Départ : Montdenis (1450 m)
Topo associé : Cime de Lancheton, versant sud
Sommet associé : Cime de Lancheton (2419 m)
Orientation : S
Dénivelé : 800 m.
Ski : 2.1
Sortie du mercredi 24 janvier 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
magnifique, ni trop chaud ni trop froid, pas de vent, pas l'ombre d'un nuage Etat de la route : Route de Montdenis en cours de réfection suite à des coulées de boues
Altitude du parking : 1450m
Altitude de chaussage (montée) : 1450m
Altitude de déchaussage (descente) : 1450m
Activité avalancheuse observée : dans l'après-midi purges dans les versant S entre la Pte du Vallon et Cime Noire
RAS sur l'itinéraire
Très bon regel nocturne. Neige lisse sans traces à part des goulottes de ruissellement peu profondes et ne gênant le ski en aucune façon.Par contre, crête bien décapée par le vent. Joli ski "de printemps".
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
idem au topo
Depuis ce matin, je sais que j'ai du cœur : il a été au bord de mes lèvres toute la sainte journée. Je vous passe les détails.... N'ai pas pu monter plus de 800m. Et moi, qui voulait impressionner mon compagnon du jour par une foulée aussi élégante qu'athlétique. Raté.
J'ai dit « sainte » journée, non pas que nous ayons été en un lieu particulièrement mystique, mais il y avait quand même un oratoire avec sa sainte cabotine qui réclamait sa photo. Jusque là rien à dire. Mais c'est que la bougresse a voulu être la seule, l'unique, à être photographiée et par un « miracle » comme seuls ces gens-là savent les faire – évidemment à leur profit – dès portrait tiré, elle m'a subtilisé mon APN. Mais comment lui en vouloir ? Car, elle n'était pas à un miracle près. Sans doute tiraillée par un remord aussi brûlant que le soleil du jour, elle en a réalisé un second à MON profit, puisqu'elle m'a restitué l'appareil par l'entremise de très aimables randonneurs ayant eu vent de ce forfait.
Non, il n'y aura pas de poème aujourd'hui. Pour les raisons évoquées plus haut, la rime aurait été aussi faible que l'allure de mon pas. Et puis, la route de Montdenis est déjà un poème à elle toute seule : était en cours de remise en forme à grands renforts d'engins car la montagne (comme moi, tiens !) s'était laissée aller en liquéfaction.
A la réflexion, je pense qu'il s'agissait d'une journée de désintoxication autant du corps que de notre environnement favori.
Qu'elle était loin la Chartreuse ténébreuse. Ici, un ciel tout ubayen coiffe de blanches étendues qu'aucune falaise ne vient cerner. Il y a bien quelques arbres de solitude, quelques frênes en bosquets et bien des arbustes contre lesquels votre élégante Goretex a intérêt à ne pas se frotter (quel festival d'églantines cela doit être à l'automne!), mais la forêt chartrousine n'est même pas imaginable ici. Un vrai dépaysement vous dis-je.
Car nous étions deux aficionados de la Chartreuse à arpenter ces belles pentes S qui nous ont offert une mémorable session de ski de printemps. Thierry a fini le travail seul et, apparemment, ne l'a pas regretté. En l'attendant, j'ai contemplé ce que d'habitude je n'ai jamais le temps de contempler : une ligne de montagne sans fin allant des Bauges aux Cerces en passant par Belledonne, l'Etendard, les Arves, même les Ecrins au loin, et j'en oublie. Ce fut ma consolation.
PS :
- merci à Thierry pour sa compréhension à l'égard d'un état dont j'aurais bien voulu lui épargner la vue pitoyable
- s'ils me lisent : un immense merci au couple de randonneurs ayant apaisé les remords de la sainte et mes regrets de cette perte que je pensais déjà définitive.
Photo de la coupable ci-dessous. Thierry ajoutera quelques images, car, lui, ne s'est laissé ensorceler que par le paysage, pas par cette sainte un peu retorse.