Départ : Pont des Allemands (813 m)
Topo associé : Grand Som, De la Grande Chartreuse
Sommet associé : Grand Som (2026 m)
Orientation : T
Dénivelé : 1213 m.
Ski : 2.2
Sortie du mercredi 11 février 2015
Conditions nivologiques, accès & météo
Très beau temps.
Un peu de vent du sud (pas froid) à partir de Bovinant.
Excellente visibilité.Etat de la route : noire
Altitude du parking : 813, par contre il n'y a plus de parking !
Cette Chartreuse blanche dès le parking est une merveille.
La neige a pris chaud la veille et froid dans la nuit (-10° au départ) du coup certains passages sont un peu durs. Il y a de la neige en quantité tout au long du parcours, la forêt passe nickel.
Altitude de chaussage (montée) : 813
Altitude de déchaussage (descente) : 813
Activité avalancheuse observée : tout paraît bien stable sur le parcours
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par e-jungle)
Avec La fameuse Gamberge
J'ai 50 ans et je suis toujours vivant…
(Je me permets de rentrer cette sortie avec quelques jours de retard (+5 jours) pour ne pas polluer le site un soir d'hiver et de beau temps…).
Beau temps (très), beau jour (très) et bonne date (très), justement pour une sacré reprise. Reprise sacrée.
Il y a un an jour pour jour il me fallait 5 minutes de suée pénible pour aller de mon lit au canapé.
Et ce pendant des semaines grises, tristes et de gamberge ; je comatais devant Breaking Bad des heures durant, des jours, des mois… 8 saisons de "met bleue" !
Le temps s'égrainait, les douleurs persistaient, et le soir le récit des sorties sur Skitour piquait les yeux mais faisait rêver aussi. La fuite de la projection a été salutaire.
A ce moment là, la terreur était simple : ne plus jamais remonter Là Haut, ne plus connaître les matins frais où mettre les peaux fait souffrir les doigts, ne plus voir poindre la soleil au détour d'une conversion un peu bâclée… Ne plus déguster le plaisir d'une croix atteinte dans le silence, le regard balayant l'horizon en percevant secrètement que notre position ici sur terre reste certes brutale et rapide, mais qu'on y occupe cependant bien sa place.
Voilà, un an pour remonter du plus bas, une année de lutte et de doutes, et cette ligne de mire permanente : remonter Là Haut.
Ce matin au Pont des Allemands (pourquoi ce nom ?), le silence était dense, les pensées complexes et l'espoir démesuré. "Là Haut" redevenait possible, palpable.
J'étais à la porte d'une seconde étape dans ma brève et merveilleuse vie de silence, de blanc, de bleu et de construction de souvenirs qui donnent du sens à l'action quotidienne.
Rien n'a changé ici ou presque, la nature a continué de s'épanouir et à résister contre l'action de l'homme.
Le monastère force l'introspection, la forêt densifie la pensée, l'air frais au col de Bovinant rappelle le sérieux de la Chartreuse, la crête finale laisse imaginer qu'on s'apprête à s'envoler au dessus de la chaîne des Alpes…
Le choix de la date n'était pas saugrenu non plus, aujourd'hui pile, j'ai un demi siècle de vie derrière moi, et j'espère encore quelques belles journées la tête dans l'azur et les skis aux pieds.
Merci à Pierre de sa présence physique ce jour, à Martine, Ludo, JP et Didyeti pour leur accompagnement moral alors que les Wayback attendaient dans le garage.
Bien présent ce jour Là Haut.
C'était simplement beau.
J'ai 50 ans et je suis toujours vivant.