Risque avalanche, à quand le changement ?

Paul Hémique a dit :et peut-être est-ce une question de génération mais il y a 20 ans on parlait de ski de printemps et de neige de printemps.

Heu...c'était pas plutôt il y a 40 ans, le temps file vite 😉
il y a 20 ans c'était en 1998 et on skiait déjà toute l'année.
Le nombre de randonneurs à ski était beaucoup, beaucoup plus faible et pourtant il y avait grosso modo le même nombre d'accidents mortels d'avalanche (entre 20 à 40 morts par an dont plus ou moins la moité en rando, l'autre en hors-piste)

Je n'y étais pas mais j'ai comme dans l'idée qu'on faisait autant de conneries en étant nettement moins équipé (une pelle et une sonde par groupe par exemple, c'était la règle dans mon club...)

Par contre on était peut-être plus fataliste par rapport aux risques en montagne et on en parlait moins (internet était balbutiant)

@jc et bens :merci de me rappeler l'âge de mes artères 😄
En fait je ne suis pas si âgé que cela mais j'ai découvert et été initié au ski de rando par des personnes qui étaient dans cet esprit "ski de printemps" et il est vrai qu'il n'y avait pas autant de monde qu'aujourd'hui. (ni d'Arva, ni de sonde, la pelle servant surtout à déneiger la voiture).
Mais ça c'était avant 😉

Jo a dit :
c'est quoi ta formation ?
Une formation scientifique et un métier scientifique. Et toi ? 🙂

bobo a dit :Jo a dit :
c'est quoi ta formation ?
Une formation scientifique et un métier scientifique. Et toi ? 🙂
non rien c'était juste comme ça 😉

Tu devrais dire il y a 40 ans (au bas mot)

Tout à fait, au très bas mot. Par exemple, il y a 60 ans, quand Louis Lachenal mourrait en descendant la mer de Glace à ski en novembre 55, c'était pas pour skier de la moquette...

Jo a dit :
Ce travers est accentué par le public qui fait du ski, en grande majorité constitué de scientifiques( prof ingé médecin kiné etc...)
hhahhaha é-norme 🤣 il n'est pas trop tard pour se reconvertir et prouver l'inverse hein 🙄
et si tant est que ça veuille dire quelque chose, ce serait plutôt l'inverse ! (quitte à se vautrer dans les préjugés réducteurs)

titoutim a dit :2/ Côté randonneur, le risque 3 est souvent mal interprété, nous sommes nombreux à le dire sur le forum. On le constate bien en consultant les sorties du WE, nombreuses dans les versants sous le vent malgré les indications du BERA.

T'es sur que ils on lit le BERA?

sans de grandes connaissances scientifiques, on peut quand même établir soi même son décisionnel en appliquant tout simple la méthode de réduction issue du 3x3 Munter ...

Maki a dit :titoutim a dit :2/ Côté randonneur, le risque 3 est souvent mal interprété, nous sommes nombreux à le dire sur le forum. On le constate bien en consultant les sorties du WE, nombreuses dans les versants sous le vent malgré les indications du BERA.

T'es sur que ils on lit le BERA?

On peut se poser la question 🙁 ??

Je reprends le texte de "Jo" ...

"Ca se joue entre risque 2, 3, 4.

Risque 2 : journée où il reste un peu de neige froide, mais statibilisée depuis plusieurs jours, sauf eventuellement dans quelques pentes
Risque 3 : neige froide encore conséquente dans beaucoup de versants, ou alors petite chute tombée avec pas mal de vent., bref risques de plaques un peu partout.

Risque 4 : grosses chutes récentes, ou chute moyenne avec fort vent ou phénomènes étranges : chutes après une périodes de grand beau, chutes suivies de redoux, etc etc

Par exemple ce WE pour moi on était la dedans."

vous vous rendez compte que vous dites n'importe quoi ??

La nivo est beaucoup plus complexe que ces quelques lignes ...
Et le soleil (neige froide qui se réchauffe) ? et la neige humide, collante ou très lourde ? poudre, poudre tassée ? grosses accu ou non, sous couche gelée, décaillée, vitrifiée, humidifiée, gobelets et j'en passe ...

Perso, je suis pas sorti dimanche, j'ai fait du fond ... et je sortirai pas mes spatules au dessus de 1800 d'ici ... ouffff ... avril. Première fois en 31 ans de rando qu'un mois de mars présente des conditions si dangereuses. Quand il faut attendre, il faut attendre. Vous voulez arriver vite, ou en vie ? Malheureusement, le we prochain, ça va encore cartonner.

Tu dit ne pas vouloir skier au dessus de 18oom .moi je pense plutôt le contraire skier au delà de 2500m.le manteaux est plus stable.à 3000 le vent a charier la neige il n'y a pas tant d'accumulations que cela . mais bien sur cela dépend des secteurs où des orientations. En montagne le risque 0 n'existe pas 😄 ps les fautes je m'en contre fou. 😄

cyrille marais a dit :Je reprends le texte de "Jo" ...



vous vous rendez compte que vous dites n'importe quoi ??


Non, je reste persuadé que s'il s'agit de donner juste un chiffre, inutile d'y passer des heures. trop de paramètres empêchent une analyse fine, il faut donc y aller grossièrement. Chaque jour, dans mon secteur, je m'amuse à deviner le chiffre du BRA... et je me trompe quasiment jamais (sauf ce WE, où je pensais qu'on était à 4... mais je pense que c'est le BRA qui a sous estimé)


Mais tu ne lis pas la suite, où je dis que c'est le texte du BRA qui est important. Et là oui, c'est difficile, délicat et instructif.

En tous cas, moi je sortirai (comme tous) au delà de 1800m avant avril.
Evidemment pas n'importe où, je vais lire le BRA (et pas me contenter d'un chiffre que certains interprètent comme un feu vert)

Je suis d'accord avec ton point de vue.

Voir cet article très intéressant : Où l’on voit que la plupart des morts en avalanche ne prennent pas des risques consciemment mais son plutôt victimes de biais cognitifs. Ces biais, le facteur humain, sont bien connus dans le domaine aéronautique

Aussi après un accident la question à se poser n'est pas : « pourquoi ont-ils pris tous ces risques malgré tous les signes évident de danger » mais « pourquoi ne les ont-ils pas vu, quels éléments, quels processus les ont poussé à les ignorer (consciemment ou inconsciemment) ».

Il faut aussi se dire que le renoncement est toujours une bonne décision.

Beaucoup de sorties que je vois me font penser à un jeu de roulette où le barillet pourrait contenir une centaine de balles et où il n'y en aurait qu'une ou deux.
ça peut passer pendant des dizaines d'années voire une vie selon la chance et la fréquence des sorties. ça peut aussi faire tilt dès la première fois. Certains ont plus de chance que d'autres et il y a même des morts vraiment injustes. Mais en général et d'après ce que je constate dame nature est, en général, du genre plutôt très tolérante.
Toujours est-il que le fait que "ça passe" alors qu'en vrai c'était la roulette, et cela répété des dizaines de fois, contribue à constituer chez le pratiquant "acharné" une perception fausse du danger objectif.