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Sorties > Mont Blanc > Aiguille Verte, Nant Blanc, variante Tardivel

Aiguille Verte, Nant Blanc, variante Tardivel ⭐⭐⭐

Massif : Mont Blanc
Départ : Argentière (Grands Montets) (3295 m)

Topo associé : Aiguille Verte, Nant Blanc, variante Tardivel

Sommet associé : Aiguille Verte (4122 m)

Orientation : NW

Dénivelé : 3000 m.
Ski : 5.5

Sortie du dimanche 6 mai 2018

Benjamin Védrines

Conditions nivologiques, accès & météo

Nuageuse, iso 3600, vent Est 20.
Etat de la route : RAS Altitude du parking : RAS
Altitude de chaussage (montée) : 3800m
Altitude de déchaussage (descente) : 1200m

Activité avalancheuse observée : Des plaques observées vers 2500m en versant Nord de l'aiguille de pierre Joseph. De notre côté rien à bougé

Skiabilité : 😐 Correcte

Compte rendu

Avec Jé Rumebe, Nicolas Jean
Montée par le Whymper, descente par le Nant Blanc, retour par les Grands Montets via les Oreilles de lapin
Une référence du ski de pente raide.
Boivin, Tardivel, Siffredi, et autres, que de beaux noms dans cette pente incroyable.

Je ne l’avais pas dans ma ligne de mire il y a quelques mois, plus attiré par les Écrins et ses descentes sauvages, qui me tiennent plus à cœur. Mais après que Nicolas Jean m’en ai parlé avec passion, je m’y suis intéressé. J’ai alors pris mes marques, lu les différents récits, et elle est très vite devenue une descente inscrite dans la liste à faire.

Pour ce week-end justement, Jérémy Rumebe, très fort skieur d’origine Ubayenne, qui rêve de cette descente depuis longtemps, nous propose avec Nicolas de s’y lancer. Perdu dans le Diois où le calcaire Vertacomicorien permet de magnifiques envolées d’escalade, la décision de passer de la provence à la face Nord de l’Aiguille Verte n’est pas évident à trancher ! Malgré la route j’accepte volontiers l’invitation !

C’est alors que trois Alpins du Sud se retrouvent sur Chamonix pour y repérer la face, rapidement et avec un soleil qui ébloui légèrement. Mais quel confort malgré tout de pouvoir observer tout çà de la vallée ! C’est comme si nous avions ici la pente centrale du Pelvoux au-dessus de nos têtes. Cela rend plus facile les choses.

Mais justement, cet aléatoire, nous décidons d’y faire face en skiant à vue. Pour l’approche, nous préférons respecter les coutumes locales et ne pas démarrer à pied depuis la vallée (petit clin d’œil !). Nous prenons alors la benne de l’Aiguille du Midi, descendons la vallée Blanche et remontons les 700 mètres pour dormir au refuge du Couvercle. Après un réveil nuageux accrochant les sommets, le regel est inexistant au refuge, le doute s’installe. D’autant plus que la veille la rimaye ne nous à pas paru évidente à franchir.

C’est donc peu rassurés mais optimistes que nous démarrons vers 6h ce samedi 05 mai. Finalement le regel s’avère présent quelques centaines de mètres au-dessus. Et les nuages commencent à filer. Top ! Arrivés au pied la rimaye, c’est encore une bonne surprise, çà passe bien. Elle risque par contre de vite se dégrader.

On remonte tranquillement le couloir Whymper avec les traces de ceux qui se sont levés plus tôt. Les deux cordées n’iront pas au sommet, trop de fatigue pour l’une et trop de neige sur l’arête pour l’autre. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, si je puis me permettre, car se retrouver sans traces, seuls, un dimanche de beau temps, au sommet de la Verte, ce n’est pas tous les jours ! On était vraiment ravis d’être perchés là-haut. Première fois pour Nico et moi, le top !

Désormais place à la descente, on a décidé de prendre l’entrée Tardivel-Brosse de 2009. On ski la calotte en poudre, puis on traverse sous la rimaye vers la gauche. Les difficultés commencent réellement ici, avec une traversée de la calotte, pour aller chercher un couloir caché plongeant sur le névé supérieur. En 2009 Pierre et Stéphane avait eu cette traversée en glace. Pour nous la section est en neige mais la glace n’étant surement pas loin, nous assurons le coup en sécurisant le premier skieur afin de reconnaître les conditions. Jé s’engage donc encordé, et le résultat est positif, la glace n’est vraiment pas loin mais les skis portent. On range la corde. Nico et moi passons sur ses traces, nous le rejoignons juste avant la très fine traversée finale sur une vire suspendue, qui permet de rejoindre l’épaule de l’entrée du couloir.

