Départ : Chamrousse (Casserousse) (1400 m)
Topo associé : Col de la Petite Vaudaine, Par la brêche Robert Nord
Sommet associé : Col de la Petite Vaudaine (2370 m)
Orientation : T
Dénivelé : 1910 m.
Ski : 2.1
Sortie du vendredi 19 avril 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
grand beau - peu de vent - chaud à l'abri du vent - cumulus dans l'après-midiEtat de la route : RAS
Altitude du parking : 1400m
Altitude de chaussage (montée) : 1400m
Altitude de déchaussage (descente) : idem
Activité avalancheuse observée : Rien au moment de la course sauf plaque à vent partie en versant E du Grd Eulier un peu à D (en regardant du bas) de l'itinéraire classique de descente E
Deux coulées datant sans doute de la veille versant N des Pointes de Jasse Bralard
Regel nocturne un peu faible mais satisfaisant. Du bon ski de printemps dans la Petite Vaudaine. Neige déjà bien ramollie dans la descente du Grd Van ainsi que sur la piste (pb de timing)
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Casserousse/Brèche Robert N/Pt 2390 au S du col de la Petite Vaudaine/descente replat 2100/Incursion dans la Grde Vaudaine jusqu'à 2200m - descente sur l'Echaillon - Col des Lessines - Grand Van - Croix de Chamrousse - descente par Olympique Dames
En rando voyez-vous, c'est un peu comme dans la vie : il est des choses qu'on comprend tard, parfois même très tard, voire trop tard. Dans le cas qui nous occupe, en l'occurrence la question du dénivelé/jour, on peut même dire in extremis en ce qui me concerne,.
Ainsi, j'ai enfin compris que tous ces mutants à D+2000, 3000, etc (car on n'arrête pas le progrès, là non plus) sont en fait des fainéants. Car, qu'est-ce qui est le plus difficile dans notre pratique ? Vous le savez tous mais aucun ne veut l'avouer : c'est se lever, pardi ! Alors quand à raison d'environ 1000m/sortie, parfois un peu moins ou un peu plus selon que le but veuille venir à moi un peu avant ou, au contraire, se laisse encore désirer de quelques mètres, moi je dois me lever 3 fois alors qu'eux, en un seul bond héroïque, c'est fait. Qui alors, à votre avis, fournit le plus d'efforts ? Sans compter qu'ils ne fartent qu'une fois (s'ils fartent!), ne rangent leur bazar qu'une fois (s'ils le rangent!), ne préparent qu'une course (s'ils la préparent ! car parfois on lit des choses genre « j'ai vu une trace, je l'ai suivie» !!!), ne chargent soigneusement leur voiture qu'une fois (s'ils la chargent soigneusement ! car ayant lu des choses style «j'ai jeté mes affaires dans la voiture» !!!, il m'est permis d'en douter), ne lavent leurs nippes qu'une fois (s'ils les lavent ! car vu les fragrances en décomposition qui vous doublent parfois, là aussi le doute est permis), ne contrarient leur partenaire qu'une fois à moins que celui-ci ou celle-ci ne soit soulagé(e) d'avoir enfin le lit pour soi tout(e) seul(e). Bref, c'est vite vu : que des gains d'énergie sans oublier les économies de bières car 3 x moins de départs c'est aussi 3 x moins de retours, ça je l'avais compris, merci.
Forte de cette éclairante conclusion, je suis partie ce matin à une heure encore peu éclairée pour tenter l'aventure avant que ma nouvelle compréhension des choses n'arrive définitivement trop tard.
Peu éclairée elle l'était, l'heure, c'est sûr : la lune buvait comme un trou et Casserousse baignait dans une aube glauque, peu pressée d'éclairer un bas de piste de fin de règne. Quitter cette piste pour entrer dans les bois de la Grande Aiguille est toujours un soulagement. Les Pourettes printanières avaient moins de charme que les hivernales mais j'y étais bien quand même. Un mutant m'a dépassée (un de ceux qui doivent laver leurs nippes, ouf!). La descente de la Brèche Robert N fut négociée avec prudence car le regel nocturne avait fait un petit effort. A l'Echaillon, j'ai salué mon arbre fétiche. Et j'ai grimpé le raidillon avec courage. Un peu tentée par Jasse Bralard où s'était engagé mon mutant pour aller voir son cheptel de chamois, j'ai cédé à la facilité et à l'esthétique de la Petite Vaudaine et suis allée me poster sur l'observatoire au-dessus du col pour remplir ma mission. Car, pour tout vous dire, j'étais en mission commandée, chargée de documenter quelque couloir abominable où je n'enverrais pas mon meilleur ennemi. Me suis ensuite offert une descente qualitativement haut de gamme jusqu'au replat qui marque l'intersection vers la Grande Vaudaine. J'ai marché vers celle-ci un moment, puis au vu de 2 coulées datant sans doute de pas plus tard qu'hier, j'eus le courage de la prudence pour ne pas risquer d'essuyer le courroux des Pointes de Jasse Bralard à une heure tardive de retour. Donc retour sur l'Echaillon et repeautage.
C'est là qu'à titre de remplacement de la Grande Vaudaine, j'eus l'idée de compléter ma trop courte journée par un Grand Van d'où je pourrai encore mieux documenter ledit couloir. Ce qui fut fait.
Ce soir, mon commanditaire est satisfait. Moi aussi. Certes, je n'ai pas atteint tout à fait le Graal des 2000m. Ferai mieux la prochaine fois, c'est promis (les journées sont de plus en plus longues, alors tous les espoirs sont permis). Et demain : face sud de la couette !