Bonjour à tous,
Un long message que l'on peut résumer en une question pour ceux qui ne veulent pas lire ma longue description des conditions : sur les plaques parties après les grosses chuttes du 1er mars, où se trouve la couche fragile et où se trouve la plaque ? La question porte sur les Alpes du Sud mais vaut peut-être aussi pour les Alpes du Nord avec certaines conditions communes : grosses chuttes le 1er mars, températures froides fin février, redoux de mi-février....
Nous sommes en risque 4 et nous avons constaté depuis les dernières chuttes du jeudi 1 mars et vendredi 2 mars :
- des avalanches de plaques spontannées
- de nombreux whouff
N'ayant pas souhaité faire une analyse du manteau neigeux vu le risque, je cherche à comprendre pourquoi on observe autant de départs de plaques (spontannées et provoquées par surcharge) dans les Alpes du Sud.
Rappel de la situation. Pour simplifier, je prends le Queyras région Ouest, versant Sud à 2200 m, là où j'ai observé des départs spontannés de plaques (mais aussi dans d'autres orientations et à d'autres altitudes).
Je démarre l'historique en février. On sait qu'il y a du gobelet en profondeur, comme c'est le cas ces dernières années avec les premières chuttes de neige de décembre/janvier.
L'historique des conditions
- mi février : fort redoux
h**p://www.romma.fr/station_clim_mois.php?month=2&year=2018&id=25
avec transformation du manteau neigeux jusqu'à haute altitude (2500 m environ). Ce redoux a formé une couche très dure.
- 23/24 février : 10 à 25 cm de neige dans le Queyras Ouest. Température froide. Risque 3.
- 25 février : vague de froid.
- 28 février-1er mars : 50 cm de neige, température négative
- A partir du 1er mars am : augmentation des températures régulières
h**p://www.romma.fr/station_clim_mois.php?month=3&year=2018&id=25
- 2 mars-3 mars : 20 cm avec augmentation des témpératures
Vent : vent observé sur les crêtes à partir du 2 mars mais pas de vent observé le jour jusqu'à 2200 m là où on a vu des plaques. D'ailleurs aucune accumulation observée à cette altitude le 2 mars.
Plaques vue un peu partout dès le 1er mars après-midi, c'est-à-dire après les premières grosses chuttes de neige et alors que la témpérature était encore froide.
En résumé
Redoux mi-février : neige dure, épaisseur inconnu
Chutte 23/24 février : 10 à 25 cm
Très froid
Chutte du 1er mars : 50 cm
1er mars - 2 mars : augmentation des température qui restent négatives
2 mars : chutte de 20 cm
2 mars : augmentation des températures, valeur légèrement positives
La question est : où se trouve la couche fragile et où se trouve la plaque ?
A 2200 m, le 25 février, on pouvait constaté facilement une couche de neige très dure en versant ensolleillés sous les 10 à 25 cm de fraiche tombée le 24/24 février. Impossible de planter le bâton, couteaux nécessaire dans le raide.
Les hypothèsees pour la plaque
- plaque friable due au redoux du 3 mars. Mais un plaque friable peut-elle se former lorsque le redoux a lieu après la chutte de neige ? Il faisait très froid lorsqu'il est tombé les 50 cm. La plaque friable se forme t-elle par l'augmentation de la température ou bien par la valeur absolue de celle-ci avec un effet de seuil. Si c'est l'augmentation, alors le phénomène de plaque friable a pu se produire car nous sommes passés de -20°C à -5°C, température froides mais en nette augmentation.
- vent : même si cela a soufflé très fort en hauteur, j'ai vu des plaques partir dans des zones abritées et aucun vent observé à 2200 m. Mais le vent est toujours difficile à surveiller la nuit.
- plaque plus prodonde, par exemple les 10/25 cm tombés le 23/24 février.
- la couche de regel ?
Les hypothèses pour la couche fragile
il y avait une couche de regel suite au redoux de la mi-février (versant sous le soleil).
- formée à partir de la couche de neige fraiche du 23/24 février en raison du fort gradient ?
- sous la couche dure de regel ?
Mon avis est que l'on pense trop souvent aux plaques à vent. Pas certain que dans ce cas ce soit le vent à l'origine de toutes les plaques. C'est bien les chuttes de 50 cm de neige qui ont augmenté les départs.
Merci pour votre aide car observé c'est bien mais comprendre c'est mieux !
Gilles.
Le BERA du 05 donne une explication plausible: " Il est probable que la couche fragile soit constituée de la neige très froide tombée au début de cet épisode neigeux".
La couche de neige tombée avant l'épisode de grand froid (et reposant du coup sur l'épaisse croûte de regel) a également pu se transformer en grains anguleux (faces planes, peut-être gobelets) pendant les quelques jours de beau temps ayant précédé la grosse chute de 1er mars (fort gradient de température).
tu oubli le vent de nord dans la nuit du 28 au 1, au moins pour le champsaur.
ca donne 30 cm de poudre très légère à 1000m suivi d'un épisode de vent qui donne beaucoup de transport de neige suivi d'une nouvelle chute de neige qui se termine en pluie avec un bon redoux.
même conclusion que le bra et bernard de miscault