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Sorties > Cerces - Thabor - Mont Cenis > Col Termier, terminus

Col Termier, terminus

Massif : Cerces - Thabor - Mont Cenis
Départ : Bonnenuit (1670 m)

Topo associé : Grand Galibier, Par le col de Ponsonnière, versant Savoyard

Sommet associé : Grand Galibier (3228 m)

Orientation : T

Dénivelé : 850 m.
Ski : 2.3

Sortie du mercredi 27 mai 2020

taramont

Conditions nivologiques, accès & météo

Beau - un peu venteux le matin, puis brise légère arrivée de brumes épaisses de la Guisane vers Roc Termier mais ne traversant guère chaud dans les endroits abrités
Etat de la route : mauvaise piste jusqu'aux Mottets Altitude du parking : 2100m
Altitude de chaussage (montée) : 2200m (altitude d'enneigement continu par une langue de neige rive D du vallon)
Altitude de déchaussage (descente) : 2200m

Activité avalancheuse observée : RAS
Très belle neige juste bien transformée du haut jusqu'au verrou du lac puis neige ayant déjà bien chauffé ; dans l'étroiture : neige lourde reposant précairement sur du dur et bcp d'irrégularités (descente à 10h15) ; beaucoup de dépôt de sable rouge
je mets 3* en skiabilité pour obtenir une espèce de moyenne entre le très bon, le difficile et le déneigé
le ratio ski/portage peut paraître bon : 700m à skier pour 130m à porter mais ces 130m s'étalent sur 2,7km.

Skiabilité : 😐 Correcte

Compte rendu

topo par couloir des Valloirins - Pt 2940 sur la Crête NW de Roc Termier
Et qu'on ne vienne pas me chercher des poux dans la paille parce que je n'ai pas écrit «But au Col Termier». Car que savez-vous des buts de ma vie d'errante parmi les courbes montagneuses ? Rien ? Ça tombe bien, moi non plus. Si ce n'est pour ce qui nous occupe, c.à.d. la sortie du jour faisant suite à la sortie de la veille - au Pic Blanc du Galibier - laquelle sortie avait réussi à me fatiguer, ce qui n'est pas difficile, mais aussi à m'enchanter, ce qui ne l'est pas davantage. Donc, je cherchais une course pas trop longue, difficultés surmontables, dénivelée de fin de saison (puisqu'il faut tout doucement sortir de l'addiction exacerbée par la privation). Et puis, j'étais au fin fond d'une vallée perdue, je veux dire la Valloirette qui débouche sur une autre vallée toute aussi perdue, je veux dire la Maurienne. Alors, faisons notre Mac Mahon me dis-je : j'y suis, j'y reste. Ceci tombe bien aussi.

Car, pour moi, pour qu'une course de printemps soit réussie, il faut être sur place la veille. Chauffer dans la noirceur, avoir envie d'un 2e café et n'en trouver aucun d'ouvert, de café (ça vous parle?), secouer ses fessiers engourdis dans l'air frais du matin déjà raté car le jour ne nous a pas attendu, très peu pour moi ! Il me FAUT le miracle de l'aube qui s'infiltre avec une discrétion inouïe dans la ligne de crête. Il n'y a pas deux aubes semblables. Pour cela, il me faut trouver un promontoire de préférence non battu par les vents où je veux voir le soleil se coucher pour être sûre qu'il ne se fait pas simplement la malle pour ne pas revenir le lendemain. S' il se couche dignement c.à.d. en tenue d'apparat devant un décor d'opéra des pics pour la grande occasion de ma présence, ce sera merise sur le gâteau.

Me voici donc aux Mottets, ma voiture ayant apparemment survécu à la piste infernale. Quand arrive la clarté du soir qui n'est pas la clarté du matin, j'insiste, quand le vent est allé voir Dieu sait où s'il y a une autre tente que la mienne à secouer, quand même le ruisseau a l'air de chuchoter et que les fleurs de l'Alpe ont tiré les rideaux, quand le thé est siroté et autre chose aussi, vue imprenable sur le couloir de la Clapière comprise, vient la grande paix, celle qu'on attend sans le savoir et qu'on laisse filer sans le vouloir. A l'W, sous un ciel mâchuré, le chat dresse les oreilles que frôlent brillants nuages et noires bouffées mêlées s'étirant vers l'Epaisseur qui semble en avoir gardé une petite. La lune, juste une rognure d'ongle, se perd parmi les premières étoiles. Ce ne sera pas le grand jeu en technicolor ce soir, mais la douceur d'une vie en demi-teintes. On s'en contentera.

