Départ : la Bérarde (1720 m)
Topo associé : Brèche de la Meije, par les étançons
Sommet associé : Brèche de la Meije (3357 m)
Orientation : S
Dénivelé : 1644 m.
Ski : 2.2
Sortie du dimanche 3 juin 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
Variable, soleil et nuagesEtat de la route : noire
Altitude du parking : 1710
Pas de regel sur l'ensemble de l'itinéraire, sauf à 3000 sous refuge du Promontoire, du coup ça botte bien à la montée... Pour ce qui est de la descente, de 3300 à 3000 c'est horrible, en dessous c'est soupe skiable mais entravée par les chemins de pluies récentes (nombreuses et grosses vaguelettes ou cratères). Bref, ski bien mauvais.
Altitude de chaussage (montée) : 2000
Altitude de déchaussage (descente) : 2000
Activité avalancheuse observée : Vieille coulées. Neige très lourde sur le haut avec de l'épaisseur... Ca pourrait bien couler, mais lentement a priori.
Skiabilité : 🤢 Mauvaise
Compte rendu (par e-jungle)
2 moments émouvants hier :
- celui de retrouver Fred from Sweden pour une sortie de ski. C'est quand même à lui que je dois en grande partie les moments des dix dernières années passées en montagne. La dernière fois c'était le Buet, qu'est que j'en avais bavé :(
- celui d'une première (pour moi) à la Bérarde. Je sais ça fait un peu Mickey d'avouer ça (on a l'air nettement plus aguerri - à juste titre d'ailleurs- quand on dit :"nous voici pour la 3° fois de la semaine à la Bérarde au levé du jour"), mais bon, je croyais ce temple réservé au jeunes qui frétillent dans le 5.4, ou aux alpinistes intègres. Petit sentiment d'usurpateur au départ donc, mais moment de gêne vite passé parce que la saison d'hiver est passée elle aussi, donc pas un chat sur le parking. Et là je comprends qu'il va falloir marcher...
Bref, levé 2h, 3 heures de bagnole, et arrivée dans ce lieu mythique.
On a choisi cette course parce que c'est la plus belle d'après Fred (pour notre niveau, à cette époque) et que la bavante peuplée de l'Etendard peut se faire plus tard...
Alors : en terme de bavante on a aussi compris notre douleur : l'approche jusqu'à la neige avec tout le barda sur le sac est quand même bien fastidieuse ; heureusement le long du torrent les refuges et le cheminement se dévoilent petit à petit. On est vite écrasé par toute cette splendeur.
On chausse à 1950, mais pour re-déchausser tout de suite après, le vrai chaussage est plutôt à 2000. Après cette longue marche, on attaque la longue et plate ascension (en dévers) vers le premier refuge : de deux choses l'une soit nous avançons très doucement soit les vallées des Ecrins sont plus longues que les autres malgré l'apparence. Puis on attaque la montée proprement dite, la neige parait vraiment dégueue et cela se confirmera à la descente.
Par contre le décor est de plus en plus exceptionnel, cela vaut vraiment la peine et masque rapidement la longuette approche. Plaisir renforcé par le fait que nous étions seuls dans le vallon. Ca fait bizarre, même, de ne pas croiser âme qui vive de la journée, ça n'arrive pas souvent (sauf quand on se paume dès la sortie du parking avec JP).
La météo nous fait peur deux ou trois fois, mais à chaque fois le soleil revient chaudement. Avec persévérance et beaucoup de motivation dialectique on en finit quand même, mais épuisés. Et pas déçus du voyage.
La descente est donc pourrie comme annoncé, on arrive à enquiller 6 ou 7 virages corrects juste sous le Promontoire (du genre qui ne rappellent pas les films des enfants qui passent leur premières étoile). Pas plus, et encore il fallait les faire les serrés...
Fin de la descente, ouf, on va pouvoir remettre les baskets pour redescendre au village après près de 10 heures compressés dans les Scott. Et ben non ! Je disais qu'il y avait personne dans le vallon, vrai excepté le sacré sacripant qu'on n'a pas vu et qui nous a embarqué les baskets. On pensait que dans cet environnement sauvage et authentique, jamais un truc pareil ne pouvait arriver. Et dire qu'on les laisse en évidence sous le Grand Colon et que pas une fois elles sont parties. Du coup redescente en chaussures de ski, hum, les pieds adorent...
Par contre soyons clair : où que vous soyez, si vous croisez un gars à l'air suspect avec des baskets aux pieds n'hésitez pas une seconde à le massacrer à coup(s) de piolet (un seul coup devrait suffire d'ailleurs, pour ceux qui hésiteraient sur la méthode, jetez un oeil sur un épisode de Walking Dead c'est très explicite).
Voilà voilà, merci beaucoup l'ami Fred pour cette journée complètement à part, une de plus, et l'an prochain on a bien compris : on viendra en Avril, et on tentera le tour, ou du moins un tour, dans cette région sous cette bien belle Meije, il faut le reconnaître (je comprends mieux l'engouement des skitouriens désormais).