Départ : Ailefroide (1522 m)
Topo associé : Dôme des Ecrins, Traversée en 5 majeurs
Sommet associé : Dôme des Ecrins (4015 m)
Orientation : N
Dénivelé : 7000 m.
Ski : 5.3
Sortie du dimanche 8 mai 2016
Conditions nivologiques, accès & météo
Quasi grand beau jeudi/vendredi/samedi/dimanche jusqu'en milieu de journée.
Vent faible.
Etat de la route :
Tout juste assez longue pour que Puj' puisse revenir jusqu'à Bourg d'Oisans avec 10km d'autonomie au compteur
Altitude du parking :
1720mFlambeau des Ecrins, face Sud : boulottée/dure dans les ressauts raides. Moquette extra sinon. Un bon ***
Barre Noire, couloir N : en glace sur le haut, dure avec bon grip ensuite. Un petit ***
Col de Roche Faurio, couloir N : poudre tassée sur la quasi-totalité du couloir en rive gauche. Un **** justifié
Grande Ruine : Transfo lourde à cause du timing. Un timide ***
Brèche de la Somme, couloir Sud : ravagé par les boules sur les 50 premiers mètres, ensuite c'est mieux. Un ** bien mérité
Altitude de chaussage (montée) : 2410m
Altitude de déchaussage (descente) : 2000m
Activité avalancheuse observée : RAS
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par Bart-S)
Avec Tifix
Des conditions au top… (comme ça si ce récit ne vous intéresse aps, la conclusion est déjà là, vous pouvez reprendre une activité normale !)
Il y a 4 ans, je lisais avec fascination cette « traversée en 5 majeurs » malheureusement stoppée trop tôt pour Maud, JB, Louis et Manu (d’ailleurs, ça aurait été une bonne idée de votre part de donner un nom à votre team hein, vu le nombre de trucs qu’elle a ouvert dans les Ecrins).
Bon, en fait ils avaient réalisé un 2/5 mais il y avait une très belle histoire derrière tout ça. Et surtout cette idée de combiner des itinéraires en traversée me plaisait beaucoup… Par contre autant la faire avec un point d’arrivée identique avec le point de départ : comme ça c’est habile, pas besoin de manip’ de voiture.
Au fil des années malheureusement la Bim Bim Team s’effiloche : il y a ceux qui endivent, ceux qui deviennent guides et qui n’ont plus de temps à eux, ceux qui partent à l’autre bout du monde… A force, tous ces couloirs restent inconnus (à nous quatre on aura skié 1 fois une des descentes de cette boucle).
La chose la plus difficile pour réussir cette entreprise est donc de trouver ce fameux créneau : du beau temps, un enneigement correct (de plus en plus rare ?) et des potes motivés… Heureusement, j’ai une copine compréhensive devant la sentence « oui c’est un WE de 4 jours qu’on pourrait passer ensemble et aller aux nuits sonores, mais là j’ai une idée de raid qui me tient trop à cœur! »
Départ donc mercredi soir pour la team lyonnaise, en se disant que mieux vaut une bonne nuit en manouche à la Bérarde qu’une courte nuit dans son lit. C’était malheureusement sans compter sur quelques errements et un resto népalais grenoblois en manque de personnel pour le service qui nous feront finalement éteindre la voiture à 1h du matin pour un lever 3h30 plus tard.
La journée de jeudi nous verra gravir le Flambeau sous un grand ciel bleu avant l’arrivée de la team Haute-Savoie en tenue légère à 16h. L’heure idéale pour l’apéro-coinche qui rythmera nos journées pendant 3 jours.
Après une nuit fraiche et humide dans ce refuge qui s’apparente plus à un igloo qu’à un temple, nous profitons encore de conditions météo idéales pour l’ascension du Dôme. La montée à la brèche est déjà tracée et bien en neige. Seule la rimaye nous posera quelques difficultés. Arrivée au sommet sans vent, bien heureux après notre but d’il y a 2 ans justifié (plus ou mois valablement) par la volonté de revenir sous le ciel bleu.
On oublie illico l’utopie de skier la Barre, toute sèche, et on se dirige tout de même avec Marco en haut de Barre Noire. Le haut est en glace, et on chaussera les skis après environ 70m de descente en rappel/crampons piolet. La neige est dure mais le grip est bon. Un sacré toboggan ! Arrivée en milieu d’après-midi au refuge des Ecrins qui affiche complet.
Après une vraie nuit (enfin), la descente de Roche Faurio au petit jour sera la meilleure de la boucle. La montée à Adèle Planchard n’aura rien d’une « putain d’Adèle » puisque débutée à 2300m, et on (enfin je) pourrais même m’offrir le sommet de la Grande Ruine dans la foulée. L’après-midi sera l’occasion d’assister à la plus belle engueulade montagnarde jamais vue suite à un « petit » malentendu dans un groupe…
La journée d’aujourd’hui, amputée du col de l’Ange pour manque évident d’envie et d’espoir dans les conditions de remplissage, sera vite avalée. Le couloir N de la brèche de la Somme a dû être skié en boucle dans la semaine. Il se remontait en tout cas facilement ce jour dans une neige restée froide. L’ensemble rimaye/corniche, pourtant imposant de loin, se négocie aisément sur le terrain avec un déhanché droite/gauche. Le vallon de Bonne Pierre est encore bien rempli, et permet de déchausser à 2000m en restant bien rive gauche jusqu’à avoir les skis dans le torrent. A 10h30 et après quelques maigres virages en moquette nous posons nos sacs au pied des voitures qui se sont retrouvées étrangement seules sur le parking de la Bérarde.
Ce projet était un de ceux que j’avais en tête depuis quelques temps. Un parmi d’autres, qui verront peut-être le jour (ou pas) dans les prochaines années, en espérant pouvoir concilier au mieux vie professionnelle, familiale ( ?!) et motivation des potes
Mais l’important n’est pas là, ça ne reste que du ski et ces 4 superbes jours sonnent peut être le moment d’appuyer sur la touche pause, de passer à des activités ou l’on peut transpirer sereinement dans des combis néoprène avant de se mettre dans l’eau froide. Ou pas.
Merci à Tifix, Marco et Puj’ pour m’avoir accompagné dans cette belle aventure.
Merci aux gardiens du refuge des Ecrins pour l’accueil attentionné et (surtout !) pour le rab’ de panacotta.
Merci aux gardiens du refuge d’Adèle Planchard pour leur sympathie et (surtout !) pour les snacks offerts à l’heure de l’apéro-coinche.
Merci au propriétaire du Restaurant de France à Bourg d’Oisans pour la franche tranche de bonne humeur offerte ce midi avec la tartiflette au curcuma.
Nota : toute ressemblance de forme avec le texte de 2012 ne saurait que marquer le respect que j’ai pour les narrateurs de l’époque ;)