Départ : Albanne (1610 m)
Topo associé : Pointe d'Emy, Versant Est
Sommet associé : Pointe d'Emy (2797 m)
Orientation : E
Dénivelé : 1160 m.
Ski : 2.3
Sortie du mardi 12 janvier 2021
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau le matin, se bâchant vers 12h.
Froid intense, vent pas catastrophique au sommet mais aggravant la température ressentie
Vers 13h, il a commencé à neiger (neige froide et fine)Etat de la route : déneigée à la montée mais se ré-enneigeant à la descente.
Altitude du parking : 1670m
Altitude de chaussage (montée) : 1700m
Altitude de déchaussage (descente) : idem
Activité avalancheuse observée : RAS
Poudreuse froide avec qq passages cartonnés pouvant être évités.
Pas mal de traces, mais il y a de la place à gogo.
Quelques cailloux à éviter vers le sommet.
Piste du Prario en neige dure damée et bien tassée par de nombreux passages.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec Laurence
topo
Si je puis me permettre de vous donner un conseil : ne créez jamais de topo sur Skitour, vous finirez par vous faire repérer. Ainsi l'autre jour, au marché de St Lau, j'ai surpris le commérage suivant entre deux mamies :
Fichu 1 : tu la connais toi, Taramont ?
Fichu 2 : non Jeanine, j'crois pas
Fichu 1 : mais si Georgette, tu sais, celle qui est sortie récemment du Four complètement cuite !
Fichu 2 : ah c'est elle ? ces quelques minutes de cuisson de plus ne lui auront pas fait de mal, tiens !
J'ai fait un croche-pied à Fichu 2, je n'ai même pas ramassé son dentier qui a roulé sur le verglas et je me suis tirée en Savoie où j'étais invitée par Laurence, femme sans fichu.
En Savoie, oui, vous avez bien entendu. Vous savez là où il y a des champs de neige – et poudreuse ! - à perte de vue, ces champs qu'ils n'arrivent de toute façon pas à labourer tout seuls. Là-bas, les gypaètes volent par-dessus les têtes multicolorement buffées sans songer à proposer le moindre coup d'aile. Et pour cause : ils ont une rémige dans chaque main, maintenant, les photos sont tellement nettes sur ST qu'on ne peut plus l'ignorer.
Ce matin, pas de gypaète mais, entre chiens et loups, des biches sous les mélèzes. Oui, des mélèzes ! Ils ont même des mélèzes du côté d'Albanne. Autant dire que j'étais dépaysée et Laurence, la savoyarde, ravie de me montrer SES biches de la route des Karellys, comme moi je suis fière de montrer MES cerfs de la route de St Pierre.
Mais il n'y avait pas que des biches ce matin, il y avait aussi du côté de la Hte Maurienne, un ciel aux joues rosies comme quelqu'un surpris à préparer un mauvais coup, à savoir gâcher votre descente. Et puis, il y avait le froid, un de ceux qui pincent et mordent en toute cruauté. Mais c'est l'hiver, combien de fois faudra-t-il encore vous le dire ?
Laurence, endurcie, aguerrie comme personne, n'en a cure et attend tantôt Nala toujours enfouie jusque sous le ventre, tantôt moi toujours prête à crier comme Prince « How can you just leave me standing alone in a world that's so cold ?» chaque fois qu'elle disparaît dans un creux profond avec sa grâce et son aisance coutumières.
Eussions-nous été moins saisies par le froid, moins giflées par le vent au sommet, moins pressées par le mauvais arrivant aussi vite que le flux au Mont St Michel, la journée eut été plus que parfaite. Qualifions-la donc de parfaite, n'est-ce pas Laurence ?.. avec l'espoir que les savoyards sauront apprécier à sa juste valeur notre contribution au labourage de leurs champs. Mais, entre-nous, ils avaient déjà bien commencé le job.