Départ : Station du Granier (970 m)
Topo associé : Mont Granier, par les barres de Tencovaz
Sommet associé : Mont Granier (1933 m)
Orientation : W
Dénivelé : 1355 m.
Ski : 4.1
Sortie du dimanche 3 janvier 2021
Conditions nivologiques, accès & météo
Couvert puis neige dans l'après-midi. Plutôt frais mais sans plus. Pas de vent.Etat de la route : une patinoire à la montée du col - encore délicate au retour bien que déneigée
Altitude du parking : 960m à la Station du Granier pour le volet 1
990m à St Philibert pour le volet 2
Altitude de chaussage (montée) : 960m pour le volet 1 - 990m pour le volet 2
Altitude de déchaussage (descente) : idem
Activité avalancheuse observée : néant
Neige d'exécrable à excellente.
Exécrable sur la piste de la Station du Granier, quoique moins difficile à skier que prévu : qq cms de fraîche reposant sur une fine croûte.
Excellente dans la forêt en prolongement de la piste.
Qualité moyenne (toujours cette fine croûte) dans les zones non abritées du vallon de Malissard, très agréable sous les arbres.
Route forestière de Malissard un peu croûtée également mais pas gênant, y a qu'à laisser filer
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Avec Antoine, Caroline, François et Théophile pour le volet 1
1. Station du Granier/Limite de la forêt sous les Barres en A/R - 2. St Philibert/Col de la Saulce
J'ai eu beau éplucher toute ma collection de « Que choisir », je n'ai rien trouvé sur les sorties randos. Encore moins sur les sorties randos par météo incertaine, froid certain, qualité de neige certainement inégale, pour une famille de 4 dont 2 jeunes fonceurs et 2 adultes déjà calmés, pas trop de route, pas trop de monde, pas de lever aux aurores. Donc, avec ce cahier des charges de haut vol, faute de magazine de confiance, j'ai fait appel à ma mémoire récente qui, en ce domaine du moins, fonctionne encore.
De mes trois propositions, la famille S. a retenu la station du Granier bien que prévenue que nous n'irions pas au-delà de la limite arborée. Il faut dire que mes deux autres propositions étaient plus aventureuses, plus aléatoires question enneigement. J'ai été presque soulagée qu'elles n'aient pas été retenues car ce genre de choses, mieux vaut les affronter seul : on n'essuie que ses propres reproches et comme on est plus indulgent envers soi-même que les autres le sont avec nous, on s'en tire toujours mieux. En plus, je tiens à garder la famille S. comme amis : ce sont de bons.
Le plus scabreux, disons-le tout de suite, fut la route : brouillard givrant, une patinoire. Arrivés – sains et saufs – au bas de la piste, nous faisions grise mine dans une atmosphère assortie. Mais qu'importe, allons-y sans tergiverser. Mis à part que chaque pas déclenchait un abominable bruit de verre fracassé, la montée se déroula cependant tranquille. Voyons la forêt. Miracle : toujours aussi idéalement clairsemée, indemne de croûte, enneigée de façon largement suffisante. Au moins jusqu'à sa limite car dès que le paysage s'ouvre, la neige reprend sa fine croûte et un peu de lourdeur. Arrêt. Descente joueuse, circonvolutions entre les arbres, quelques chutes dans l'édredon. Même 30m de rab involontaire dans la griserie de ce vrai ski d'hiver.
Ensuite, la piste. Finalement plus facile à manier que redouté. Pas une vraie partie de plaisir non plus. Théophile (13 ans) venait de faire avec le sourire ses premiers 700m de rando. Et même pas un bar pour fêter ça ! Quelle tristesse.
Dans la montée du col du Cucheron, il se mit à neiger. Or, pour moi, impossible de passer à St Philibert s'il neige sans rendre visite au vallon de Malissard. C'est l'archétype du vallon chartrousin : sombre à souhait, bien bordé d'un côté par les murailles des Lances, de l'autre par les pentes raides de la forêt des Fraisses. Plus je montais, plus les flocons descendaient. Un ravissement.
Un raquettiste avait fait la trace jusqu'au bout des 3,25 km de piste forestière. Au-delà, je m'y suis collée, tassant les 10cm de fraîche reposant sur une mince croûte. Mais voilà que je rencontre une trace : 2 pers sont venues là. Vu d'où elles proviennent, ces traces sont signées. Je les emprunte, toujours ça de moins à faire. Mais où vont-elles ? Pas directement au col de la Saulce, je le sais par expérience récente. Ont-ils fait exprès ou se sont-ils plantés à la fourche comme nous il y a quelques semaines ? Quoiqu'il en soit, je décide de les suivre, des fois qu'il y aurait un passage secret digne d'être connu. Ben non, j'aboutis exactement au même endroit que l'autre jour : au-dessus du col sur le sentier de Malissard. Je peux enfin dépeauter, contempler la fin du jour et me laisser glisser vers St Philibert en profitant des zones sous couvert pas trop dense pour éviter la croûte. Encore une journée de bonheur hivernal qui s'achève.