Ce passage est sérieux, très engagé avec un peu de contact rocheux. Aucunes erreurs possibles car 5 centimètres sous les carres c’est 750 mètres de vide. Celui-çi est prenant car on se situe juste au sommet d’une barre rocheuse d’ailleurs bien caractéristique depuis la vallée. Jé monte regarder plus haut mais c’est le seul passage. Il installe alors un bon relais. Étant donné le passage que nous n’avons pas repéré à la montée, très expo et inconfortable, nous décidons Nico et moi de nous faire assurer. On passe alors à ski, mais en sachant que nous sommes sécurisés. Çà change tout ! Nous voulions vérifier que çà se faisait bien, je dirais que c’est délicat, impressionnant. C’est vraiment le dernier mouvement pour aller chercher cette épaule qui est difficile, moins de prises pour les mains, et il faut se rétablir sur un espace réduit d’une quarantaine de centimètres. On était contents d’avoir la corde. S’en est suivi ensuite la descente du petit couloir caché, qui était vraiment en mauvaises conditions en comparant 2009. Neige regelée sans trop de grip, une étroiture peu large, glacée. On est donc resté assurés dans ce passage car sur certaines sections, déjà techniquement c’était du dry-ski pas facile, et puis le bas présenté une neige légèrement glacée en surface où l’accroche était largement remise en question ! L’étroiture étant trop étroite, on s’est d’ailleurs déplacés sur le pan décalé de la rive gauche.

C’est donc à ce moment qu’on a comprit que les conditions froides que l’on visait depuis le début, çà n’allait pas être pour aujourd’hui ! Grosse déception et un nœud décisionnel nous est imposé. La journée d’hier à eu raison de la puissance du soleil couchant. Et puis surtout le névé supérieur est orienté dans sa majorité Ouest, et le couloir quasi Sud.
Jé nous rejoint en rappel et nous prenons la décision d’attendre un minimum de décaillage. On s’en veut de ne pas être remonté dedans, on s’en serait rendu compte et nous aurions attendu tranquillement dans un trou de neige vers le sommet. Et là on se retrouve dans la pente, certes avec un bon becquet pour être longés mais disons qu’à l’ombre, à l’entrée du Nant Blanc, vers les 4000m, sans trop savoir si les nuages qui bourgeonnent au loin ne vont pas atténuer l’ensoleillement et donc le dégel, on aurait pu faire mieux !
Mais on s’adapte, et étant arrivé à 12h à cet emplacement, on sait que l’on va devoir attendre vers 15h. On taille de belles plateformes et on refait le monde. Finalement même si c’est moins confort qu’à la roche Hippolyte avec Nico, çà passe plutôt vite ! A 15h50 on redémarre après avoir vérifié par de vaillants lancés de pierres que la surface était bien revenue.
Les premiers virages sont comme toujours un peu hésitants, puis çà déroule de mieux en mieux. La surface est assez revenue mais le fond est quand même dur, il ne faut pas se relâcher et certaines sections sont moins dégelées. La pente avoisine les 55° sur les 5 premiers mètres après le becquet, puis ensuite c’est plutôt 50°. Ce n’est pas plus raide que nos belles pentes des Écrins mais l’ambiance est ici géniale ! Et puis la qualité de la neige rend l’inclinaison intrinsèque quand même sérieuse.

On traverse vers la vire Tardivel. Nous avions repéré qu’elle était barrée par une langue de glace. On avait émis l’idée que peut-être il y aurait moyen de passer, mais là, la glace ne pouvait en aucun cas nous permettre de skier. Nous n’avions pas le temps ni l’envie de tailler une vire au piolet (d’ailleurs est-ce éthiquement louable quand on veut « libèrer » une pente ? Libérer une pente semble être respectable si on ne change rien aux reliefs de la descente, autrement c’est un peu comme tailler une prise dans un passage d’escalade, on bien rajouter de la neige dans un passage dégarni. Si nous étions passés à la montée, nous aurions taillé juste pour le fun d’y passer quand même à ski, mais cela aurait été à préciser…) donc nous avons déchaussé et traversé à pied. La suite était bien blanche, quoiqu’on voyait quand même les rochers. Nous avons hésité et préféré passer le premier ressaut à pied pour chausser au milieu de la vire. Dans ce genre de passage, on est parfois plus à l’aise à ski que ce que l’on pourrait croire. A priori çà passait donc bien puisque la deuxième partie présente à peu près le même genre de section et c’était skiable. Sans y être passé avant, sans avoir dégarni les becquets salvateurs, c’était plus joueur, nous avons donc préféré procéder ainsi. La section est entre 50 et 55° par endroits.

