a été appelé dès le premier soir "CAF breton" par le gardien du refuge de la dent parrachée.
Cherchant encore un lien, je tombe sur cette boutade de Coluche : "Coups de vents sur la côte bretonne, où de forts pétroliers sont à craindre". Car, à défaut de démazouter les plages, l'idée du cycle nature, c'est bien de supprimer ou du moins réduire, dans nos pratiques de la montagne, tout ce qui contribue paradoxalement à l'abîmer.
D'où l'idée de cette traversée de la Vanoise en mobilité douce pour clore un cycle nature 2018 / 2019 exceptionnel. Nico, cette traversée t'es bien sûr dédiée, tu y as tellement contribué, et on y retournera une fois ce genou remis.
J1 : Du Finistère à la Maurienne, le "CAF Breton" entre en scène.
Avec la mobilité douce, l'aventure commence sur les quais de gares, plusieurs formules étant testées : départs de Haute-Savoie, de Lyon en TER ou TGV, de Chambéry (Bus ou trail), retour d'Italie en covoiturage moyennant un tunnel du Fréjus un temps bloqué. L'oscar de la mobilité douce revient incontestablement à Julie, partie la veille de Brest pour raisons professionnelles, moyennant une traversée héroïque en train et bus, non pas de la Savoie, non pas de Rhône-Alpes, mais de la France, avec un grand F. Et vive la République !
Bon, je m'emballe un peu, car avec tous ces retard dus à la météo, nous avons beaucoup douté avant de nous retrouver à 11 à Modane pour embarquer dans le bus en direction d'Aussois de 11h15 (et ce fut ric rac !).
Pour l'anecdote, on s'interrogera simplement sur le refus des différents prestataires de décaler les horaires de bus, sachant qu'un bus a finalement relié Chambéry à Modane avec seulement 5 personnes à l'intérieur...
Si les sacs sont lourds, c'est avec une légèreté inhabituelle que nous constatons l'absence de nos voitures au départ. La montée au refuge de la Dent Parrachée se fait tranquillement, le plus possible à l'écart des pistes, malgré une neige collante posée à même le sol.
L'absence de l'éclaircie annoncée le soir, et le vent qui souffle fort, nous poussent plutôt à profiter des jeux de carte et de l'apéro à la bière de Maurienne (parole de breton : "Horizon pas net, reste à la buvette" !). La gouaille du gardien de la Parrachée occupera une partie de la soirée.
J2 : Labby ne fait pas le Moine, et la quatrième corde ne fait pas l'encadrant.
6h15 : "Ceux qui ont une corde lèvent le doigt!" ; ils ne sont que 3... "Où est la quatrième corde ?" ; on cherche 15 minutes. Puis "Geo, c'est ta deuxième corde qui manque en fait" ; "Ah, mais je n'en ai pris qu'une moi..." ; "Ah, ok, donc on n'en a que 3 depuis le départ!". Bref, comme la cinquième roue du carrosse, voici venue la quatrième corde du CAF breton !
Pour la suite, aucune mouette, mais beaucoup de woumphs : la montée vers le col de Labby nous réserve quelques vagues. Nous naviguons en mode vigilance puis alerte. Au gouvernail, Thomas nous fait une trace de dingue, un véritable escalier de conversions entamé quasiment au pied du col du Moine jusqu'au col de Labby, permettant un délestage efficace du groupe.
Dès l'arrivée au col (et au soleil), nous abandonnons la traversée sous les dômes du Génépy : de belles corniches en barrent l'accès. Nous profitons d'une neige vierge, quoique de plus en plus lourde, en descendant la rive gauche du glacier de la Mahure.
A partir de là, cap vers le Dôme de l'Arpont via une rampe assez régulière ; dès que le glacier du même nom est atteint, les plus entamés (ou les plus raisonnables) descendront vers le refuge. Nous seront 8 à avancer jusqu'au col de l'Arpont, sous une chaleur étouffante, combinée aux effets de l'altitude (sauf pour Geoffroy le traçosaure du groupe ce jour). Arrêt au col car il est tard.
La descente est longue et bien croutée jusqu'au refuge : avec Geo, nous étions contents de ramener tout le monde à bon port, le groupe était particulièrement fatigué dans cette descente. De belles figures artistiques à souligner néanmoins, notamment la chute "Arpont", tête la première.
L'après-midi et la soirée, seuls dans ce grand et joli refuge, nous permettront de bien récupérer en vue de la longue journée qui nous attend le lendemain.
J3 : Le voyage continue entre l'Arpont et la Leisse.
Alors que la météo s'annonçait clémente le matin, nous attaquons avec un plafond nuageux bien bas. Les 450m au dessus du refuge sont bien durs, couteaux obligatoires. Arrivés en haut, l'absence de visibilité, ainsi que le vent, nous forcent à nous rendre à l'évidence : remonter sur le glacier du Pelve comme prévu sera difficile, et peu agréable compte tenu de la vitesse des nuages là-haut.
Au niveau des lacs de Chasseforêt, alors qu'une éclaircie apparait, nous descendons donc dans une belle poudreuse (!), et une superbe luminosité.
Le vent dans les voiles, nous flottons sur de multiples vallonnements. L'ambiance est magistrale et la découverte de nouveaux paysages au fil de la traversée donne un caractère unique à ce raid (Grand Roc Noir, Grande Motte, Sana, Méan Martin, bientôt la Grande Casse...).
Au point 2343, une petite remontée panoramique s'engage pour rejoindre le GR, au niveau d'une petite cabane en accordéon, bien moderne, d'où nous attaquerons la descente. Après une quasi perte de ski, bien rattrapée, nous nous engageons dans la remontée du vallon de la Leisse, sans fin, malgré le vent dans le dos, agrémentée de quelques exercices d'encordement.
Nous serons 3 à nous rajouter quelques montées / descentes dans la poudreuse bien bonne en face du refuge. Pour le reste, le refuge de la Leisse offre un superbe cadre, bien dans l'esprit nature, dont nous aurons bien profité pour cette dernière soirée du raid.
J4 : Félindra dompte le col de la Leisse.
Malgré une belle couche de poudre tombée avec peu de vent, difficile d'en profiter aujourd'hui : nous partons du refuge de la Leisse sous la neige et dans les nuages.
L'occasion de tester la navigation par faible visibilité : trois sangles accrochées à un bâton, il n'en fallait pas moins à Yann, alias Félindra, puis Typhaine pour dompter le col de la Leisse dont les reliefs se montraient difficilement.
Pour la suite, le ciel se dégagera légèrement, nous permettant de revenir tranquillement par le col de la Fresse et les pistes de Val d'Isère, moyennant de bons moments de franche rigolade.
Le bus est pris à 13h à la Daille, et le train à 14h30 à Bourg-Saint-Maurice. Retour direct à Lyon moyennant de bons moments de convivialité dans le train pour clore un superbe cycle "Nature", bien contents de cette odyssée à travers la Vanoise.