Départ : Bonneval sur Arc (1800 m)
Topo associé : Dôme Blanc du Mulinet, Couloir Sud-Ouest
Sommet associé : Dôme Blanc du Mulinet (3400 m)
Orientation : SW
Dénivelé : 1600 m.
Ski : 3.2
Sortie du samedi 17 janvier 2009
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau tempsEtat de la route : dégagée jusque Bonneval
Altitude du parking : 1800
Neige poudreuse ou revenue sur les expositions S, SW... un peu croutée dans les goulets N
Altitude de chaussage (montée) : 1800
Altitude de déchaussage (descente) : 1800
Activité avalancheuse observée : aucune
Skiabilité : 😄 Excellente
Compte rendu (par Pja)
Sortie aux sources de l'Arc, très enneigées.
Belle trace de montée dans un vallon éloigné (qui n'est visible que depuis le refuge des Evettes) avec une exposition au soleil dès 10h du matin en se plaçant sous le versant sud des Ouilles de Trièves (belles émergences de gneiss rouges du Grand Paradis).
Atteinte du glacier du Mulinet nivelé comme jamais!
Pause déjeuner au col de Trièves, puis sous le sommet, trace ascendante réalisée avec autorité par Clément, jusqu'à la selle sommitale, avec au final, une bonne stabilité des plaques supérieures pourtant travaillées par le vent.
La descente sur la face NW n'était pas possible car le sommet est décapé, laissant apparaître 1 barre (qui est peut-être apparue avec la déglaciation récente du secteur)... à franchir par un rappel, ou alors par une traversée de la couronne sommitale en se positionnant nettement vers l'arête dominant le Piémont.
Notre descente se réalise donc par la face SW déglacée à 15h.
Très bon ski avec un peu de raideur au départ (150 m à 40+).
Puis, traversée en écharpe du glacier du Mulinet, pour se retrouver dans son axe central, et descendre en direction du point 2521.
Très bel itinéraire dans un système de petites combes creusées autrefois par les glaciers, recouvertes de "nid d'abeilles"... poudreuse légère sur fond dur, skiable avec évidence et plaisir.
Quelques plaques dures à contourner.
Une petite barre (5m) finale est franchie par un saut pout Clément.
Evitement + prudent pour moi et Sancy.
Retour 16h30 à Bonneval.
Hot Maurienne = isolement. NEIGE. Magie.
Au sommet, vue à couper le souffle sur le Grand Paradis inscrit entre le Pilier de la Levanetta (à gauche) et la Levanna orientale (à droite) au dessus du Col Perdu.
Les raccourcis de la montagne sont à couper le souffle.
D'autres sommets restent à faire dans le secteur qui ne relèvent d'aucun topo skis... A suivre?
Par Sancy:
Il était écrit dans les livres saints bonnevalains qu'un homme, un jour, verserait son sang pour le bonheur des autres. L'air de Haute Maurienne décape les soucis de la plaine à l'oxygène actif. Gare aux cloisons nasales ! Pascal en fit donc l'expérience sitôt les spatules engagées dans la combe du Mulinet, lui donnant pour le reste de la course des airs de Rakkham le Rouge. A moins que ce ne soit la vue du Kassböhrer en or massif du dernier Pdg établi à Trièves, petite résidence secondaire sans prétention dûrement financée.
Les premières heures de montée furent au rythme des récits transatlantiques de Clément, véritable tour opérator aux carte postales enchanteresses. De Mount Baker à Seattle en passant par les ours du Denali, tous les chemins intérieurs mènent à l'Ecot.
Nous nous relayons ainsi pour une trace ésotérique jusqu'à la base de la conque du Mulinet où nous nous arrêtons pour déjeûner. Nous décernons le Mezzenile D'Or à Clément pour son St Marcellin, supplantant de peu la charcuterie fumée et quasi apostolique de Pascal. L'Italie n'est pas loin !
Après avoir synthétisé une bonne partie de notre stock de vitamine D (un solarium au Mulinet, plus rien n'arrête MGM !), Clément reprend la trace et tisse avec merveille son fil jusqu'au ciel, Pascal signant peu après l'épilogue de notre ascension d'un sourire absolu.
En proie aux vertus exhilarantes de l'altitude, nous nous jetons dans la pente gorgée de poudreuse puis sillonnons bientôt le Mulinet. Clément joue à saute-grizzly et Pascal à maya (nid d') abeille. Poudreuse intégrale jusqu'au fond du vallon de Trièves et la piste menant à l'Ecot, sur laquelle nous révisons finalement notre balancier de fondeur. Pas de doutes, nous sommes prêts à défier nos amis transalpins à l'occasion des prochains jeux Interreg.
Par Clément:
On a beau rentrer au pays, les découvertes ne s'arrêtent pas pour autant, ni les journées de ski mémorables! Tout d'abord ce fût la découverte de deux compagnons éminemment sympathiques, qui connaissent la Savoie comme leur poche et savent la faire découvrir avec passion. Et puis, mon premier contact avec la Haute-Momo, ses retours d'Est et son enneigement hallucinant. Après mes quelques sorties en Dauphiné bien sèches et malgré les rumeurs persistantes de grosse poudre loin là bas vers l'Est, issues des dernières sorties de Pascal et Sylvain, je n'arrivais pas à y croire et avait renoncé à prendre mes pelles à tartes de poudreuse. Honnis soient les mécréants, poudre tassée à tous les étages et pour tout le monde (dur de se gêner dans ces grands espaces!).
Ajoutez à ça une lumière formidable de janvier, avec un ciel clair agrémenté d'un horizon sombre et menaçant vers le Dauphiné, et vous avez à peu près tous les ingrédients pour faire une journée mémorable.
Merci les gars pour ces chouettes moments et vos superbes photos.