Départ : Val Thorens (2300 m)
Topo associé : Aiguille de Peclet, arête sud/ouest
Sommet associé : Aiguille de Peclet (3561 m)
Orientation : W
Dénivelé : 1300 m.
Ski : 3.3
Sortie du dimanche 21 mai 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
Du bleu rien que du bleu
Froid au départ -2°C à 7h
Chaud au retour 19°C à 13h00Etat de la route : Au noir
Altitude du parking : 2250 m
Altitude de chaussage (montée) : 2250 m
Altitude de déchaussage (descente) : 2250 m
Activité avalancheuse observée : de nombreuses anciennes coulées
Aiguilles de St Pères - couloir ouest : grosse coulée en sortie
Roc des St Pères - versant sud : petit coulée
Roc des St Pères - versant nord-ouest : grosse coulée en partie basse
Aiguille de Péclet - glacier face ouest : belle série de coulées issues des barres exposées sud
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Val Torens - Col de Thorens | 2250-3100 | NW | 9h15 | Dure | Soupoudrage sur un fond dur | |
Glacier de Chavière | 3100-3400 | S | 10h15 | Dure | Idem | |
Remontée et arête sud | 3400-3561 | S | 11h15 | Irrégulière | Neige en cours de transfo, attention au chute de pierres | |
Face W Péclet | 3555-3450 | W | 12h15 | Trafolée | Des traces, des escargots pénitants bien gélés, avec de la poudre par-ci par là | |
Face W Péclet | 3450-3200 | W | 12h25 | Poudre tassée | La chasse aux meilleures expositions est ouverte | |
Face W Péclet | 3200-2800 | NW | 12h35 | Dure | Pas encore réchauffée, mais bon gripp | |
Pistes retour station | 2800-2250 | W | 12h45 | Moquette | St Maclou guide nos spatules |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec Dzeus, Le Bref et Le Bombé
Val Thorens - Col de Thorens - Glacier de Chavière - Arête sud de Péclet - Face ouest
Le Bref et Le Bombé m'avait outrageusement provoqué le week-end dernier en allant skier SEULS un Roc des St Pères gavé de poudre et en saturant ma boîte mail des photos de leurs forfaits.
Ils ont osé profiter de mon absence pour me faire cela à moi... leur gourou sémantique. Ils ont fait fi des valeurs humanistes, hédonistes, nudistes, masochistes, centristes, extrémistes, anarchistes, gaz de schiste que je tente à chaque sortie commune de leur inculquer... non, non je n'ai pas fait de lapsus.
Il fallait que je réponde de la plus belle des façons à cet acte honteux.
J'ai donc commencé par aller parfaire mon teint halé et satisfaire mon gout pour les bottes à franges. Je me suis donc aventuré dans une station de ski huppé des Alpes suisses. Le résultat en Valais le déplacement, je suis reparti avec une couleur "sehr matt", le reste... c'est inavouable...
Sur le chemin du retour je m'arrête faire le plein de carburant au "Grand-Huit", la station service la plus recommandé de la ville de Sion... logique c'est ici où l'on apprécie le plus l'essence à Sion.
Pour finir mon plan de vengeance, je suis allé dépenser un peu d'argent dans des lieux de perditions helvètes à forte connotations de jouissances skiistiques... oui j'ai acheté une nouvelle paire de skis... et suisse en plus...J'ai choisi un modèle fait pour moi : gros, gras ou Fat en anglais dans le texte, métal et évidemment bien lourd...
Me voilà prêt pour notre prochaine sortie commune : bronzé, remonté comme un coucou suisse, équipé d'un nouveau matériel brillant et rutilant comme une décoration de bordel de cow-boys... Merci Clint car oui j'aime aussi les westerns spaghetti... mais toujours sans gluten.
J'allais leur montrer ce qu'il en coute d'attirer le courroux de son gourou coucou !
Une fois n'est pas coutume on se retrouve directement à Val Thorens... c'est vrai que pour respecter les us qui firent ma réputation, j'étais encore en retard... et nous abandonnâmes nos âmes écolo en déplaçant notre habituel rendez-vous oléagineux-albertvillois vers les hauteurs bellevilloises... Je vous l'avoue : je suis à la montre ce que le Bref est à la boussole et ce que Le Bombé est à la résistance des matériaux : une non référence.
