Pic d'Arrès, Col de Barèges

Sortie du mercredi 6 janvier 2021

mpila

Conditions nivologiques, accès & météo

Grand beau
Etat de la route : Noire Altitude du parking : 1200
Poudreuse du parking au sommet et vice-versa

Altitude de chaussage (montée) : 1200
Altitude de déchaussage (descente) : 1200

Activité avalancheuse observée : néant

Skiabilité : 😄 Excellente

Compte rendu

On l’a échappé belle !

Sur les conseils avisés de Jean Pierre, c’est depuis l’Espagne que nous partons pour une randonnée à ski à cheval sur la frontière hispano-française, les Pics d’Aubas et d’Arrès. Seulement en arrivant sur le parking nous craignons le PV... Les espagnols ne rigolent pas avec le Covid-19 français, notamment quand il s’agit de touristes venus skier, ce que nous sommes justement. La facture de la Guardia Civil s’élève à la modeste somme de 630€. Fort de cette information, nous faisons demi-tour et c’est sur le parking du col frontière du Portillon que nous nous préparons, à 200 mètres du chemin espagnol qui matérialise le début de la rando.

La première partie de la balade se déroule dans une somptueuse forêt d’épicéas chargés d’une épaisse couche de neige, c’est magnifique. En arrivant au col de Barèges, coup de théâtre, les terrifiantes faces nord glacées des 3000 du luchonnais se dévoilent d’un coup d’un seul ! En même temps d’ailleurs que nous retrouvons le soleil qui nous faisait défaut dans le frigorifique versant nord dont nous émergeons. La suite est une longue cavalcade sur la crête frontière jusqu’au Pic d’Aubas d’abord, puis, par un joli parcours entre les pins chétifs tordus par les vents tempétueux jusqu’au sommet du jour, le Pic d’Arrès. Pas un gramme de vent ne vient troubler la quiétude sommitale. Pressés d’en découdre avec la face nord de cette splendide cime qui nous a nargués toute la montée, nous enlevons les peaux et vérifions les ARVA avant de nous précipiter dans les pentes gavées de poudreuse. La neige pulvérulente vole pendant que nous enchaînons sans relâche les courbes voluptueuses. Chacun s’attache à signer la pente de sa plus belle trace, c’est l’extase.

Arrivés plus bas que le col de Barèges, d’un commun accord nous remettons les peaux de phoques pour une deuxième tournée... Il faut donc remonter au Pic d’Aulas afin de déflorer son versant nord depuis le sommet, par les pentes qui sont restées vierges. Les jambes commencent un peu à tirer, nous arrivons là-haut avec un coquet dénivelé de 1250 m ! Une très légère brise s’est levée, aussi ne perdons nous pas plus de temps pour attaquer la deuxième descente qui s’avérera aussi savoureuse que la première, on exulte ! Hélène maitrise ses nouvelles planches à la perfection si bien que je m’applique dans mon style pilatesque, afin de ne pas être ridicule entre ma douce et Jean-Pierre.

Gavés de poudreuse légère, il ne nous reste plus qu’à redescendre par le versant glacial et boisé de ce matin. Nous ne pourrons pas couper à travers les arbres, ceux-ci étant tellement chargés de neige qu’il n’en reste pas assez pour skier dessous sereinement. C’est par la piste forestière que nous dévalons ce versant jusqu’à la route espagnole du col du Portillon.

Voilà une belle sortie ! Au fait, cela ne faisait pas trois minutes que nous avions déchaussé qu’une bagnole de la Guardia Civil est arrivée sur le parking... Elle se garait juste à côté de nous... Les flics espagnols, affublés de masques de bandidos, nous ont observés longuement, moteur allumé, pendant que nous savourions enfin un pique-nique amplement mérité. A n’en pas douter, nous aurions garé la voiture 200 m plus loin côté espagnol qu’ils nous auraient dressé trois procès-verbaux à 630€ chacun ! On l’a échappé belle !!

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