Départ : La Martinette (1050 m)
Topo associé : Rocher Blanc, Par la Combe Madame
Sommet associé : Rocher Blanc (2928 m)
Orientation : NE
Dénivelé : 1800 m.
Ski : 2.2
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du jeudi 6 février 2020
Conditions nivologiques, accès & météo
Temps correct mais avec des nuages qui tirent vers le jour blanc.Etat de la route : RAS
Altitude du parking :1064m
Altitude de chaussage (montée) : 1350m
Altitude de déchaussage (descente) : 1350m
Activité avalancheuse observée : Formation de petits escargots sur les faces Sud
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Parking | 1050m | NE | 8h | Poudre | En quantité insuffisante et obligé de déchausser dans les sous bois | |
Premier Refuge de Combe Madame | 1400m | SW | 9h | Poudre | Neige fraiche qui permet de skier montée et descente. | |
La Marmottane | 2030m | W | 10h | Gelée | Poudre et apparition de plaque quand la zone est balayé par le vent | |
Couloir de la Marmottane | 2400 | NW | 11h | Poudre tassée | Neige tassée sur fond dur et gelée sur les bords du couloir | |
Cul du Pet | 2150 | NE | 12h30 | Apparition de grandes sections vitrifiées, balayées par le vent |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Rocher Blanc jusqu'à la Brèche de la Marmottane puis ensuite vers le col de Mouchillon depuis Combe Madame
La perspective de la reprise prochaine me pousse de plus en plus vers les sommets. Ayant un petit passif avec la Combe Madame et le Rocher Blanc ou j’avais failli perdre une oreille lors d’une chute en été, je me dis que le moment est venu de régler mes comptes et d’atteindre enfin ce sommet que je convoite depuis longtemps. Gardant en tête, les conditions de la veille, je choisis l’itinéraire le moins exposé pour atteindre le sommet.
Départ à 8h du parking ou je chausse les skis sur le parking pour remonter la route jusqu’au Nemoz. Une voiture me croise et je vois le sourire amusée de sa conductrice. Amusé, je le suis moins lorsque 300m plus haut je dois déchausser les skis pour avancer dans les sous bois ou la neige est insuffisante. Je traverse en hâte, n’ayant qu’une envie, rechausser mes skis. Un peu avant le premier refuge de Combe Madame on peut rechausser. Le bruit du torrent m’accompagne tout au long de cette première section. Les rochers sont transformés en meringues avec la chute de neige récente.
Arrivé au refuge de Combe Madame, à mon horreur et ma stupéfaction, je constate que le vent et le soleil ont commencé leur sinistre travail. Par endroit, sur les face sud en direction de la Marmottane, des plaques de glace sont apparus et la neige peine à s’accumuler dans les creux et les replis. Ou les chutes de neige ont-elles pu se volatiliser ?! Le fond dur se fait également plus présent par endroit, mes skis ont vite tendance à ripper vers l’aval. Passé la Marmottane, je croise deux skieurs qui semblent redescendre du Rocher Blanc. Après un rapide échange, il s’avère que le haut du Rocher Blanc est en glace bleue (quelle ironie) donc inskiable. Dépité je me rabats avec mes compagnons d’infortune sur le Couloir de Marmottane. La neige est profonde, la descente s’annonce aussi savoureuse que la montée est compliquée. La neige est tantôt portante sur fond dur, tantôt profonde. Comble du désespoir, le milieu du couloir est défendu par une grande section glacée qui dissuaderait n’importe quel skieur (peut passer à pied à la montée, comme à la descente).
La descente est bonne mais le fond dur toujours présent par endroit. Ça reste quand même un plaisir que de pouvoir faire de la pente raide, seul je ne me serais pas engagé dans cet itinéraire. J’en profite pour skier le petit canyon qui mène au refuge. N’ayant pas envie que la journée se termine de si bonne heure, je remets les peaux pour monter en direction du col de Mouchillon pour prolonger la descente par les Bois du Milieux des Eaux et rejoindre directement le premier refuge en contrebas. La fatigue se fait sentir, je peine à traverser les anciennes coulées de neiges fondues maintenant transformées en immense amas de blocs de glace. Le soleil se cache derrière un linceul gris, aveuglant le paysage. J’atteins finalement le Cul du Pet, défendu une fois de plus par des plaques de glace (idem pour le col de Mouchillon). Fidèle au proverbe, après deux sommets avortés, le Col de Mouchillon est aussi un échec. Il est temps de savourer la vue avant de savourer la descente. L’itinéraire est un peu hasardeux mais ô combien délicieux. La neige fraiche a été épargné par le vent, me laissant tout le loisir de slalomer entre les vernes dans une ambiance japonaise. Un dernier saut de cabri par dessus le torrent ou je me désaltère et mon pas de course me ramène au parking.