Départ : St Nizier du Moucherotte (Les Volants) (1130 m)
Topo associé : Le Moucherotte, Couloir Sud-Ouest
Sommet associé : Le Moucherotte (1901 m)
Orientation : SW
Dénivelé : 1420 m.
Ski : 3.1
Sortie du samedi 10 février 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
Couvert toute la journée, sans précipitations, bise vers les crêtesEtat de la route : dégagée
Altitude du parking : 1150m à La Croix Ferrie (stationnement difficile aux Volants)
Altitude de chaussage (montée) : 1150m
Altitude de déchaussage (descente) : 1150m
Activité avalancheuse observée : RAS
Neige froide et légère excellente sauf en contrepentes S (faciles à éviter). A part quelques cailloux émergents sur les 100 derniers mètres du couloir SW et le fait que nous n'ayons pas été les 1ers à descendre, cela aurait valu 5*. Même la descente sur St Nizier était excellente malgré les nombreux passages. Sera encore très bon demain.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
La Croix Ferrée - Les Volants - Bois des Mûres -Couloir S-SW - Moucherotte - Couloir SW - Bois des Mûres - Les Clots - La Cheminée - Les Forges - Le Moucherotte - La Tour - La Croix Ferrée
Que ce soit entendu : je n'ai rien contre les bruits de couloirs. Mais de là à les alimenter, il y a un pas à franchir. Ce fut le bon jour pour cette extravagance : un couloir à la montée, un autre à la descente, un autre à la remontée. Faut dire que Thierry, homme de bonne composition et de bonne constitution n'a pas bronché lorsque, d'un air dégagé, j'ai vaguement fait allusion à un « couloir SW » au Moucherotte. Il n'a d'ailleurs pas davantage bronché quand il a vu ce qu'il y avait à tracer. Rendez-lui hommage : son mérite est à la hauteur de mes ambitions.
Si j'ai intitulé cette sortie « variations Silverberg » c'est que, dans un souci de réalisme, vu les couleurs du jour, je ne pouvais décemment pas les appeler « Goldberg » même si cela aurait fait plus chic.
Non, l'ambiance était plutôt style « Gorilles dans les brumes ». Brumes qui furent – en partie – la cause d'une gentille méprise. Faut dire que dans le brouillard rien ne ressemble plus à une trouée dans la forêt qu'une autre trouée dans la même forêt surtout si les deux trouées en question démarrent à une 20aine de mètres d'intervalle. On a bien vu quelques « falaises gris et ocres » mais aucun « gendarme caractéristique » ne s'est donné la peine du moindre coup de sifflet pour nous remettre sur le droit chemin.
Droit, il l'a été pendant un temps certain. Tel un missionnaire zélé au fond de la brousse brumeuse, et sans pleurer sa peine, Thierry produisait des conversions de façon quasi industrielle et, à l'arrière, je consolidais l'oeuvre, achevant les catéchumènes récalcitrants à coups de pieds bien assenés. Un moment donné, il fallut bien se rendre à l'évidence : ce n'étaient pas les bonnes « falaises gris et ocres » et les gendarmes n'étaient pas « caractéristiques ». En fait, nous étions dans le couloir parallèle indiqué comme variante sur le topo. Mais le topo était resté à la maison. Qu'à cela ne tienne : il y aura bien une issue. Et on la trouva. Au prix d'un déchaussage au pied d'un petit ressaut rocheux où les skis n'étaient plus vraiment le moyen de locomotion adéquat (les pieds guère davantage, mais on n'avait pas autre chose en magasin).
Le Moucherotte, sans doute vexé par notre arrivée peu orthodoxe par le S fit le coquet, le frisquet, le voilé. Tant pis, le couloir SW, plus confortable, nous tendait des bras bien moelleux et, enfin, dans notre griserie (hélas tempérée dans le bas par des cailloux aspirant au grand air) nous vîmes enfin les « falaises gris et ocres » et le gendarme caractéristique.
Mais quoi, la journée a encore de beaux restes, on ne va quand même pas en rester là ! Et si on remontait par un chemin inconnu ? Contre le goût insatiable des nouveautés, il n'existe aucun vaccin. Mais chut, ne donnons pas de mauvaises idées à notre gouvernement ! Au Clot, un chemin remonte et selon la carte sort au niveau des Forges. Super ! On découvre l'aimable lieu dit « La cheminée » qui exigera un portage sur une 100aine de mètres. Que notre exercice est varié ! On ne voit pas passer le temps. Si bien qu'après avoir profité une seconde fois d'un sommet dans la brume, on file entre les pins givrés par la descente sur St Nizier et de là, longeant la route on finit par retrouver la voiture alors que les dernières lueurs d'un jour qui en a été bien avare s'éteignent et que celles qui pétillent dans nos yeux ravis, elles, ne sont pas prêtes de se consumer.
Merci à Stephsancy de nous avoir mis la puce à l'oreille