Départ : Freydières (1130 m)
Topo associé : Grande Lauzière, en boucle par la Grande Vaudaine
Sommet associé : Grande Lauzière (2741 m)
Orientation : T
Dénivelé : 1500 m.
Ski : 3.1
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du mardi 14 mai 2013
Conditions nivologiques, accès & météo
Premier jour, soleil et grande douceur.
Second jours, couvert en altitude (base des nuages à 2500m), petites chutes de neige (limite PN à 2000m), quelques rafales.
Troisième jour très humide limite PN vers 2100m, brouillard à RecoinEtat de la route : ras
Altitude du parking : 1800
Altitude de chaussage (montée) : 1800
Altitude de déchaussage (descente) :1800
Activité avalancheuse observée : RAS, le regel des jours précédents à consolidé les 50 premier centimètres et la fraiche était encore peu épaisse (mais probablement plus de 30cm le dernier jour vers 2500m).
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Recoin/Vaudaine | 1800/2100 | NW | 13/19 | 15/?? | Transfo lourde | Fond bien portant grace au regel nocturne des jours précédents |
Vaudaine/ col de Gde Vaudaine | 2100/2600 | NW | 9h/13 | 5cm en bas rien en haut | Damée | Molle sur le bas plus dure vers le haut. Un peu de fraiche entre 2300 et 2600 |
Vaudaine/ Recoin via la croix | 1800/2250 | NW | 9h/12 | toute l'épaisseur | Soupe | un peu de fraiche lourde (5cm) à la croix, grosse soupasse dégeu en dessous... |
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Avec Un copain
En mai 2008 et en mai 2009 j'ai été l'heureux organisateur de deux week end "igloos" avec des copains au col de la Pra. Le concept est simple, faire découvrir la montagne, ses joies et ses galères à mes amis bordelais et parisiens en passant deux nuits à se les geler dans un frigo naturel.
Depuis mon affectation à Tahiti, c'était devenu difficile à organiser. Je profite donc d'un passage éclair en France pour motif professionnel pour relancer l'idée malgré une météo peu engageante. Après avoir décortiqué les cartes des modèles sous toutes les coutures j'en conclu que c'est "jouable" à condition de faire l'igloo au-dessus de 2400m, pour écarter le risque de pluie. APrès avoir pensé à la haute maurienne, je change mon fusil d'épaule et opte à nouveau pour le Sud Belledonne que je connais bien mieux.
Le temps de récupérer mon pote, de louer son matos, de faire les courses et l'on part du parking de recoin à ...13h! Ca sent la galère nocturne. Heureuse surprise, on chausse au parking et la neige est plutôt portante malgré le soleil et la douceur. Dans les traversées jusqu'aux Roberts, on galère un peu avec le sac de 25kg et on perd du temps et de l'énergie. Faut bien se rendre à l'évidence, on arrivera pas jusqu'aux 2500m escomptés avant 19h (heure maxi pour débuter la construction de l'igloo). A force de ruse et de persuasion j'arrive quand même à tirer Mika jusqu'à 2150m. L'igloo se fera ici, au bas de la combe de la petite Vaudaine.
On commence donc les travaux sans tarder et fort de nos expériences précédentes, le travail avance vite et le moral est bon...bon, oui, mais de sérieux doutes nous envahissent quand une averse de pluie nous rince à 21h...Que faire, rentrer en nocturne ou parier sur un rafraichissement. Le risque de passer une fort mauvaise nuit est gros dans les deux cas...On décide de poursuivre la construction de l'igloo. Une fois de plus, on a vu très grand et il faut brasser des centaines de kilos de neige, tailler des dizaines de blocs...
Par chance le ciel se découvre vers 22h permettant un léger durcissement de la neige et l'igloo, que dis-je, la cathédrale de neige est achevée à minuit pétante! La nuit se passe sans encombres. Au réveil à 7h, les conditions sont presque idéales, le plafond nuageux est très haut et la température à baissé, il neige à un peu. On prend donc la direction de la Grande Lauzière par le col de la Grande Vaudaine. Je n'avais jamais mis les spatules dans le secteur et je suis pas déçu. L'ambiance est à mille lieues de la Polynésie. Vallon étroit, sauvage et désert, murailles de granite battues par le vent qui se perdent dans des nuages impénétrables, neige poudreuse qui s'envole à chaque rafale, génial...
Ne connaissant pas la fin de l'itinéraire, on s'arrête dans le brouillard lorsque l'altimètre indique 2600m. On reviendra sur nos pas par le même itinéraire sur des neiges changeantes et globalement pas très agréables. Heureusement, le décore rattrape largement cette skiabilité médiocre. La soirée au barbecue (on avait monté du bois) est animée (bien que l'on ne soit que deux) mais aussi très humide. Une neige lourde se colle à nous, je passerai la nuit à tenter de sécher tout cela. Je tente de faire une grille pour l'entrecote avec mes vieux bâtons. Mauvaise idée, ils sont en alu et un deux fondera sous mes yeux.
Au matin, c'est toujours aussi humide, la fatigue nous dissuade de faire une nouvelle ascension. On rentre par la croix de Chamrousse dans une neige détrempée. Avec le poids du sac, la pluie, la soupasse ignoble, un unique bâton et le brouillard, la qualité du ski est largement à 0... Ca colle comme jamais...et pour cause: en arrivant au parking je constate que j'ai oublié d'enlever une de mes peaux.
Bref, les objectifs sont remplies, on s'est bien marré et on a bien galéré !