Départ : La Masure (1203 m)
Topos associés : Tête du Ruitor, par le glacier de l'Invernet Bec de l'Ane, face Nord-Ouest en boucle Col du Grand, par le Vallon du Grand Col de la Sassière, Face Ouest
Sommets associés : Tête du Ruitor (3486 m) Bec de l'Ane (3213 m)
Orientation : T
Dénivelé : 4100 m.
Ski : 4.2
Sortie du dimanche 8 janvier 2023
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : vendredi : beau temps et chaud
Conditions d'accès/altitude du parking : Je me suis garé au parking d'hiver à la masure, mes collègues (partis plus tard sont montés au Crot). Possibilité de monter jusqu'à la savonne (1790m) ! Hallucinant pour la période !! Mais ça sent la fin avec les chutes annoncées.
Altitude de chaussage/déchaussage : 1850m
Conditions pour le ski :
Activité avalancheuse : RAS le samedi. Dimanche, des accus commençaient à se former dès le matin avec 5-10cm tombés... Attention les prochains jours, manteau hétérogène surtout en Nord.
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par lucasd)
Itinéraire suivi :
Ces deux jours dans le Ruitor sont programmés depuis un moment, et malgré les incertitudes liées aux conditions nous avons fait le choix de le maintenir et d’aviser.
Partis vendredi en rang dispersés selon les contraintes de chacun, nous nous retrouvons au refuge du Ruitor en fin de journée aux alentours de 20h30 après s’être garés au Crot. Un autre groupe de 5 personnes sont également présents et partiront eux aussi pour le Ruitor samedi. Après une belle soirée de retrouvailles en montagne nous allons nous coucher motivés pour une belle journée le lendemain.
Samedi : nous partons à 8h et décidons sur les conseils du propriétaire des lieux de monter par le col du Grand. Même si la trace est plus longue, elle est plus efficace que par le glacier de l’Invernet. Au col à 10h, la bise est saisissante, le froid sensible, nous remettons une couche et nous nous encordons par 3 pour traverser cette étendue glaciaire plus crevassée que d’accoutumée. Le vaste glacier du Ruitor nous mène jusqu’à sa tête à 11h30. Le temps est sublime, pas de vent et le sommet pour nous, nous permet de profiter de longues minutes de ce panorama exceptionnel. Nous descendons ensuite par le glacier de l’Invernet jusqu’au point 2463 avant de passer sur la moraine afin de remonter sur le plateau au pied de l’arête du Loïdon. La descente est plutôt bonne dans son ensemble entre neige froide sur le haut, une vieille poudre légère sur le milieu et de la mauvaise croute relativement portante sur le bas. Une pause s’impose au soleil sur les petits vallons au pied de l’arête du Laïdon et les interrogations quant à la suite de la journée se posent. La face NO du Bec de l’Âne au soleil couchant nous attire mais nous hésitons sur l’itinéraire de montée pour éviter de rester trop longtemps sous ses pentes N et sans trop savoir ce qui peut trainer dans l’ensemble des pentes raides au-dessus de 3000m. Nous optons par une montée par le col de la Sassière et l’arête N pour entrer dans la face au niveau du point 3158 que nous atteignons à 15h30 avant de continuer quelques mètres sur le fil de l’arête. Nous nous élançons à 16h, la neige est finalement stable et très agréable à skier, les couleurs magnifiques, c’est le plaisir à l’état pur. La suite de la descente n’est que le prolongement de cette sublime pente, et malgré les changements de neige marqués par un passage franchement horrible entre 2600 et 2400m. La fin sur une neige dure parfois recouverte d’une pellicule légère nous permet de profiter pleinement de la fin de la descente et du soleil couchant. Arrivés au refuge à 17h, l’envie de prolonger la journée nous pousse à remettre les peaux pour remonter de quelques dizaine de mètres sur notre dernière trace pour profiter des dernières lueurs du jour. Le soir le refuge est pour nous et la fondue qui nous attend continuera de faire planer sur cette journée un sentiment de plénitude absolu après une longue journée en montagne, du lever au coucher du soleil.
Dimanche : la météo a pris les devant sur les prévisions et à 8h il neige déjà fort. Nous voulons tout de même tenter notre chance et décidons de partir dans la direction du pied du bec de l’Âne, là où la veille le ski nous avait comblé. Mais les conditions empirent, la visibilité diminue grandement et les conditions nivologiques nous questionnent. Nous décidons donc de rebrousser chemin. La descente se résume à tenter de suivre la trace de montée tant bien que mal pour se repérer tant que possible dans cet épais brouillard. 2h après notre départ, nous sommes de retour au refuge, nous finissons les affaires et redescendons aux voitures quasiment intégralement à ski grâce aux quelques centimètres de neige tombés dans la matinée.
La fin d’un week-end merveilleux, coupés du monde sur les sommets frontaliers avec Lucas, Simon, Corentin, Corentin et Clément.