Départ : Archinard (1600 m)
Topo associé : La Coupa, versant Nord
Sommet associé : La Coupa (2628 m)
Orientation : N
Dénivelé : 1030 m.
Ski : 3.1
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du lundi 20 mars 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
ciel champsaurin avec un doux zéphirEtat de la route : RAS
Altitude du parking : 1594m
Altitude de chaussage (montée) : 1629m (pont)
Altitude de déchaussage (descente) : idem
Activité avalancheuse observée : néant
Neige dure à la montée mais ne nécessitant pas les couteaux.
Descente en neige de printemps excellente pour peu qu'on sache choisir les zones jusqu'à l'entrée dans les mélèzes où il vaut mieux suivre la "piste de bob", en dehors, c'était pourri en profondeur
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par taramont)
Avec Albert,
topo
Ils m'attendaient avec leurs sourires carnassiers ; des photos imprudemment postées le 10/12/2016 avaient annoncé la couleur : ils sont de ceux qui courent comme des lièvres mais ne sont pas au même régime.
Ils m'attendaient avec leurs peaux mates de bandits corses alors que moi, à part un goût certain pour la sieste, je n'ai rien d'une insulaire.
Ils m'attendaient avec leurs jarrets affûtés par des siècles de pédalage alors que moi, si je sors mon vélo, c'est que j'ai un crime particulièrement crapuleux à expier (et ça, ce n'est quand même pas tous les jours)
Qu'étais-je venue faire dans cette galère ?
Règle N° 1 : garder son sang froid
Au Sud, surtout au Sud, ne pas perdre le Nord
Règle N° 2 : savoir s'adapter
Mes plans initiaux : lundi (météo la plus sûre) : l'Aiguille, mardi : la Coupa. Raté. Avec Philippe, il y avait Adrien et Albert (un peu plus, on avait le triple A). Adrien, c'est le Champsaurin de souche (alors qu'il y a si peu de forêts!), le Dieu du stade...de neige. Albert, c'est le Catalan, 5000m de déniv. au compteur de sa vie, toujours le long des pistes ; il s'agissait de l'introduire en douceur dans le «sauvage», dixit Philippe, le maître de cérémonie. Bon, je laisse donc tomber mon Aiguille - en espérant qu'elle ne tombe pas dans une botte de foin des Audiberts – pour boire à la Coupe A qui m'était offerte. Concession qui s'avéra complètement inutile, Albert – il l'a prouvé – aurait pu enfiler l'Aiguille sans sourciller.
Règle N° 3: essayer de suivre
Le soleil fut indulgent : il ménagea ma sensibilité à la chaleur.
Le tracé, dessiné de pied de maître, fut serpentant : il ménagea ma sensibilité à l'effort.
Philippe fut patient : il ménagea une autre sensibilité.
Règle N° 4 : observer :
L'eau libre miroitant au soleil levant, le papillon aux pieds gelés perdu sur la neige, les 3 fourmis sur la crête venant du joli col de Rouannette, le fossile au sommet, le casque d'un maladroit dévalant la pente (suis pas allée voir si la tête était dedans)
Règle N° 5 : descendre à point nommé et suivre ceux qui savent faire
5* de compétence pour mes guides, 5* de courage pour Albert qui a sauté la corniche avec une prudente témérité.
Règle N° 6 : arroser ce qui mérite de l'être
A la voiture, Sara et Aphrodite nous attendaient.
Galère ? J'ai parlé de galère ? Honte à moi et à mes appréhensions infondées. Ce fut un plaisir sans partage mais si chaleureusement partagé.
Et voici pour clore cette merveilleuse journée, un modeste hommage aux lieux :
Je suis le hameau d'Archinard
Suis là depuis la nuit des temps.
Je vois passer suants trainards
Et ceux qui attendent, patients.
Je suis le hameau d'Archinard
Blotti entre Autane et Aiguille.
Mes habitants sont chats hagards,
Pouilleux, mal coiffés, sans famille.
Je suis le hameau d'Archinard
Couleur de rouille sous bleu d'été
Me tais et laisse les bavards
Ecorner mon éternité.
Je suis le hameau d'Archinard
Endurant, cabossé, songeur.
Certains disent qu'il est trop tard
Mais que savent-ils de mes heures ?