Départ : Parking d'hiver route du Reposoir (1080 m)
Topo associé : Dent des Portes, versant ouest
Sommet associé : Dent des Portes (1932 m)
Orientation : W
Dénivelé : 750 m.
Ski : 3.1
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du vendredi 19 janvier 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
Une embellie appréciable vers 14h, mais le noir l'emporte .
Quelques flocons vers 15h.Etat de la route : dégagée
Altitude du parking : 1100 m
Quasiment plus rien à Mont derrière.
La pluie a creusé des rigoles sur la neige au Reposoir;
Croûte infâme à hauteur des chalets.
Il faut monter à 1600 pour trouver de bonnes conditions;
Altitude de chaussage (montée) : 1100 m
Altitude de déchaussage (descente) : 1100 m
Activité avalancheuse observée : Ras ce jour.
Une plaque importante partie sous la Crête du char , versant Est.
Sommets plâtrés.
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
chalets du Char | 1350 | E | on voit l'herbe... | |||
chalet du Golet | 1400 | croûte sur 10 cm de neige meub | ||||
verrou rocheux | 1800 | 5 cm de poudre sur fond dur |
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Parking du Reposoir, col de Bornette, tricotage, Chalet du Golet, montée au verrou sous la Dent des Portes, retour par Golet de Doucy
Les temps sont au vague à l'âme et aux incertitudes.
Après trop longtemps d'hésitation ce matin encore, je décidai de tenter ma chance en pays Bauju.
Hélas, Adieu les plaines immaculées de Décembre!
Du col du frêne à Bellecombe, Tout n'était plus que flaques et ruisseaux débordants.
Depuis Mont Derrière, le col de la Frasse faisait plus pitié qu'envie.
Mais Mont devant pouvait encore faire illusion...
Ne riez pas, je décidai de poursuivre ma route jusqu'au Reposoir afin d'y trouver un peu de paix.
J'allais être servie.Loin des rumeurs intempestives de la vie, je n'avais pour me suivre que les brumes changeantes.
Arrivée au premier chalet, je n'avais guère d'idée du meilleur parti à prendre, la neige à cette altitude s'annonçant de bien piètre qualité.
J'optai pour le col de Bornette, voyant poindre vers le Nord une lueur ensoleillée.
L'hiver en effet marqua dans cette direction une pause agréable, presque chaleureuse.
Mais le manteau neigeux ravagé de pluie restait fidèle à lui-même: traître et cassant .
Voyant les chalets du Char sur leur prairie d'herbe à peine saupoudrée, je perdis tout espoir d'avoir fait le bon choix.
Je demi-tournais aussi sec, (mais sous les premiers flocons) plein Sud.
Au loin , quelques skieurs rejoignaient le chalet du Golet, en provenance de la dent des Portes.
J'entrevoyais mon salut, enfin.
Je coupais au travers de quelques pentes pour ne pas redescendre jusqu'au Golet, mais la croûte persistait , désespérante.
Enfin , vers 1600m, le fond se fit plus dur et la croûte laissa place à quelques centimètres de jolie poudreuse.
Mais il était tard déjà, j'étais désormais seule dans la montagne, le passage du verrou semblait un peu aventureux.
Une petite voix me suggéra de laisser tomber pour aujourd'hui, et me persuada que j'avais mieux à faire.
Sans doute avait elle raison , puisque ce soir il y a crêpes et puisqu'un beau Sicilien me roucoule à l'oreille des chansons de son pays.
Je m'égare...il me faut redescendre.
Les deux cent premiers mètres furent excellents, soyeux , joyeux,
et pour ces deux cent là je ne regrette rien.Je m'y attendais , comme à la suite d'ailleurs.
Festicroûte, ais-je lu dans un CR Chartrousin.
Seul le mot est délicieux.
L'exercice est fatiguant: Zig - conversion - Zag - reconversion , et ainsi de suite jusqu'au Golet de Doucy.
Un peu plus rectiligne jusqu'au Reposoir , mais non moins fatiguant.
Avec satisfaction je retrouvai la route et me laissai glisser jusqu'au parking.
Les brumes cotonneuses et humides s'étaient refermées sur moi.
Cet après-midi me laissait un goût étrange de purgatoire.Une humeur mieux affirmée aurait pu tout aussi bien la faire basculer en Enfer ou en Paradis.