Départ : St Dalmas le Selvage (1500 m)
Topo associé : Fort Carra, Tour du Fort Carra par la Raie des Fesses
Sommet associé : Fort Carra (2880 m)
Orientation : T
Dénivelé : 1700 m.
Ski : 4.3
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du samedi 25 janvier 2020
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau temps jusqu'à 13h
Plafond de nuage vers 2800, visibilité mediocre
Pas un souffle de vent de la journéeEtat de la route : dégagé
Altitude du parking : 1500
Altitude de chaussage (montée) : 1500
Altitude de déchaussage (descente) : 1500
Activité avalancheuse observée : Sluff léger dans couloir.
Sur le trajet, la neige repose globalement sur fond dur sans couches minces, très stable.
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Vallon des Gialorgues | 1500-1800 | SE | 8h30 | Irrégulière | Nombreuses avalanches qui freinent la prog. | |
Raie des fesses | 2536 | NE | 12h | Poudre tassée | Stable, Compact avec fond dur, bon grip et quelques nappes de fraiche | |
Vallon du Valloar rive droite | 2300 | NE | 13h | Transfo lourde | Neige humidifiee rive droite, en forêt encore froid. Durcit a l'approche du col | |
Vallon de la Braissa | 2300 | NW | 14h | Poudre tassée | Heterogene sous le col. Poudre partout pour rejoindre le sentier de Sestriere |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec Pyroxene
St Dalmas 1500 - Raie des fesses 2570 - Col du Petit Valloar par la vallée 2706 - Valon de la Braïssa - St Dalmas 1500
Le grand gaillard nous retrouve à une table, bière en main, short de rugby monté au nombril et chaussettes colorées, le pli du milieu masquant le protège dent.
"Alors, où est-ce qu'on va ?" Theophile détourne son attention de suricate du groupe d'anglaises au comptoir, et toise la carte de la Tinée trônant entre les verres.
"Trou de l'Âne ! Un paquet de couloirs encaissés E-NE." Les locaux Carole et Christian ne m'en ont dit que du bien, à coup sûr ça vaut un beau détour. L’évocation du nom du couloir le met en ar-raie, le large sourire incline à le mettre en tête de liste.
Le départ d'Antibes pour les laudes rend nébuleux, et le combi serpente parmi les virages déserts de la M2205. Préparation du matériel, un tantinet en avance et plein de bonnes volontés pour peauter son dernier ski, je lui arrache la languette arrière de la peau pour la décoller. Tout embêté et la tête encore dans la raie, on se rapproche doucement de cette grande ligne blanche qui fend la muraille feuilletée. Des touffes de poils (de chamois ?) nous rappellent que le voisin au yeux jaune est présent dans le coin. (Si quelqu’un peut m’informer sur le propriétaire des traces en photo, merci d’avance !)
La façade de roche suintante se dresse verticale et imposante, sa protection des vents d’ouest confirme la promesse d’une neige changeante mais stable.
« Eh tu penses que si mon calbut me rentre dans le derc** ça a un rapport avec la Raie ? » Theophile me rattrape tandis que je me bats à réchauffer les batteries de l’apn qui sont en grève. Ce qui explique les photos au compte goutte pour la suite. Le running gag sur les fesses tiendra la journée. Rencontre au col sous le bec d’un groupe de 3 alpinistes bien sympa qui nous ont précédé dans la remontée. 3 bouts de fromage et 3 clichés plus tard, descente magique dans une neige tolérante, le goulet se ski bien mais les quelques dérapages l’ont un peu dégarni. Premier « vrai » couloir pour le grenoblois dans une ambiance folle, sac de graine dans une main et l’autre à rattraper le caleçon, ça s’applaudit !
Un AR manquant un peu de charme, la direction est prise pour le col du Valloar, avec un regard furtif vers les couloirs nords de la Sanguinerette. Manque de sommeil et décoinçage de lingerie obligent à revoir à la baisse les motivations originelles. On laisse au prochain les couloirs, de dessous ça a l’air buffet à volonté. Les pas s’alourdissent, ce col est interminable, à voir les limbes blanches qui le caressent, on se demande si il n’est pas enchanté.
Une barrière cloisonne l’entrée de la vallée de la Braïssa de façon curieuse, on ne s’imagine pas un bord de piste (quoi dans ce brouillard on aurait manqué le téléski du Colombier ?). Un topo skitour sur quatre dans le coin note en rouge la présence de nidification des tétras, et par un savant mélange de bon sens, ce constat semble coller à la situation. On évite de traverser les zone, et on passe vite entre les deux façon catimini, mea culpa pour les boules de plumes, on ne savait pas comment réagir sans plus d’indications …
Les skis longent les pentes nord pour profiter au plus longtemps de la poudre tassée entre les mélèzes, et la séance photo trophée devant le fort clôt cette belle boucle dont la suite ne demande qu’à se laisser explorer.