Départ : Arêches (le Planay) (1200 m)
Topo associé : Pierra Menta, la course
Sommet associé : Pierra Menta (2714 m)
Orientation : T
Dénivelé : 10700 m.
Ski : 2.2
Sortie du samedi 11 mars 2017
alexlio, miniping, Prospere, Tienos
Conditions nivologiques, accès & météo
De l'hiver au printemps. Couvert le mercredi et jeudi avec éclaircies, beau les 2 jours suivants.Etat de la route :
Altitude du parking :
Conditions assez difficile tant pour l'organisation que pour les skieurs.
Mercredi poudre avec un fort cumul, enfoncement au genou.
Jeudi poudre très lourde/soupe, très difficile pour les cuisses.
Vendredi croûtée avec un peu de transfo.
Samedi de la transfo et un peu de croûtée.
Bien sûr derrière plus de 200 personnes la croûte devient plu facile...
Altitude de chaussage (montée) :
Altitude de déchaussage (descente) :
Activité avalancheuse observée :
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par alexlio)
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Depuis le temps que l'on voulait la faire avec Jérôme… En décembre on s'est inscrit. En février on a su… Et ce mardi on s'est rendu à Arêches pour la mythique course sur 4 jours, retrait des dossards puis briefing.
Mercredi : le parcours annoncé est plutôt court, environ 2200 m de D+ sans dépasser l'altitude des 2000m. Après une nuit difficile, un peu stressé, nous partons de notre logement à l'Orée des pistes pour rejoindre la ligne de départ des Bois. Petit échauffement pour faire monter le coeur, y'a un paquet de coureurs bien affutés ! Avec notre dossard 167 nous partons dans le troisième sas. Comme on s'y attendait, le départ est très rapide, et le coeur s'emballe vite en courant. La première montée est courte (120m D+) la descente très rapide. Puis c'est parti pour un long moment sur route pour traverser le Planay, on perd pas trop de place mais la gorge brûle et c'est presque à l'agonie qu'on remet nos peaux. La montée se poursuit en direction de Côte 2000 à un rythme plus "normal" mais bien élevé, on tient et lâche rien. Les encouragements au sommet nous redonnent du peps, la descente est en poudre, on envoie tout ce qu'on peut en essayant d'éviter les bosses d'1m50 au milieu. Repeautage et ski de fond sur la piste du Clou, là on perd quelques places, c'est pas notre fort. Après montée et descente nous rejoignons la Picherie où nous courons encore quelques centaines de mètres sur la route, décidément on fait pas mal de trail ! La remontée sur l'épaule de Roche Plane est longue, encore une fois on tient même si l'on perd quelques places que l'on regagne ensuite en descente ! Après 3 petites montées l'arrivée est là, on est heureux d'avoir survécu à la première étape en se plaçant à la 103ème position. Place à la récupération et à la tentative de sieste avant le traditionnel briefing à Arêches.
Jeudi : une étape de repli, encore, on ne monte encore une fois pas très haut, avec un parcours pas très attrayant mais bon faut y aller. Après une nuit difficile, retour sur la ligne de départ. La montée est plus courte que la veille mais on arrive pas à courir tout le long, les jambes sont un peu lourdes… La descente est assez spéciale avec la particularité de garder les peaux, là on n'est pas fort du tout et nous retrouvons rapidement sur la queue du peloton. Dépeautage et descente express sur le boulevard de liaison, on est à côté, on s'est pas perdu parfait. Maintenant place à la course à pied dans Arêches pour relier le parking de la Serraz au pont des Envers : c'est long, on temporise et marchons quelques fois. Montée (avec les peaux) sous la Roche Parstire jusqu'au Bouchet, ça avance pas des masses mais tant mieux, l'étape est encore longue. On essaie d'envoyer le paquet à la descente dans une neige difficile, lourde et collante, faut garder l'équilibre. Après deux gamelles en salto avant, à moitié sonné et plein de neige, le pont des Envers et de nouveau là, et ça court à nouveau ! Remontée sur le plateau de Cuvy, la montée est chaude, je commence à avoir faim, bref je subis et me traine là haut sans me faire doubler. Les encoragements de Jerem, Noémie et Lulu font du bien… La descente sur Sainte Barbe par la Grande Parraz est très sanglier, à côté ça casse du ski, on passe sur du bois, des cailloux, des bosses d'1m50. Mon Jéjé se plante dans un arbre, trop bas je ne peux l'aider, je me refais la cerise avec une pompote et une pâte de fruit. Remontée ensuite sur les Acrays avant une traversée vers St Guérin où quelques personnes sont là pour nous encourager. Ski de fond puis traversée de la passerelle, et encore ski de fond. Je me sens bien, mais dès que la pente se redresse l'hypo arrive et j'avance plus rien, les équipes derrière revienne mais doublent pas, elles doivent pas être bien non plus… Petite pause avec une prise de gel et on se tire vers le haut des Bonnets Rouges. Les amis, le son des cloches, les spectateurs nous hissent au sommet. C'est avec la larme à l'oeil que j'effectue ma manip ! On envoie encore une fois tout ce qu'on peut à la descente, les cuisses brûlent dans les pseudos boarder cross. Passage dans un petit couloir de bûcheron dans le bois du Crêtet, petit trail dans la boue puis retour sur les pistes du Planay pour franchir la ligne d'arrivée. On perd quelques places et finissons 110ème, bien content de n'avoir rien cassé…
