Un arva pour deux, ça suffit ?

une fois posté, celle là je l'attendais.....

Pour moi, toujours porter l'APS a un côté superstitieux.
Si je n'ai pas l'équipement, je suis mal à l'aise parce que le risque 0 n'existe pas.

En fait le risque 0 existe !
Je me souviens avoir fait des courses en début de saison avec très très peu de neige, une bande de 10 m de large de 10 cm d'épaisseur, tombée 3 semaines plus tôt. Ce jour là, risque 0.
Ou en fin de saison, neige transformée par temps froid sur des pentes de moins de 20°.
Mais on part du postulat que le risque 0 n'existe pas et c'est là que tout se complique...
Ou se simplifie, au choix 😉
En effet, vu que le risque 0 n'existe pas (postulat), il faut toujours porter l'APS.

La comparaison avec la ceinture de sécurité n'est pas bonne parce que le risque 0 n'existe pas en voiture, tout simplement parce que dès que tu croises un autre conducteur, il y a un risque (s'il est bourré par exemple 🤢 ).

Moralité : il ne faut pas être superstitieux, ça porte malheur 🤣
Et c'est plus confortable pour la tranquillité d'esprit de toujours porter l'APS.

Tout à fait d'accord avec toi, jc69.

jc69 a dit : Mais on part du postulat que le risque 0 n'existe pas et c'est là que tout se complique...
Ou se simplifie, au choix 😉
En effet, vu que le risque 0 n'existe pas (postulat), il faut toujours porter l'APS.

La comparaison avec la ceinture de sécurité n'est pas bonne parce que le risque 0 n'existe pas en voiture, tout simplement parce que dès que tu croises un autre conducteur, il y a un risque (s'il est bourré par exemple 🤢 ).



Tu te contredis là... 🤣 Le risque 0 n'existe ni en voiture, ni en ski de rando 😉

jc69 a dit :En fait le risque 0 existe !
Tout à fait et penser le contraire peut conduire à des comportements à risque en négligeant les possibilités de rando vraiment sûres quand le niveau de risque est élevé. "Allons-y puisque de toute façon le risque 0 n'existe pas !"

Je suis toujours surpris que certains se fassent prendre par risque 4. Par risque 4 le danger est clairement identifié et personne ne devrait se trouver sur des pentes suffisament raides pour être avalancheuses. C'est sûr qu'à ski ça limite les possibilités mais les jours de risque 4 sont eux mêmes limités alors pourquoi ces jours là ne pas préférer les raquettes ? Une bonne rando à raquettes vaut largement une rando d'été et ça ouvre des possibilités d'itinéraires qui seraient pénibles à ski.

On dira que ce n'est pas le débat de savoir si on sort par risque 4 ou pas... C'est une autre discussion 😉 . D'ailleurs pourquoi est-ce moins dangereux de sortir par risque 4 en raquette plutôt qu'à ski ?!?!? C'est le choix de la course qui importe. Des sorties "safe" par risque 4 à ski, il y en a pas mal quand même. Bref désolé, fin de parenthèe HS 🤭

squal a dit :D'ailleurs pourquoi est-ce moins dangereux de sortir par risque 4 en raquette plutôt qu'à ski ?!?!?
J'ai juste dit que ça ouvrait des possibilités, pas que c'était moins dangereux sur le même itinéraire (même si à ski on peut être tenté par une pente qu'on aurait prudement évité à raquettes).
Bon ok, c'est pas le débat.

Pïerre a dit :
Ben avec l'ABS et l'avalung, la réduction du risque est d'ores et déjà possible (depuis quelques années d'ailleurs) mais ce sont des équipements pas encore à la mode.
Perso si je n'ai pas déjà ces appareils, c'est UNIQUEMENT à cause du prix bien trop élevé (surtout l'ABS). Le supplément de poids me parait acceptable (c'est pas beaucoup plus lourd qu'une bouteille de rouge).

Phil

Cette discussion passionne les foules, c'est cool !

Je précise un peu ma pensée.

Premièrement L'ARVA devrait être pris tout le temps, même si on juge que le risque est nul : notre jugement 200m plus haut ne sera peut être plus le même...

Malgré tout il m'arrive parfois de l'oublier (une fois tous les 2 ans à peu près, soit 1% des sorties). Ce jour là je ne reste pas à la voiture au vélo 😜 , je pars quand même, mais j'avoue être assez mal à l'aise (sans le contrôler), et je suis plus attentif à l'environnement.

L'ARVA ne protège certes pas du déclenchement, mais il apporte une chance supplémentaire en cas de déclenchement.

Par rapport à certains je suis plutôt "frileux" face au risque d'avalanche. Il y a deux choses d'importantes qui se passent dans ma tête : la probabilité de déclenchement, mais aussi les conséquences de ce déclenchement (cette frilosité plus une part de chance m'a d'ailleurs peut être auvé la vie une fois).