Ensuite, la pente est moins raide. On trouve le passage de la barre juste avant d’entrer dans le névé inférieur. C’est un « Z » avec une étroiture. Dans ce passage sur une dizaine de mètres la neige est bêton, avec un léger grip. On passe alors en escaliers. S’en suit une traversée vers la droite pour revenir dans l’axe et prendre plaisir à skier le névé inférieur. La pente est entre 45 et 50°. La neige alterne entre de la neige froide bien tassée, neige regelée pas encore bien revenue et neige revenue. Un bel éventail !
On profite à fond de l’ambiance, avec un peu de brouillard et des lumières magnifiques. A trois nous skions un par un et nous profitons d’être là pour prendre des photos et des vidéos. C’est le pied !

Enfin la dernière partie présente en premier lieu un passage plus raide (50-55°) pour venir buter contre deux ressauts mixtes successifs. Le premier correspond au saut d’1m50 que Pierre et Stéphane avait fait. Le deuxième également avec les mêmes protagonistes, avec de la désescalade skis aux pieds, dans les tâches de neige entre les rochers, sur une trentaine de mètres, avant de sortir.
Pour le premier passage, encore une fois nous avons longuement hésité. On y va, on y va pas ? Le passage est glacé sur un peu moins d’un mètre juste avant le saut. Encore sur la base de la sagesse (et/ou de la peur !) nous posons un rappel skis aux pieds. Par curiosité je teste avec du mou. Çà passe sans sauter mais en statique, en venant buter les spatules vers le bas, contre le rocher, en tenant de bonnes prises franches. Et en intervertissant au fur et à mesure on y arrive. Actuellement le plus dur est d’accéder à cette étroiture car il n’y pas de becquet pour se tenir et la section de glace peut être dure à négocier. En tout cas avec une corde en guise de sécurité, çà le fait !
Plus bas les purges commencent à gronder dans le cirque, l’ambiance change et nous sentons qu’il ne faut pas traîner… La chaleur se fait sentir mais le passage n’est pas évident à trouver. On décide d’installer un rappel et finalement, je pars en repérage plus bas et çà passe moyennant un peu de dry-ski. Jé et Nico décide également d’en faire autant. Ils laissent une corde à nœuds très courte pour le premier passage qui effectivement demande de serrer une réglette pas démente.

A 19h, nous nous rejoignons alors sur le glacier très crevassé du Nant Blanc, heureux comme tout, avec la banane ! Mais la journée n'est pas finie ! Il faut maintenant redescendre en vallée !
Peu attiré par rejoindre le Montenvers et subir les échelles ainsi que le long sentier pédestre, nous décidons de remonter le couloir des oreilles de lapins pour rejoindre les Grands Montets. Cela s’est avéré être salvateur car moyennant une courte ascension, nous nous sommes offert une descente d’anthologie sur le domaine des Grands avec seulement 5 minutes de portage pour arriver au parking !! Et une neige très agréable, sans pressions, çà change du dry-ski et des 50° suspendus ! çà ne pouvait pas mieux se terminer… !

Pour résumer, nous avons effectués une très belle boucle sur l’Aiguille Verte, sommet mythique du massif du Mont-Blanc, en descendant un itinéraire référent qui nous tenait à cœur. Le Nant Blanc est donc un tracé sérieux, caractérisé par ses passages clés. En dehors de ces sections clés, l’inclinaison de la pente n’est pas extrême, entre 45 et 50°, et des passages à 55°. Le tout est très prenant, de par l’ambiance de la face, sa grandeur, ses séracs, la glace souvent présente dans l’itinéraire, les barres rocheuses. C’est une descente qui demande clairement des notions d’aisance en alpinisme. Le passage le plus dur semble être la traversée de la mini-vire avant d’accéder au névé supérieur. On pourrait l’appeler « La traversée de la mort » ! Que nous avons modestement réalisée en étant assurés. L’accès par ce passage nous parait cohérent. Si je devais comparer en termes de difficultés pures, je le ferais avec la face nord-ouest de la Roche Hippolyte Pic. A mon avis la petite face nord de l’Ailefroide d’Hervé Dégonon doit être tout aussi comparable dans son l’ensemble.
L’intégrale reste donc à faire, on reviendra peut-être ! Mais dans ce cas, nous prendrons l’option de remonter dedans pour prendre la température (les aléas de cette ascension sont : la rimaye très ouverte, les spindrifts, les séracs du haut qui menacent, la calotte qui peut être fortement chargée de neige). L’aventure fut donc comme toujours source de plaisir, de péripéties haletantes et de partage avec deux collègues au top !

