Départ : Lus la Croix Haute (la Jarjatte) (1175 m)
Topo associé : Col de Corps, versant Ouest
Sommet associé : Col de Corps (2105 m)
Orientation : W
Dénivelé : 930 m.
Ski : 2.1
Sortie du mercredi 15 janvier 2014
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau puis voilé puis beau
Froid
Pas de ventEtat de la route : blanche
Altitude du parking : 1270m
Environ 20cm de neige nouvelle grâce aux chutes de lundi et hier soir.
Neige froide sans cohésion en dessous de 1600m
En cours de cohésion dans les pentes raides au-dessus du ravin de la plainie.
Alternance poudre, carton voire glace dans les pentes sous les 2 cols versant Ouest.
Versant Est : plaqué sous le col de Corps sur env. 20cm d'épaisseur (voir commentaire).
Col des Aiguilles : excellente sous 1800m
Activité avalancheuse signalée dans la zone ce jour, voir la carte.
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Parking 1270 > Col de Corps > Tentative versant Est (...) > Col de Corps > Sommet téléski (1500m) > Col des Aiguilles > Parking
J'avais dans l'idée de faire le tour anti-horaire du Roc de Garnesier (H15 de Toponeige) avec le couloir de l'Aiguille du Haut-Bouffet en dessert mais ça ne s'est pas passé comme prévu...
La montée au Col de Corps se passe sans soucis, je suis juste attentif au risque de plaque dans le ressaut après la traversée horizontale (je trace bien à droite en limite de forêt) puis je zigzague entre les zones cartonnées (voire carrément glacées) dans les pentes sous le col. Bonne pause au col où je prends quelques photos et observe le versant Est au soleil : il n'est pas très enneigé (croupes avec rochers affleurant) mais paraît largement skiable. Au moment de m'élancer, je veille plus à une éventuelle plaque de neige dure qu'à une plaque à vent mais je teste quand même en sautant sur place pour faire partir la neige meuble juste sous la crête ... pas de fissures, rien ne bouge. Je traverse en haut de la petite combe d'une vingtaine de mètres de large dans laquelle je compte descendre et saute une nouvelle fois sur la neige fraîche qui repose sur un fond dur, encore sans résultats. Quelques mètres plus loin c'est une zone en neige béton : je fais donc un 1er virage et me laisse glisser vers le milieu de la combe pour amorcer un 2nd virage dans la poudre... et toute la combe se décroche ! Tout va très vite, dans la neige comme dans la tête : je suis à genoux dans la coulée, les skis dans le sens de la pente, et j'essaye tant bien que mal de glisser vers le côté gauche pour m'échapper. Le ski gauche lâche et je bascule en avant vers la droite alors que j'étais presque sorti du flux. Je me débats pour me redresser ... et tout s'arrête. Je me relève et constate que le ski perdu est 10m au-dessus, je remonte immédiatement le chercher puis me déplace sur la croupe à gauche (en neige dure), au pied d'un pylône. Désormais en sécurité, je reprends mes esprits, prends quelques photos de la coulée et décide de remonter (crampons aux pieds) par la croupe en neige dure qui me ramène au-dessus du col côté Roc de Garnesier.
La descente côté Ouest n'est pas top sur le haut (alternance plaques dures, carton, poudre) mais excellente dans le ressaut en dessous, où je reste quand même bien à gauche pour ne pas aller taquiner les grandes pentes vierges et probablement plaquées. Un gars me regarde d'en bas, au moins je ne suis plus seul en cas de décrochage ! C'est un menuisier du coin avec son chien, très sympa (salutations si tu me lis). On discute un moment et on refait ensemble la traversée qui ramène en haut du téléski. On se quitte là car il doit aller bosser. Je profite de sa trace pour monter jusqu'au col des Aiguilles que je n'avais jamais visité.
Quand à l'Aiguille du Haut-Bouffet et son couloir, ce sera pour une autre fois... j'ai trouvé le cône suspect !
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Quelques réflexions
Je pense que la relativement faible couche de neige fraîche sous le col (20cm grand max) et le fait qu'elle soit au soleil depuis 2h ont endormi ma vigilance. Je pensais naïvement qu'une neige réchauffée ne partirait pas en plaque. Mais j'étais seul et j'avais un petit doute (puisque j'ai testé 2 fois pour voir si ça bougeait) donc je n'aurait pas dû y aller. Seulement j'avais bien envie de faire le tour... Le cas classique, quoi !
J'aurais dû voir que des croupes bétons et des talwegs poudreux signifiait que le vent avait soufflé... et que le neige avait donc été déposée dans le fond de la combe. Cette petite combe qui semblait bien anodine avant la descente alors que les combes parallèles m'ont paru bien menaçantes lors de ma remontée...
(Risque 2 annoncé aujourd'hui sur le Dévoluy)
PS Merci pour vos commentaires constructifs.