Dès fois, contrairement à certaines connaissances très fortes dans leur tête, je flippe (ARVA ou pas) même si je juge le risque de déclenchement négligeable, car les conséquences d'un déclenchement seraient catastrophiques (grosse quantité de neige mobilisable par exemple ...), et là l'ARVA apporte un plus dans la tête : l'itinéraire est "safe", mais on ne sait jamais, et si ça part on aura une deuxième chance.
Inversement, si je juge le départ "probable" mais ses conséquences limitées, porter un arva ne me fera pas changer d'itinéraire, alors que sans ARVA j'y réfléchirais à deux fois...

Jeroen a dit :
Dès fois, contrairement à certaines connaissances très fortes dans leur tête, je flippe (ARVA ou pas) même si je juge le risque de déclenchement négligeable, car les conséquences d'un déclenchement seraient catastrophiques (grosse quantité de neige mobilisable par exemple ...), et là l'ARVA apporte un plus dans la tête : l'itinéraire est "safe", mais on ne sait jamais, et si ça part on aura une deuxième chance.
Inversement, si je juge le départ "probable" mais ses conséquences limitées, porter un arva ne me fera pas changer d'itinéraire, alors que sans ARVA j'y réfléchirais à deux fois...

Han, tu avoues que ton comportement dépend de l'arva parfois !! 🤣

mais que va dire J2LH ?? Va il te virer te ton propre site 😜

Mic'hel a dit :on peut louer la sagesse de quelqu'un qui renonce à une course parce qu'il a oublié son APS. Cela dit, quand on considère la situation dans l'autre sens, ça veut aussi dire que la même personne aurait fait la meme course avec les memes risques si elle avait eu son APS. Ce qui montre bien que, quand on a son APS "socialement indispensable", on tend à ... se mettre plus volontiers dans des itinéraires avalancheux. C'est à dire qu'on raisonne plus en "vais-je m'en tirer sous l'avalanche?", plutot qu'en "comment eviter l'avalanche?". C'est à dire que l'analyse du risque d'avalanche qui mène au "j'yvais/je renonce" est biaisé par le fait d'avoir son APS....

Moi c'est ce que je vois dans le témoignage de Zigual.

C'est d'autant plus frappant qu'elle parle même de "malaise" et de "peur" (des mots forts!) quand son père n'a pas pris son APS pour la course de ce jour-là. Implicitement ça veut dire que le malaise et la peur auraient disparu (ou auraient fortement diminué) si son père avait eu l'APS. Quand bien même la probabilité de declencher une coulée, elle, reste la même. Quand bien même le risque de mourir d'un trauma, d'une hemorragie interne, de ne pas etre detecté par l'arva de l'autre (panique, epaisseur de neige trop grosse...) est loin, très loin d'etre negligeable!

Désolé Zigual... C'est en aucun cas une attaque personnelle 😉
Je vais encore me faire des amis chez les modérateurs... 🤭

Pas de soucis Mic'hel, j'accepte les remarques, c'est toujours bon à prendre ! Je n'avais pas pensé à ce côté là de la chose, mais une chose est sûre, quand je suis en rando (avec arva !), je pense plutôt à "comment éviter l'avalanche" ; ça me parait une évidence 🤨

En fait, quand je parle de malaise et de peur, c'est surtout que je me dis qu'en cas d'avalanche, tout est fichu car je ne peux strictement rien faire. La peur diminue une fois qu'on l'a, mais bon je ne suis pas une référence sur ce point-là, un peu pétocharde, surtout après ma mésaventure 🙄

L'ARVA, l'ABS et tout le reste ne doit en aucun cas modifier sa décision d'y aller ou pas.

Pïerre a dit :L'ARVA, l'ABS et tout le reste ne doit en aucun cas modifier sa décision d'y aller ou pas.

Mais en pratique de façon inconsciente ou pas, c'est évident que dans certains cas limite où on doute, le choix d'y aller ou pas est influencé par le fait qu'on a un matériel donnant des chances supplémentaires de s'en sortir

Pïerre a dit :Il y a 20-25 ans plein de gens sortaient sans ARVA et ça ne posait pas plus de problème que ça.
j'en suis 😉 et à vous lire, j'en arriverai à croire que ce bel appareil est avant tout un efficace générateur d'angoisse 🤭

On est visiblement conditionnés à considérer l'APS comme indispensable et pas les autres systèmes (Airbag,...). Probablement une conséquences des formations (clubs, conférences ANENA, ...) qui ont mis le paquet la dessus. Il y a toujours une bonne dose d'arbitraire dans la sécurité.

Comme la plupart ici, je sors inconditionnellement avec le triptyque ARVA Pelle Sonde, et je branche l'ARVA dès le début.
C'est essentiellement pour rendre le geste "reflexe" : si on attend de juger les conditions pour le brancher, on peut plus facilement oublier ou se faire surprendre.

Je crois qu'une bonne façon de se convaincre de toujours tout prendre, c'est de s'imaginer en situation, où l'on voit quelqu'un se faire ensevelir, (éventuellement dans un endroit où on ne serait pas allé soi même, genre la face N plaquée juste à coté). J'aurai beaucoup de mal à assumer de n'avoir pas pu le secourir pour être parti un peu plus "light".
Je me rappelle un article de Montagne Mag, où un skieur avant du cherché sa copine sans ARVA, à la sonde, vers les Lances de Malissard. Tout s'était bien terminé, mais ça donne pas envie d'essayer...