J’espère que ce récit vous aura emporter le temps de la lecture dans les abysses de ce mythe et que votre imagination associé à ces mots auront suffit à vous donner la sensation de l’avoir fait depuis chez vous, sans stress !

Merci au précurseur Boivin de nous avoir ouvert les portes de ce Nant Blanc, et à Pierre Tardivel pour en avoir défriché les subtilités !

à l'aiguille du midi
à l'aiguille du midi
Montée aux aurores
Montée aux aurores
Le Mont Blanc
Le Mont Blanc
Les Jorasses et la dent du génat
Les Jorasses et la dent du génat
Dans le Whymper
Dans le Whymper
Sur l'arête sommitale
Sur l'arête sommitale
Sur l'arête sommitale
Sur l'arête sommitale
Au sommet !
Au sommet !
Au sommet !
Au sommet !
Jé dans la calotte
Jé dans la calotte
La première section avant la traversée de la mort
La première section avant la traversée de la mort
Le couloir caché
Le couloir caché
Le haut du névé supérieur
Le haut du névé supérieur
Dans le névé supérieur
Dans le névé supérieur
Dans le névé supérieur
Dans le névé supérieur
Névé supérieur
Névé supérieur
Dans le névé supérieur
Dans le névé supérieur
La traversée des parties glacées du début de la vire tardivel
La traversée des parties glacées du début de la vire tardivel
Dans la traversée de la vire tardivel
Dans la traversée de la vire tardivel
Dans la traversée de la vire Tardivel
Dans la traversée de la vire Tardivel
Avant le Z
Avant le Z
Entre la vire Tardivel et le Z
Entre la vire Tardivel et le Z
Dans le Z
Dans le Z
Névé inférieur
Névé inférieur
La fin du névé inférieur, avant les deux barres finales
La fin du névé inférieur, avant les deux barres finales
Le \
Le "saut", que l'on peut passer statiquement
Les deux barres finales
Les deux barres finales
Depuis le couloir des oreilles, vue sur la face
Depuis le couloir des oreilles, vue sur la face
Fin du couloir des oreilles de lapins
Fin du couloir des oreilles de lapins
Le névé inféreur
Le névé inféreur
Avant d'accéder aux grands montets
Avant d'accéder aux grands montets
Les Grands Montets
Les Grands Montets
Retour sur les Grands Montets
Retour sur les Grands Montets

Commentaires

J
jeanluc, le 07.05.18 20:07

Superbe mais bien engagée du haut... Pourquoi n'avoir pas remonté la face ??

F
FREDERIC74, le 07.05.18 20:37

Magnifique !!!
Merci pour le récit...

Olivier-R-, le 07.05.18 21:13

Merci Benjamin pour ce magnifique récit, à la hauteur de l'itinéraire parcouru. Vous êtes digne(s) de vos précurseurs.

J
Juhlen, le 07.05.18 21:18

Magnifique !!!
Par contre, tu as plus haleté qu'à allaiter ou sinon j'ai pas tout compris 😉 🤣 🤣 (souvent le premier vient avant le second).

M
Michel1, le 07.05.18 21:53

Bravo et bel engagement sans trop de virages vu la raideur 😎

P
p1p1, le 07.05.18 21:58

Pfiouu impressionnant 🙄 et très bon récit qui me fait comprendre que je suis vraiment pas fait pour ce genre de course 🤣 🤣 🤨

Benjamin Védrines, le 07.05.18 22:43

Salut Jean-Luc, plusieurs raisons. On avait peur de brasser dans de la neige froide, d'ailleurs étant donné l'accumulation importante qu'il y a avait à la calotte, formée par le fort vent d'est, nous aurions sûrement fait demi-tour... deuxièmement parce que remonter dedans impliqué de dormir aux grands montets, c'est un peu plus compliqué niveau logistique et timing. Enfin parce qu'on aime faire des boucles, c'est esthétique et il y l'adrénaline de la découverte. Mais ce n'est pas tout rose en effet, il faut bien être conscient des risques. Donc souvent plus de temps à skier. Mais c'est chouette d'arriver dans une pente sans traces, çà fait quelque chose !

