Pleine Lune de Janvier – épisode 2 – A la Tête, les Raisins n'étaient pas verts mais bons pour nous

Massif : Ecrins
Départ : Fressinières (Route du Col d'Anon) (1413 m)

Topo associé : Tête des Raisins, Par le vallon de Testa Moute

Sommet associé : Tête des Raisins (2655 m)

Orientation : SE

Dénivelé : 1090 m.
Ski : 2.2

Fini le plat pays ! Allons voir les Ecrins !
Allons voir la belle Fressinières, la vallée suspendue, la vallée refuge pour les persécutés, la vallée aux austères ubacs et riants adrets.

Allons louvoyer entre genévriers et églantiers. Gare à nos chapeaux pointus !

Nous ne serons pas au cœur des Ecrins, mais l'écrin de LA montagne est en nos cœurs.

Malheur ! Il a fallut aller espionner sur d'autres sites pour essayer de savoir où en était la rive D de la Durance! Car le local ne semble pas Skitourien, le pauvre ! (ou alors un skitourien passif?). Or, même les sorcières ne tiennent pas à faire des kms inutiles : même pour un balai d'osier, il faut à présent beaucoup d'oseille.

Ah oui, non seulement nous avons louvoyé entre des épineux variés mais encore entre d'épais tapis de feuilles mortes et d'aiguilles de résineux. Bien bucolique tout ça. Côté neige, juste suffisant jusqu'à la sortie du terrain arboré. Mais suffisant.

Mais diable, comme on respire ici ! Enfonçons bien nos chapeaux pointus, ce bleu là-haut est d'un éblouissant ! Et nous risquerions de bronzer ! Et que de distractions en chemin : le hameau des Garcines semblant sortir de notre temps, la cabane de Clos Sarret où l'on resterait bien pour la soirée si on était invitées et là-haut, au N du vallon de Testa Moute, la Tête de la Lauzière, une éminence paraissant fort convoitée par les locaux non skitouriens.

N'allons pas nous mêler à eux ! A nous la grande montagne qui nous permettra d'en voir de bien plus grandes encore et de rêver à d'autres chevauchées échevelées. Mais pour l'heure, l'arrivée sur l'arête qui sépare les vallons de Testa Moute et de la Poua, décoiffe. Non qu'il y ait du vent, ça non mais c'est grandiose. C'est Ecrins.

Au sommet nous ont été livrés entre autres – et gratuitement – au N le Pelvoux et l'Ailefroide, à l'E les centaines de sommets du Queyras et même le Roi Viso. 

Pour la descente, les sorcières ont eu besoin de tout leur flair pour viser la neige la meilleure et apparemment il leur en restait. Dans la Charance, une merveilleuse neige de printemps fut un moment exquis. Après, ma foi, suffit de bien viser, de s'attendre au pire et de ne pas le voir arriver. Pour ceci, je suis personnellement assez douée....

Le crux de la journée fut, comme souvent, là où on ne l'attendait pas : sur les 3km finaux de route en terre battue, boueuse et aux ornières fatales à la moindre inattention. Prix à payer pour une journée idyllique dans la vallée de la Biaisse. De bon cœur.

(à suivre)

Itinéraire suivi :topo en montant rive D du sommet