Vendredi : une étape de "haute" montagne s'annonce, on va cette fois aller sur les sommets en direction du Dard. Classique départ à balle avec sa descente en peaux. On remonte une piste sur 150m, sur neige béton, certains tombent, on appuis sur les bras ! Descente et retour sur la piste de départ où nous attaquons cette fois la vraie longue montée en direction du passage du Dard. Déjà des spectateurs sont là au milieu des 138 conversions, ça fait plaisir. La sortie de la forêt est magnifique avec les cimes illuminées par les premiers rayons de soleil. Avec le départ matinal à 7h la descente en Sud n'a pas encore décaillé, c'est pas grave elle est courte. Repeautage au-dessus de Chiseraz pour remonter l'arête Sud de la Pointe du Dard, super ! L'hélico est là, on est filmé, c'est du sérieux, on donne tout ce qu'on peut ! Encore des encouragements au sommet, c'est avec la banane que nous descendons le versant Nord à toute vitesse. La remontée sur l'épaule de la Légette est courte mais bien chaude, et les jambes font mal, les encouragements des amis nous donnent des ailes et nous descendons l'arête à pieds puis en ski direction la Ravoire côté Tarentaise. Dernière remontée de 500m de D+, grande ligne droite jusqu'au col de la Bathie puis le couloir sous la Pointe de la Grande Combe. On est fatigué, l'hypo est quasiment là, on s'arrache on est mal. Encore une fois les cloches du sommet nous portent, motivent pour prendre la descente à toute vitesse. Après quelques centaines de bosses dans le couloir des Planes, sans tomber dans le ruisseau comme Kilian nous franchissons l'arrivée : 122è aujourd'hui !
Samedi : l'étape reine, l'étape du Grand Mont et tout ses spectateurs nous attend. Dès le lever à 4h30 des frontales s'illuminent dans la station pour monter sur les hauteurs… Je n'arrive pas à prendre le petit déjeuner, le repas de la veille est encore sur l'estomac, ça s'annonce donc difficile… Départ en trombe, je perds à moitié une peau, fais un gros effort pour revenir sur Jéjé, c'est bon on est à la queuleuleu pour monter sur le col de la Forclaz en passant par Tête Rouge, plus qu'à tenir. A la sortie de la forêt j'ai déjà faim… La sortie sur la crête, au soleil, avec les cris, les cloches, est mémorable, on donne tout ce qu'on peut en passant au milieu de la foule. Descente sur le Rognoux, repeautage et… je suis collé, l'hypo est bien là, je mange un peu mais c'est pas ça, la suite s'annonce longue. On repasse une fois au col de la Forclaz, pour prendre pied sur l'arête Est de l'antécime du Grand Mont. Petit bouchon qui dure un bon moment (15 puis 10min) me permettent d'engloutir tout ce que je peux pour finir l'étape. On admire la paysage, la foule, on est quand même bien ! Descente sur le lac des Tempêtes puis le vallon du Coard : jamais on s'arrête ? Et chaude remontée encore une fois sur le col de la Forclaz. On a plus d'eau, le soleil tape, on s'accroche au moral, les jambes avancent machinalement. Pascal, Manu et Fan sont au bord de la trace, nous encouragent, filment nos gueules bien cramés. Le passage du col se fait dans un monde à part pour moi, entre la foule, je donne tout, reconnait personne, fait ma manip et repart. Descente encore une fois expresse, je suis brassé, je vomis presque au repeautage… Il faut tenir bon, dernière remontée de 250m sur Tête Rouge avec la moitié en portage, c'est pas la plus difficile, surement car c'est la dernière mais c'est complètement explosé que j'arrive au sommet. Concentration, manip', puis dernière descente en étant à 10% de mes capacités, on se traine pas et rejoignons l'arrivée. On recule encore 128è, pour un classement à l& 113ème place sur les 4 jours.
On l'aura faite, le défi a été relevé, on est heureux, on peut aller se ravitailler au stand tranquillement sans surveiller ce que l'on mange et boit…
Les spectateurs du bord de course, les bénévoles, c'est vraiment extraordinaire ! On en redemande ! Merci à tout ceux qui sont montés, chaque cri nous a fait monté quelques mètres en plus vers la ligne d'arrivée.
Quelques photos en vrac de Lulu65, et de l'organisateur.
Les vidéos de Stephane Mougin ici