Départ : Prabert (1220 m)
Topo associé : Cime de la Jasse, Combe Sud Lacs du Vénétier
Sommet associé : Cime de la Jasse (2478 m)
Orientation : S
Dénivelé : 1400 m.
Ski : 2.2
Sortie du lundi 22 février 2016
Conditions nivologiques, accès & météo
beau puis couvert puis bien couvert et un poil de vent au sommetEtat de la route : ok jusqu'à la Betta
Altitude du parking : 1300m
dure à la montée, en cours de décaillage à la descente
Altitude de chaussage (montée) : ~1400m (captage)
Altitude de déchaussage (descente) : 1336m (au niveau du chemin dans l'épingle)
Activité avalancheuse observée : purge de fonte au dessus de la combe d'accès à la Dent du Pra, rien de bien méchant
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par manu R)
Ardent défenseur du comité de soutien à la démocratisation du bon ski en Champsaur et au travailleurs du lundi, j'ai renoncé à skier dimanche dans les superbes conditions. Déjà qu'ils sont pas vernis dans les Hautes Alpes, si en plus on fait du meilleur ski par chez nous on voudra plus y retourner... Pis çà démontre aux gens que, comme le disait un artiste survolté : "le lundi au soleil, c'est une chance qu'on aura jamais". Rassurez vous donc, vous étiez mieux au bureau ce jour, entre 8h30 et 10h30... Effectivement, tout avait parfaitement débuté pour nous avec un rdv à une heure très matinale, une route sans histoire à bord d'une berline d'exception, une barrière levée et on peut garer la caisse surbaissé au Pont de la Betta sans avoir touché la neige, comme un mois de Juillet quoi... Deux bagnoles au parking, çà va pas être la foule. Etant en compagnie d'un buteur de renom, connu dans tout le Grésivaudan et même jusque dans le pays de Seyssel, spliteux de surcroît, moi-même bientôt auteur d'un recueil sur "mes 100 plus beaux buts", il y a encore quelques années, au vu des conditions, nous nous serions précipités sur le premier 5.x en face Nord histoire d'aller galérer dans la croûte et faire du mauvais ski, iso à 3800m la veille oblige. Que nenni, aujourd'hui la sagesse semble enfin nous avoir rattrapé et nous avons privilégié un versant Sud débonnaire et inédit pour nous, en espérant que çà ne décaille pas trop à la montée et que bien sûr il reste encore un peu de neige dedans. Tout ceci à deux pas de Grenoble car le travail nous attends tous deux en début d'après-midi :
- "tu connais la Jasse toi, parait que c'est une classique ?"
- "la quoi ?"
- "laisse tomber, bon ben demain on va à Prabert"
- "c'est où ?"
- ...
Classique, c'est vite dit, on a vu personne, enfin presque, deux gugusses qui fument une clope au habert d'Aiguebelle (-> bivouac ?), et un skieur qui montait lors de notre descente. Arrivés au habert justement, après une montée pour l'instant rudement bien efficace, on commence à échafauder des plans du style : "on se fait la Jasse puis après on remonte au Jas pour se faire la Sud, blablabla", on a pas le temps de finir la phrase que le temps se bâche, mais alors d'une vitesse :
- "merde, t'as fais gaffe, on voit plus le Vercors"
- "ah ouais dis donc, et on voit même plus Grenoble"
- "nooon ! ah si, et on voit même plus la Chartreuse..."
Les derniers rayons de soleil qui venaient de poindre sur le Jas des "Lapins" (une autre classique, enfin y parait...) disparaissent et un tout petit vent de Sud se lève. On passe en quelques minutes du "on a bien fait de venir on va se gaver" à "on va se taper une descente dans le béton et le temps blanc, reste juste à espérer que la neige va réchauffer à l’étouffée parce qu'il fait encore 8°C...". On en prend un bon coup au moral et on se dit que si on n'est pas viendu à la Jasse en 10 ans qu'on fait de la rando, ben on sait pourquoi ! (mauvaise foi totalement assumée). On fini la montée au motivex et à la moraline, sur un béton parsemé des traces des skieurs de la veille, çà va être coooooool la descente...
On accède au sommet en faisant le tour par le Nord, et là, y'a de la poudre !! l'instinct du natural born buteur refait surface :
- "je te le disais bien qu'il fallait faire un couloir en Noooooord, ahahaha, t'as voulu écouter la voie de la sagesse et tu vas te taper une bouse en béton, ahahaha"
- "reprends toi petit scarabée, il s'agit sûrement d'un reste de poudre ramené par le vent, qq mètres plus bas c'est de la croûte, c'est sûr"
- "ou pas..."
Bref, on en profite pour faire qq virages dans cette popow inattendue et on enquille le carrelage. On profite des zones non skiées la veille, c'est lisse et pas dégueu, ni très dur en fait, puis petit à petit le "carrelage" est de moins en moins dur et on se retrouve sur une moquette à poil très très court puis de plus en plus long. Des "youhouhous" dignes du grand gourou de l'ordre des toziens se font entendre dans le vallon, mais y'a personne. C'est plutôt du bon ski puis au dessus du habert çà commence à devenir lourd et on est pas loin de passer à travers, heureusement le boarder arrive et on torche ce gymkhana en deux-deux, 3 minutes de marche et on est à la bagnole, matos rangé, bières décapsulées, on est parés à filer, il est 11h, qui l'eut cru qu'on tienne l'horaire ^^. Même avec un accident sur l'autoroute qui nous fait perdre 20 minutes on respecte le timing au poil, on est devenu des skieurs sérieux et réfléchis, eh meeeeeerde...
Conclusion : du ski pas si mauvais, un sommet inédit, un bon poto que çà fait plaisir de rider avec, le toponeige du Champsaur n'a pas fini dans la cheminée et des travailleurs pas trop déprimés de regarder skitour ce jour, mission accomplie !