Sortie du samedi 2 avril 2022
Marc Papet
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : pas de visibilité, chute de neige continue
Conditions d'accès/altitude du parking : bifurcation 758m au dessus de Meyrieux Trouet, début de la route du relais du Chat non déneigée
Altitude de chaussage/déchaussage : 758/758m
Conditions pour le ski : alt 750m : 25 cm de poudre légère reposant sur un mince fond de neige humide.
alt 1500m: 50 cm de poudre très légère
Activité avalancheuse : inexistante dans ce secteurSkiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
J'étais parti pour la Croix du Signal mais à l'intersection alt 758m, un panneau en travers indiquait que la route vers Vacheresse était fermée 3 km plu loin. Le chasse-neige n'étant pas passé, la route étant déjà "limite", celle du relai du Chat suffisamment enneigé, il était inutile de tenter le diable en forçant l'interdiction.
Pour prendre un bol d'air, monter au relai par la route ferait amplement l'affaire Quelques raccourcis permettraient d' agrémenter le parcours.
Vers 1300m, alors que je ruminais paisiblement mes pensées, un bruit de moteur incongru a brisé le silence cotonneux. J'ai d'abord cru à une chenillette acheminant des employés TDF. Mais non! c'était bien un 4x4, suivi d'un 2ème; de la neige jusqu'aux essieux, poussant la poudre devant eux. D'abord offusqué par cette irruption sonore, j'ai été rasséréné en découvrant que c'était nos 1ers écologistes de France, 4 vaillants nemrods tout d'orange fluo et de kaki vêtus. Et sportifs en plus! Parce qu'il fallait le tenir ferme, le volant, dans ces conditions.
Ça fait chaud au cœur de savoir que la faune de nos montagnes est si bien gérée. Même par conditions dures, nos chasseurs sont là! Toujours présents sur le terrain.
Bon d'accord! Dix minutes après leur passage, la neige empestait encore les gaz d'échappement. Une pensée chagrine m'a même échappée:" P'tain!...Le prix du gasoil aurait dû augmenter deux fois plus!" . Mais je me suis mortifié et j'ai vite récité un acte de contrition. Sans eux, cette chaîne de l'Epine serait encore, de nos jours, livrée à la sauvagerie. Nous, pauvres skieurs vulnérables, serions encore importunés, que dis-je? attaqués, par des hordes de loups, sangliers, ours ou autres nuisibles malfaisants.
Plus haut, j'ai coupé à travers la forêt de sapins et j'ai éprouvé une bienheureuse reconnaissance pour nos protecteurs de la nature. Partout, tout au long de la montée, la neige était restée merveilleusement vierge, immaculée. Pas la moindre trace inquiétante de bête, un désert blanc magnifique, un vide totalement rassurant.
A la descente, ces kilomètres d'ornières de pneus n'étaient sans doute pas d'un grand esthétisme, sans doute moins discrètes que des traces de gibier. Ce n'est pourtant pas cher payé pour notre sécurité et notre tranquillité. Dame nature nous ressourcerait-elle autant si elle grouillait de bêtes à poils ou à cornes , aux comportements et intentions imprévisibles?
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