Je leur fais une première surprise : je stoppe mon panzer céleste de Titan à coté d'eux, même s'il n'est pas tôt tôt, il n'est pas Tartare et je ne suis pas seul, Dzeus m'accompagne. A sa vue Le Bref fonce faire offrande d'une partie de son corps derrière un rocher, pendant que le Bombé dépose à ces pieds le plus fabuleux des trésors qu'il transporte dans son trapanet : un carton de bibines.
A peine remis de leurs émotions je déballe devant leurs yeux ébahis et admirateurs ma nouvelle et énorme paire de ... de skis bien sûr, vous ne suivez pas...
Et là, c'est une pluie de superlatifs qui s'abat sur mon égo turgescent : "Comme ils ont beaux, comme ils sont larges ou gras c'est selon, comme elles sont trop bien les fixations, comme tu vas envoyer du bois avec des monstres pareils...". Je suis à deux doigts de l'extase vengeresse quand de sa voie gutturale Dzeus me foudroie d'une remarque assassine "Putain qu'ils sont lourds !"... L'édifice de ma revanche vacille et chancelle de toutes parts... ça m'apprendra à faire le Jacques quand tu ne maitrise pas le grand échiquier de ta vie... Là, Le Bombé s'engouffre dans la brèche "Oh ma s......, Tu vas en chier pour monter ça la haut ! Mais t'es fou avec la non caisse que tu traines tu vas encore nous retarder ! " et Le Bref en tant que bon sniper de la vanne, me balance un truc qui siffle encore dans mes oreilles "Lourd comme il est, un peu plus un peu moins, ça va pas changer grand chose...".
Oh vérole, je viens de me faire descendre en flammes comme une buse qui survole nonchalamment un incendie de foret... J'ai la certitude que je vais payer au prix fort ma tentative grossière de vengeance à 2 balles...
Mes 3 compagnons partent comme des fusées, fendants de leurs allures énergiques la foule des randonneurs qui nous précède, m'abandonnant à ma lenteur et à mes tourments. J'essaie de m'accrocher, mais même si c'est loin, je dois me rendre à l'évidence... On ne gagne jamais un marathon avec des chaussures de scaphandrier... C'est vrai que j'ai 2 enclumes aux pieds... Quand tu ajoutes une once de technologie helvète à une légère touche sécuritaire teutonique ça donne 2.6 kg sous chaque chaussure... C'est costaud, ha ça oui, mais c'est lourd, je souffre, j'ai mal, je sers les dents sur le goulot de ma cannette mais l'adoration des gros skis demande beaucoup d'abnégation (oui j'aime aussi les sketchs de Luis Rego, surtout celui qui fit fureur, franchement il vaut le peine)...
Mais Oh que ça a été dur... Un peu de retenue, je parle de ma souffrance là.
Arrivé au sommet dans un état de délit d'essence avancé, je suis à 2 doigts de péter les plombs, ce qui est ordinaire quand on n'est pas au super. L'annonce par Dzeus d'une pause rallongée pour attendre l'action salvatrice des rayons du char conduit par un gars de sa famille sur la face ouest, me redonne un peu d'espoir... Comme c'est l'époque, je vais me refaire la cerise et je vais tous les pourrir dans la descente... Chanter beaux merles vous allez voir !
Après quelques digressions sur la meilleure façon de descendre depuis le sommet, en crampons, en ski, à poil, en crampons, et puis non en ski... on se lance dans la face... Là je dois vous l'avouer les skis ont révélé un potentiel que moi je n'ai plus depuis longtemps... Je me régale à chaque virage, j’exulte dans une percée dont j'ai le secret sous les regards médusés des mes compagnons. A voir leur air cule je me dis que ma pseudo-revanche a peut-être fonctionné... Tel un légionnaire romain sur le mont Golgotha j'enfonce le clou. Je continue ma descente, point de répit, point de paix...gaz.
Je sens naitre en eux un commencement de doutes, de remords... quoique
De retour au parking, pour effacer toute rancœur, nous nous jetâmes comme des assoiffés sur les bibines du Bombé... Que c'est bon l'amitié, la rando, la bière et les skis gras...
La vidéo des non-exploits du jour :