Départ : Nid-D'Aigle (2370 m)
Topo associé : Aiguille de Bionnassay, Face Nord-Ouest
Sommet associé : Aiguille de Bionnassay (4052 m)
Orientation : NW
Dénivelé : 2650 m.
Ski : 5.1
Sortie du vendredi 19 juin 2020
Conditions nivologiques, accès & météo
Pluie jusqu'à 3h30 puis bâché puis belles éclaircies en milieu de journée
Etat de la route :
Trop raide pour être intégralement faite en vélo ski.
Altitude du parking :
Le Crozat
Quelques mm de neige fraîche tombée la veille, sur fond dur, dans les pentes d'accès.
Dans la face : de quelques cm de neige froide sur neige dure où croûtée sur le bas à près de 50cm de poudreuse légèrement plaquée en haut. Quelques passages en neige dure avec bon grip.
Glace sentie en bout de crampons à quelques endroits, en rien gênante pour la descente !
Altitude de chaussage (montée) : 2600m (glacier)
Altitude de déchaussage (descente) : 2450m (glacier)
Activité avalancheuse observée : des petites plaques de surface sur le haut, se méfier du sluf !
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par Bart-S)
Avec Ded
Le Crozat > nid d'aigle par le chemin de fer > aiguille de Bionnassay en A/R par son centre > descente au Crozat par les échelles
Quand t'es sur un groupe WhatsApp avec un mec qui fait le Mont-Blanc à vélo depuis Thones et un autre qui se fait les Corridors en solo au petit déj, ça te semble pas choquant d'annoncer à ta meuf que tu vas toi aussi te faire un ptit tour en montagne avec des potes.
Mais la meuf te fait gentiment remarquer, à raison, que c'est bientôt l'été, que les sorties des derniers temps ont été un poil engagé et qu'il faudrait peut être penser à ranger les skis.
Tout est relatif.
La motivamine n'étant pas une denrée rare à Annecy, nous voilà 3 sous la pluie à 1h30 à charger les skis dans la Arnaud mobile.
Arrivés au Crozat dans une ambiance humide, le radar pluie du fameux site suisse dont je ne retiens jamais le nom nous annonce une montée au sec à partir de 3h30.
Juste le temps de rejoindre le TMB à Belle vue, et on peut effectivement enlever les capuches et compter le nombre de traverses de la voie ferrée... C'est vite rébarbatif, mais probablement moins pire qu'avoir "liberéeeeeeeee, delivréeeeeeeeee" en leitmotiv ;)
On chausse les skis au glacier vers 5h, sous un ciel bâché qui nous laisse tout juste entrevoir le sommet. Point positif : c'est tout blanc. Point négatif : ça a l'air loin !
Louvoyage entre les crevasses pour accéder à la face, pas mécontents d'être encordés, et mise en route de la machine à tracer pour les 1000m de face.
Les nuages nous laissent tout juste trouver le bon itinéraire, tout en nous masquant la distance totale encore à accomplir jusqu'au sommet. Pratiques.
À l'aller comme au retour on passe par le couloir rive droite de la face, tout lisse et peu exposé aux séracs.
On se retrouve sur les (un !) nuages à 3700m, les pieds dans 30cm de peuf, ambiance magique.
Les derniers 100m seront un peu plus laborieux que le reste, la faute à l'altitude et à une série d'antecimes fourbes.
Chaussage au sommet, quelques virages suspendus puis rentrée dans la purée de pois.
On temporise 15min puis trouvant une visibilité nous permettant de deviner de loin en loin la trace de montée on se remet à l' action, également guidés par les éperons rocheux et séracs de la face.
La neige est agréable à skier mais demande de la vigilance, et on passe sous les nuages vers 3400m pour la partie la plus scenic de la descente (enfin c'est ce qu'on a trouvé mais en même temps avant on y voyait pas grand chose) :)
Ski entre séracs, ski entre crevasses, ski entre cailloux et déchaussage vers 2450m. Heureux !
Le chemin entre le nid d'aigle et le Crozat par les échelles se classe clairement en top 1 des accès aux faces du massif (celui de Blaitiere devant être en 2, avec en queue de peloton très clairement celui d'Albert 1er!).
On finit la saison par un gros burger frites bière en terrasse à Saint Ger', merci Ded et Arnaud pour ces beaux moments partagés !
Quelques regrets d'avoir descendu la face 30min avant une maxi éclaircie, mais au vu de la météo de la nuit on est déjà très contents d'avoir persévéré.
Tout est relatif.
Quelques images :