Merci Juhlen pour la correction, et désolé pour les nombreuses autres fautes !

Loic, et bien des virages il y en a eu malgré tout beaucoup car mis à part le fait que l'on parle beaucoup des sections clés qui sont difficiles à négocier en virages, le reste est très skiant, au total il y à 900 mètres entre le sommet et la rimaye. Sur ces 900 mètres, environ 100 mètres ou moins sont difficiles à tourner, soit parce que trop étroit, trop caillouteux, trop gelés, ou autre, et le reste, les 800m, soit vraiment adaptés au virages, plus ou moins courts et précis selon l'endroit, mais çà en fait beaucoup ! Prochainement je vais essayer de mettre un lien vers une future vidéo, peut-être, afin que l'on se rende compte de l'ambiance magique du virage sauté !

Merci pour vos commentaires, à bientôt

F
fred06, le 08.05.18 05:51

genial 😄 😄

G
Galaad, le 08.05.18 07:26

1è collective au Nant Blanc 😉 Bientôt la surfréquentation ... sans moi 🤣

P
paulbonhomme, le 08.05.18 08:52

Bravo Benjamin !!! Et merci pour toutes ces infos 😉 😉 😉

J
jc68, le 08.05.18 10:12

Bravo à vous deux !! J'ai lu votre CR avec attention et en regardant les photos j'ai eu envie de vous poser quelques questions au niveau du matériel que vous utilisez. Je suis un skieur de niveau moyen (déjà skié 2 pentes en 5. et plein de pente en 4) mais les conditions de fin de saison m'ont amené récemment à skier une pente bien dure aux alentours des 45° avec des skis difficiles à maîtriser qui flottaient dans tous les sens ce qui m'a occasionné quelques frayeurs (grosses diff à déclencher mes virages, diff à contrôler les dérapages etc...). Parallèlement, mes camarades eux n'avais pas vraiment de difficultés particulières. J'ai alors pensé que c'était la faute de mes skis ( dyn... cham 80 2016) plutôt bas de gamme par rapport à ceux de mes camarades. Mais lorsque je regarde les photos je constate que l'un d'entre vous possède les mêmes skis mais encore plus anciens 🙄 .
La qualité des skis ne semble donc pas en cause. Ma question est donc la suivante : Comment préparez-vous vos skis ? quel type de chaussures utilisez-vous ? Si vous avez d'autres précisions à m'apportez je suis preneur... merci d'avance

Benjamin Védrines, le 08.05.18 10:35

Salut Paul ! On a bien pensé à toi, on se demandait même si on allé pas te croiser ! On a même lu ton récit des Autrichiens car on avait deviné que t'étais quand même dans le coin le samedi, et l'histoire de la glace sous-jacente nous a confirmée l'idée de prendre le temps de s'assurer dans certaines sections ;) En tout cas ton projet ambitieux sera une magnifique apogée de ton entraînement, j'espère que çà fonctionnera, je te le souhaite !

Galaad, les deux seuls "soloistes" furent Boivin et Siffredi. En 2008 5 personnes en tout dont trois qui descendirent, 2009 deux personnes, 2016 un groupe de trois, et à nouveau 3 semaines plus tôt que nous, un groupe de trois (Pittin, Batoux, A. Jacquemoud).

Jean-Cri, très dur à dire car on voit de tout. Chacun son avis là dessus. Jornet a utilisait des 79mm au patin pour libérer les Autrichiens aux courtes, avec des chaussures carbone Gignoux à 1,2kg la paire, comme d'ailleurs Stéphane Brosse lors de sa descente du Nant Blanc en 2009. A l'inverse, Tardivel préfère prendre du large pour éviter que les skis étroits ne se "plantent" dans la neige lorsqu'elle est meuble, et éviter ainsi les bascules intempestives. Les rockers également peuvent jouer un rôle pour éviter que la spatule se plante et déséquilibre également. Mais il faut dans tous les cas un ski assez droit pour avoir une bonne accroche. Après à chacun de trouver sa largeur, sa longueur, son cambre, selon sa sensibilité de skieur. Ce qui est sûr c'est que plus c'est étroit plus çà accroche mais d'un autre côté sur de la neige meuble tu sera pénalisé. Mais oui Nico à des Alti Powder vieux et il en est content. Niveau chaussures j'ai des maestrale RS, mais pareil énormément de différences selon les skieurs de pente raide... Ce qui est sûr c'est que si on pouvait avoir des chaussures de slalom de 4kg on les prendrait ! C'est souvent la montée qui définit aussi son matos...

