Départ : St Pierre de Chartreuse (900 m)
Topo associé : La Scia, par St Pierre de Chartreuse
Sommet associé : La Scia (1791 m)
Orientation : W
Dénivelé : 1630 m.
Ski : 1.2
Sortie du mercredi 13 décembre 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau temps ensoleillé se bâchant en début d'ap midi pour finir tout couvert avec des lueurs apocalyptiques au S. Température fraîche sans plus, très peu de vent. S'est levé à ma dernière présence à la croix.Etat de la route : RAS
Altitude du parking : 900m
Altitude de chaussage (montée) : 900m
Altitude de déchaussage (descente) : 900m
Activité avalancheuse observée : RAS
Neige excellente : 10-15 cm de poudre très légère sur fond ferme. Du très très bon ski. Ce qui ne permet pas de mettre définitivement 5*, c'est l'enneigement à nouveau juste entre 900 et 1000m, et lors de la descente sur St Pierre déjà bcp de traces de passage alors que lors de la descente sur le Planolet, le haut était encore vierge.
La montée au Bec a nécessité (pour moi) un déchaussage et la traversée Bec/Scia est encore un peu scabreuse.
Station encore fermée. Des pistes de liaison entre remontées damées.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par taramont)
Avec Jean-Claude
St Pierre - Les Essarts - Bec de la Scia - La Scia - Le Planolet - La Scia
Cette affaire a commencé comme une sortie tout à fait normale. Un sms de Cess (comment résister à Cess ? je vous le demande) alors que j'étais prête à aller musarder seule de clairière en clairière sans me fatiguer, et c'est parti, a priori pour une sortie où il n'y a pas grand chose à dire à part la qualité de la neige. Mais non, les événements arrivent toujours quand on les attend le moins.
D'abord, Cess et Olivier arrivent avec le voisin (le leur, pas le mien, le mien travaille, misère!) Jean Claude. Entre Cess, Olivier, Jean-Claude...et moi, on ne sait trop qui a le plus le sens de la répartie. Alors vous voyez ce que ça peut donner. Évidemment, l'allure est un tantinet exagérée pour moi, le Bec ne se laisse conquérir que ventre à terre (au sens littéral) et les rochers de la crête négocier après maints palabres humano-minérales. La descente sur le Planolet est un pur régal (on est les premiers, oui, même à moi ça peut arriver!). Fin de l'acte 1.
Depuis le Planolet, il est question de remonter. Je n'y vois pas d'inconvénient, surtout que la voiture est à St Pierre. Je remonte avec J. Claude à notre pas tranquille. Cess et Olivier sont déjà hors de vue. Au croisement de la piste qui traverse sur les Essarts, J. Claude décide que c'en est assez pour lui. Je continue vers la Scia pensant retrouver Cess et Olivier. Là-haut, personne ! Enfin pas ceux que je m'attendais à voir. Sous la Croix, je distingue deux formes que je prend dans un 1er temps pour deux arbres de Noël, déco comprises, à l'abandon. Mais en m'approchant, je reconnais l'un dans son habit vert avec quelques dorures, l'autre avec son costume blanc immaculé avec quelques dorures aussi, Jean et Johnny blottis l'un contre l'autre. Alors que je me croyais au Paradis, je su que je n'étais arrivée qu'aux portes du Purgatoire. Fin de l'acte 2.
Impressionnée, je les ai salués, ces 2 monstres sacrés qui nous ont quitté à 1 j d'intervalle la semaine passée et, comme à mon accoutumée, j'ai entamé la conversation.
Moi : mais que faites-vous là ? Ça fait 1 semaine que vous avez passé l'arme à gauche, oui, à gauche !
Eux : on attend, oui, nous qui ne nous sommes jamais fait attendre pour une nouvelle chanson, un nouveau bouquin, un nouveau scandale, un nouveau cabotinage, maintenant, on attend.
Moi : et vous attendez quoi ?
Eux : que les portes s'ouvrent, on ne peut pas entrer avant d'avoir compris ce qu'on a loupé dans la vie.
Moi (sévèrement) : et vous n'avez jamais pensé que c'était tout simplement que vous n'avez jamais fait de ski de rando ? vous avez gaspillé vos dons, Johnny, avec ta caisse, sur le terrain, Jean avec ta plume, au CR, vous auriez fait un malheur !
Johnny (plein de regrets) : oui, bien sûr, et je serais mort les poumons bien roses et le quadriceps avantageux ; et j'avais un sacré sens de l'orientation aussi : en 73 déjà je chantais déjà « Le soleil se lève à l'Est ».
Jean (plein de regrets aussi) : eh oui, et j'aurais touché un lectorat qui m'a, pour la plupart, toujours ignoré.
Johnny et Jean (d'une seule voix) : le problème c'est qu'on n'a jamais rien fait ensemble parce qu'on ne pouvait pas se blairer.
Moi : et pourquoi donc ?
Johnny (désignant Jean) : il ne s'appelle pas « J'endors mes sons » ? Ce nom n'est que mépris pour la musique. Impossible ! Et en plus, il a écrit : « Presque rien sur tout » et complètement rien sur moi !
Jean : mais que tu es bête ! c'est pas pour rien que tu t'appelle «John nia l'idée ». Je ne pouvais quand même pas fréquenter un ignare ! Et puis, tu t'égosillais « J'ai besoin d'un ami » et tu n'as même pas pensé à moi qui ai fini par me demander « Et toi, mon cœur, pourquoi bas-tu ? »
Ma dernière conversion assortie d'une explication de texte a signé leur réconciliation. Au sud, dans une lumière de fin des temps, les portes du Purgatoire se sont ouvertes, ils m'ont fait un petit coucou et ils ont plongé vers le Collet de Maupasset. Fin de l'acte 3.
Morale de l'histoire : mieux vaut être mondialement inconnue et continuer à randonner sans avoir à hurler « Retiens la nuit » parce qu'on a oublié d'emporter « Le Guide des égarés ».