Départ : Chartreuse de Curière (853 m)
Topo associé : La Petite Vache, Par le couloir du Four
Sommet associé : La Petite Vache (1735 m)
Orientation : E
Dénivelé : 1000 m.
Ski : 3.1
Sortie du mercredi 6 janvier 2021
Conditions nivologiques, accès & météo
Temps de Chartreuse idéal : couvert, brumeux, froid sans vent
Etat de la route : route de Curière = patinoire : nous étions SUIVIS par le camion de salage
ok à la descente (nous avions laissé au sel le temps de faire son oeuvre...)
Altitude du parking : 853m
Altitude de chaussage (montée) : 853m
Altitude de déchaussage (descente) : idem
Activité avalancheuse observée : RAS
RF : bon enneigement bien croûté mais une trace raquette a facilité la chose - dalles entre les 2 premiers tunnels purgées - quelques chutes de pierres et branches cassées (que nous avons mises de côté) - même un arbre a chuté entre le moment de notre montée et celui de notre descente - partie pousse-bâtons réduite
Couloir : partie basse large et raide physique à tracer mais facile à skier (si moi je le dis !): poudreuse profonde sous une mince pellicule de croûte
Pour le reste, alternance de cette même neige et de zones excellentissimes
Quelques cailloux émergent encore au sommet.
Au-delà : alternance de cette neige
Si la skiabilité de la route pour la voiture peut être prise en compte, je peux ajouter une *
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par taramont)
Rien n'est plus comme avant (soupir)
Ben oui, on est au temps d'après
Ah non, pas toi, Marc ; toi qui sous-traite tes CR, tu ne peux pas parler comme un journaliste ! Moi, je suis là pour parler de la pluie et du beau temps
Il n'y a aujourd'hui ni pluie ni beau temps, alors tu parles de quoi, toi qui sous-traite le labeur de la trace ? Match nul.
Je parle de l'hiver, il n'est plus comme avant : il est froid.
Bon alors allons-y au lieu de prendre le souffle de sépulcre du Guiers Mort en pleine poire ici sur ce parking glauque de St Lau
Allons où ? Au Vermorel ?
Ah non, là ce n'est pas le souffle du Guiers Mort qui va nous asphyxier, c'est l'aura de toutes ces sommités skitouriennes venues s'éclater là-haut qui va nous étouffer et avec leurs cris d'extase ils auront fait fuir toute la faune en même temps qu'ils auront tout ravagé.
C'est alors que l'un de nous (devinez laquelle) a sorti : « je connais un endroit où il fait sûrement moins froid : il y a une étable avec une petite vache et dessous un four ».
Le second s'est incliné et, me croirez-vous, avec enthousiasme. Je le savais qu'il en serai ainsi.
Car, voyez-vous, bien que sur le déclin, il est des jours où je suis encline à me lancer, sans cligner d'un seul œil, dans une aventure clinquante où le clinomètre se demande ce qui lui arrive. C'était – modestement - l'un de ces jours.
Jour de labeur et de félicité pour Marc, jour de félicité pour moi.
Petit cafouillage pour trouver l'entrée du couloir. Nous n'avions pas de topo. (Je l'ai créé. De rien). Nous étions devant mais la perspective et la brume qui voilait pudiquement le haut, nous ont fait croire à un gag. J'sais pas grimper aux murs, moi ! (enfin, pas dans ces circonstances...). Mais une fois qu'on l'amorce, (je déteste dire « qu'on l'attaque), on se rend compte que ce n'est pas du tout méchant. Pas méchant, non, mais laborieux quand il faut casser une (heureusement mince) croûte avant de s'enfoncer dans une quarantaine de cm de poudre. Après les 150 premiers mètres ça se calme pour, de temps en temps, brièvement, se fâcher à nouveau. Ensuite, louvoiement entre creux et bosses en pensant à faire la meilleure trace pour le retour. Petit arrêt devant le Pas de la Biche (un passage récent). Puis final : la Petite Vache n'a pas eu le droit d'avoir la tête au soleil. Nous lui avons gratté la tête puis nos skis ont fait de même avec quelques cailloux embusqués entre ses oreilles.
Cette descente a été superbe et doit être superbe+++ par neige uniformément poudreuse.
Cette description dithyrambique risque de créer, nous en sommes conscients, un abcès de fixation préjudiciable au calme des lieux. Mais, en contrepartie, peut-être rendra-t-il Chamechaude, Petit Som et autres Scia à leur tranquillité originelle ? Le doute est permis : ce genre d'accès n'est pas vraiment « efficace », pas vraiment dans l'air du temps. Mais comme rien n'est plus comme avant, qui sait ?