Départ : Le Boréon (Parking d'hiver du col de Salèse) (1580 m)
Topo associé : Tête Sud des Bresses, Voie normale Sud
Sommet associé : Tête Sud des Bresses (2824 m)
Orientation : S
Dénivelé : 1460 m.
Ski : 2.1
Sortie du samedi 31 janvier 2015
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau frais, vent N faible à modéréEtat de la route : RAS
Altitude du parking : Pk hiver
10 à 40 cm de poudre légère sur le bas, soufflé en haut.
Altitude de chaussage (montée) : 1600
Altitude de déchaussage (descente) : 1600
Activité avalancheuse observée : RAS
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec Phill06
Pk hiver - Salèse - Tête S des Bresses - Lac Nègre - Salèse - Pk hiver
L'idée était de monter aux Bresses puis si les conditions le permettaient de descendre N sur Valle Morta et de faire le tour par Fremamorte et plus si affinités.
La montée se fait sans problème, dans une poudre parfaite jusqu'aux lacs puis sur de la soufflée dure ou traffolée plus haut. Couteaux de l'antécime au sommet, le léger vent tombe pile quand nous y sommes c'est génial.
Une fois épuisées les joies de la séance photos nous décidons de basculer N et je démarre donc par la pente NW qui mène au collet de la caserne. La neige est très dure mais avec bon grip, impeccable à skier.
Après 3 virages je m'arrête pour photographier Phill au sommet puis je repars.
Et là, surprise... : après 2 courbes, je ne sens plus mon ski gauche (aval) sous mon pied. En une fraction de seconde, j'entrevois ladite planche qui file droit dans la pente rocheuse qui plonge vers le Lac Nègre, tandis qu'au bout de ma chaussure la fixation avant pend lamentablement au bout du mousqueton : elle s'est arrachée net sans avoir subi le moindre choc, alors que j'ai récupéré mes skis hier après entretien !
Inutile de dire que lorsque j'opère ces constatations je suis moi-même en train d'éprouver, à la suite de mon ski envolé, la dure loi de la gravitation : je glisse, beaucoup trop vite à mon gré, vers les premiers rochers. J'en saute un premier, puis, juste avant de débarouler dans le raide hérissé de requins, je parviens à enrayer ma chute. Ouf...
Phill dans un premier temps sidéré me rejoint et se place en-dessous de moi. Je retire mon ski droit et il me le prend puis descend avec à la main tandis que, le trouillomètre à zéro, je remonte de quelques mètres sur la neige très dure jusqu'à un rocher où je peux chausser les crampons et prendre le piolet.
Je rejoins Phill dans le déversoir. Il a heureusement repéré mon ski qui s'est planté très haut dans les rochers.
Je remonte sur une centaine de m pour le chercher, alternance de brassage et de neige très dure. J'y parviens et le lance dans la pente, il a le bon goût de s'immobiliser dans mes traces de montée.
Je redescends laborieusement, le récupère et rejoins Phill.
Là commence le véritable miracle, et je recommande à chaque skitourien de ne jamais sortir sans un (excellent) prof de techno : avec une sangle d'escalade que j'avais dans mon sac et mes deux sangles de crampons, Phill conçoit et réalise une fixation impeccable (voir ses photos à venir), digne du concours Lépine, qui me permettra de descendre dans d'excellentes conditions pour les passages en poudre et de manière très correcte même si plus mouvementée pour les passages en neige dure (la partie de la sangle sous le ski accroche).
La bière à St-Martin avait aujourd'hui une saveur particulière, merci, Phill pour ta compagnie, ton sang froid et ton génie de la bricole.