Dis moi si tu veux plus de détails !

P
pRENiUM, le 08.05.18 10:51

top

K
Kantz, le 08.05.18 11:49

Bravissimo!

J
jc68, le 08.05.18 14:10

Merci, je prends bien note de tes explications. Dernière petite chose ??? est ce que vous aiguisez, fartez, entretenez régulièrement vos skis ? !Cela pourrait être une piste pour moi, car j'essaie bien de les aiguiser mais je crois que je ne suis pas au point. merci encore et bonnes futures réalisations.

D
David Z, le 08.05.18 15:43

Ça chôme à Cham ? Taing nan, C’est chaud !
En voilà de la belle entreprise !
Qui skie en BPowder ? Toi Benj ?

B
Bart-S, le 08.05.18 17:01

Ça envoie du gros et le récit est super prenant, chapeau 🙄

Benjamin Védrines, le 08.05.18 18:17

Salut David, oui c'est bien mes skis, les Black Powder en 170. Je les trouve bien, parfois un peu trop rigides en spatules du coup çà peu arriver qu'en traversant des goulottes la spatule se plante. Donc je fais très attention dans ce genre de passage. Autrement leur rigidité est dans l'ensemble un plus !

Jean cri, de mon côté je les amène de temps en temps dans des magasins spécialisés ski pour l'affutage, avec une bonne machine type Tri-One. Autrement les collègues avaient fraichement affuter leurs skis, Jé à 88°, et nico 90°. On voit bien la différence ! Et fartage je suis pas un As, mais plus tu entretiendra ton matos mieux ce sera ! Si tu n'a pas la possibilité ou la technique, amène les dans des bons magasins qui ont l'habitude de traiter des skis de compet. A plus

J
jc68, le 08.05.18 18:29

Juste avant de voir ton post, je rangeais mes skis. j'ai passé un doigt sur mes carres, je sens bien que je ne risque pas de me couper avec. La solution se trouve sans doute de ce côté là. encore merci pour vos réponses et bonnes descentes. j'arrête de polluer le post.

E
e-jungle, le 09.05.18 17:42

Merci pour le récit très précis et haletant qui permet de "vivre" un peu ce genre de descente par procuration... Bravo pour votre force mentale et votre prudence aussi lorsque le doute se fait entendre... Je l'aime bien mon canapé finalement 😮 .

F
fafa05, le 09.05.18 19:06

le moins qu'on puisse dire, c'est que vous avez du cran... bravo !!!

B
benovin, le 10.05.18 01:22

Sylvie ma fille m avait parlé du projet de Je de descendre « le Nant Blanc »et qu il avait renoncé il y a qqs semaines au vue des conditions! Et quand j ai vu le CR sur skitour j ai fait le rapprochement avc vs et Sylvie m a confirmé que c était votre équipe .Bravo c est absolument génial et ds la lignée des grands predecesseurs! Quelle belle maîtrise de votre art!et merci pr le CR précis et intéressant qui permet de suivre votre descente ds son intégralité ! Anecdote amusante :on a évoqué cette « mythique descente du Nant Blanc il y a 2 semaines avec 1soeur de Marco Siffredi qui travaille au resto au parking des Gds Montets! Bonne continuation à vous et plein d autres belles descentes et au plaisir de vous croiser ds les Hautes Alpes!

G
grandpic, le 10.05.18 09:26

Les sud alpins qui font un hold up aux savoyards ! on aura tout vu décidément en 2018 🤣 ... reste l'intégrale, comme le disait JMB, ça doit le faire ... mais quand ? ... faut juste déposer le cerveau à un moment donné. et le récupérer le lendemain en espérant qu'il ait pas gelé ! 🤣 bravo en tout cas pour cette descente. Un ride à la hauteur des bipèdes que vous êtes ! 😮 😎 😉

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