Départ : la Bérarde (1720 m)
Topo associé : Brèche de la Meije, par les étançons
Sommet associé : Brèche de la Meije (3357 m)
Orientation : S
Dénivelé : 1650 m.
Ski : 2.2
Sortie du lundi 5 mai 2014
Conditions nivologiques, accès & météo
je ne sors que s'il fait beau
Etat de la route : déserte au petit matin
Altitude du parking : 1720m
Altitude de chaussage (montée) : chaussage possible à 1950m
Altitude de déchaussage (descente) : 1950m
Activité avalancheuse observée : rien de significatif : 1 coulée de surface à G avant la traversée d'accès au Promontoire dim ap.midi et une petite coulée rive D du bas de la Brèche vers 10h30 ce matin
Une 30aine de cm de neige tombée les jours précédents. On trouve la neige en continu à 1650m environ. Les névés sont bien tassés, les crevasses bien bouchées sous le Promontoire et l'accès à la Brêche est très aisé. Pas encore de glace apparente. A la descente, neige croûtée jusque sous le refuge puis superbe neige de printemps. Un rêve jusqu'au déchaussage (à 12h). J'aurais bien mis 5* s'il n'y avait pas eu la partie croûtée du haut et le portage entre 1720m et 1950m
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec chamois, coqs et chocards
Les derniers nuages s'étiolaient au fond de la vallée du Vénéon quand j'entamais la montée au-dessus de la Bérarde. Allez savoir pourquoi, je préfère la montée en rive G même s'il faut redescendre un peu pour franchir la passerelle.
Pour une fois, j'étais DECIDEE à prendre mon temps. Pour une fois, c'était le MIEN et celui de personne d'autre, donc aucune culpabilité : personne ne se gèlerait sous la bise, personne ne rôtirait sous un soleil implacable à cause de moi.
J'étais contente aussi d'avoir pu saisir la fenêtre de beau temps sans être coincée par l'immuabilité du WE.
Je flânais donc longuement dans le vallon, louvoyant entre les bouleaux de la taïga des Etançons, écoutant le coq s'escrimer à séduire une coquette, contemplant le Rateau déjà illuminé en essayant de ne pas m'en mettre un par si belle distraction. La Reine n'avait pas attendu mon arrivée pour se dévoiler. Sans commentaire mais j'étais jalouse.
Casse Déserte ne l'était pas : 4 + 3 clients étaient déjà à l'attaque du magasin. Ils n'ont pas dû être trompés sur la marchandise. Vu d'en bas du moins, c'était encore fort bien enneigé.
Au refuge du Châtelleret, c'était jour de fermeture. Un peu plus haut, je m'octroyais une bonne pause au soleil lequel avait eu la délicatesse de m'illuminer enfin à l'instar du Rateau.
Jusque sous le bas du col du Pavé, j'allais d'un bon pas. Mais ensuite avec la chaleur croissante, j'ai regretté d'avoir pris mon temps : la suite m'en a pris...pas mal. Pour le groupe qui en descendait, le Pavé n'avait pas eu de bonnes intentions. Ils n'ont pas eu une descente d'enfer...
A l'aplomb du refuge, je me fais doubler par une fusée. Ne perdant pas le nord (c'était ma direction après tout), je lui ai demandé de mettre la bière au frais au refuge. Et figurez-vous qu'à mon arrivée non seulement la bière était fraîche mais aussi payée ! Encore merci Fred ! Je vous dis, en montagne, on peut rencontrer des gentlemen. C'était un jour avec.
Très belle soirée avec Nathalie, Freddy et les enfants. J'ai partagé la table avec un sympathique groupe de grenoblois, ceux qui n'avaient pas trouvé la plage sous le Pavé. Comme eux, un autre groupe était sur le "Tour" et c'est là que j'ai entendu Freddy proférer une belle antinomie. Il a dit "L'Homme est bon". Hum...
Quand j'eus fini ma nuit, tout ce petit monde était déjà loin et j'avais POUR MOI TOUTE SEULE une voie royale tracée jusqu'à la Brèche. J'ai eu ensuite aussi tout le vallon des Etançons pour moi seule, si l'on excepte Nathalie et Freddy qui remontaient de leur descente apéritive.
Dans le plat du vallon, il n'y avait ni trains ni vaches pour les regarder passer mais des chamois en grand nombre qui regardaient la seule passante de la matinée et peut-être du jour.
Eh randonneurs ! c'est le temps béni du ski de printemps !



















Commentaires

Merci pour ce très joli compte rendu, on a l'impression de prendre aussi un peu notre temps à sa lecture. 🙂 🙄
On apprécie le ski à cette allure "dégustative" de chaque moment, de chaque espace, de chaque être 🙄 Et je suis d'accord, Freddy et Nathalie sont adorables 😄

Je me reconnais dans cette attitude, face au temps, face à la montagne, j'espère que l'on se croisera un jour, comment te reconnaître ?

la montagne est ouverte aux sportifs, flaneurs, comptemplatifs sans oublier ceux qui sont tout
ça à la fois... sympa de nous le rappeler de manière si agréable
Sympa d'imaginer ce qui se passait des deux côtés de la brèche de la Meije, je prenais un peu mon temps aussi, mais c’était moins ensoleillé…
"Casse Déserte ne l'était pas : 4 + 3 clients étaient déjà à l'attaque du magasin" exceeeellent !!!
Par contre, ce "Hum..." ("Il a dit "L'Homme est bon". Hum...") me semble de très mauvais goût !! 😉 : il y avait un gand H à son homme... 😜

J'ai bien vu le groupe entre les 2 rognons, pas besoin de zoomer, j'ai reconnu mon copain Seb avec ses 2 clients!
merci à tous pour ces petits mots bien sympathiques et dites-vous bien que je prend autant de plaisir à écrire mes CR que vous à les lire
@ jmt no pole : que fabriquiez-vous derrière mon dos ?
@ kaloune38 : en général, on me reconnaît à mon insolence 😄

Enfin une personne non asservie à la logique quantitativiste ( tendant à dominer l'esprit public général ) !
Merci donc de ne pas réduire une sortie à des données telles que ; vitesse, pente, D+ ...
Taramont, je vous admire et vous loue.

Rentrant de voyage lointain, a la lecture de ton superbe cr, on aurait presque envie de ressortir les skis de l'armoire. Je te décerne le "Piolet d'or" pour l'hiver 2014 ! Que vais-je lire quand les neiges auront disparu ?