Quand je pars, les Arves se dressent dans un ciel remis à neuf. Où vais-je ? La Pointe des Cerces ? Quelqu'un a dit, c'est cuit. Et je veux bien le croire. Allons voir du côté de la Ponsonnière, ce n'est pas une grande épreuve. Cheminement bucolique le long du Lac des Mottets puis du Ruisseau de la Ponsonnière. Apparemment, c'est la débâcle là-haut. Les eaux se bousculent, s'éclaboussent, éreintent la sente. Calmez votre joie, vous ne savez pas ce qui vous attend en-bas. Bon, faut bien l'admettre, la neige ne tire plus trop la langue. Ponsonnière ? Bof, c'est encore à l'ombre pour un moment. Le couloir des Valloirins est pentu, s'il est en neige dure, faudra sortir crampons et piolet. Mais que vois-je ? En rive G du couloir, la pelouse alpine est quasiment déneigée jusque sous le verrou du Lac Blanc. En voilà une aubaine ! Voilà, c'est décidé, j'irai au Lac Blanc. L' "aubaine" est laborieuse : aucune sente, terrain chamois, saxifrages et pulsatilles en abondance. Mais ça va bien. Les chaussures de ski sont tout-terrain. Sous le verrou, je peux chausser mais ça zippe, ça rippe bien, le soleil a commencé la cuisson.

Merveille. En contrebas du verrou, les méandres turquoises du lac en dégel. S'asseoir là, contempler le paradis serait la voie de la sagesse. Je ne dois pas encore y être sur cette voie-là. Et puis, les conditions sont bonnes ici, rien ne bouge, suis pas dérangée par le monde, le cirque est vaste et invite à la poursuite. Et si j'allais jusqu'au col Termier ? Une brise légère me rafraîchit et rend la promenade fort agréable. Quand je débouche sur le plat, le Grand Galibier semble attendre une visite. Mais non, ça ce n'est pas possible aujourd'hui, vu ma forme et le degré de cuisson du couloir des Valloirins. Alors non, c'est non ! Mais si je poussais jusqu'à la Crête NW de Roc Termier ? Ce sera mon dernier mot. Des brumes épaisses montent du côté de la Guisane, deux énormes bouquetins que je viens de déranger – pardon ! - s'y engouffrent et je ne les reverrai plus.

Hâtons-nous, la descente nous attend. Elle ne pourra qu'être sublime au moins jusqu'au lac. Et elle le fut. Après, ma foi, ce fut au milieu de cette solitude.....un petit moment de solitude dans l'étroiture.
Mais je suis là pour raconter, c'est tout ce qui compte.

Retour parmi les fleurs toutes à leur joie printanière, au ruisseau fou qui n'a toujours pas compris ce qu'il aurait à gagner en restant ici. Pourquoi ne l'imiterais-je pas ? Dernière de la saison ? Je ne sais que me répondre.

vue imprenable sur la Clapière
vue imprenable sur la Clapière
nuées du soir
nuées du soir
Arves
Arves
pulsatille printanière
pulsatille printanière
méandres
méandres
final du Grd Galibier
final du Grd Galibier
couloir des Valloirins
couloir des Valloirins
quand la neige assorti sa couleur à celle des skis Barbie
quand la neige assorti sa couleur à celle des skis Barbie
eaux fougueuses
eaux fougueuses

Commentaires

JulBont, le 27.05.20 23:14

Merci pour le voyage, récit et photos sont un régal. 🙄

Invité, le 28.05.20 08:25

Bravo pour le texte et les photos, on revient aux fondamentaux de Ski Tour ce qui devrait être la raison d'être de ce site.

J
jpc, le 28.05.20 10:30

+1 avec Julbont.
« Il n'y a pas deux aubes semblables » : cela me parle bien… 🙂

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