ActuTopo-guideSortiesForumsPhotosMatosAnnoncesConnexion
Inscription
Entrez votre email et récupérez votre mot de passe dans votre boite
Ou
J'ai déjà un compte
Connexion
Entrez l'email et le mot de passe que vous avez reçu lors de votre inscription
Créer un compte | Mot de passe oublié

Sorties > Belledonne > Voyage d'Hiver à la Dent du Pra

Voyage d'Hiver à la Dent du Pra ⭐⭐

Massif : Belledonne
Départ : Prabert (1220 m)

Topo associé : Dent du Pra, Par le Col de l'Aigleton

Sommet associé : Dent du Pra (2623 m)

Orientation : SW

Dénivelé : 1200 m.
Ski : 3.3

Sortie du jeudi 17 mars 2022

mpila

Conditions nivologiques, accès & météo

Météo/températures :ciel blafard, températures beaucoup trop douces
Conditions d'accès/altitude du parking :  Arrêt avant le premier névé au parking à 1300 m 
Altitude de chaussage/déchaussage : 1300 / 1300 moyennant un déchaussage sur 150 m obligatoire !
Conditions pour le ski : Neige absolument pas regelée, de la daube sur tout le parcours, plus on monte plus c'est mou.
A la descente c'est l'inverse plus on descend moins c'est mou car ça devient damé, la meilleure partie c'est le boarder cross

Activité avalancheuse : Avec cette soupe attention aux coulées de lourde

Skiabilité : 😟 Médiocre

Compte rendu

La mélancolie m'a saisi dès le début de la marche, la faute au ciel sans doute dont le bleu s'est totalement dissout dans une brume aux couleurs indéterminées. Comme hier le paysage disparaît dans un étrange brouillard, la lumière diffuse du soleil fantôme gomme tous les contrastes et désagrège les reliefs qui se diluent dans de vaporeuses volutes. 

Un temps qui fait penser au Voyage d'Hiver de Franz Schubert !  J'avance sur la gangue de glace qui recouvre le chemin contre la brise glaciale et descendante. Au miroir opaque et dur succède bientôt la lourde neige détrempée, il faut alors suivre les traces jaunies dans un univers sans contrastes ni couleurs. Cette lumière blafarde estompe toutes les formes, elle est d'une sinistre beauté. 

Un couple d'oiseaux noirs semble me suivre à distance, ils animent l'espace par de sombres trajectoires au gré de leurs ailes de jais. Enfermé dans la solitude de mes pas, les distances n'ont plus cours et, sans faire une pause, j'arrive bientôt au col de l'Aigleton. Toutefois je n'ai pas l'impression d'avoir atteint un but dans ce décor à moitié dessiné. Alors je poursuis vers la Dent du Pra par une pente étroite où la neige devient presque liquide. Les conversions s'enchaînent mais bientôt les roches sous-jacentes percent le manteau neigeux, ça devient délicat de faire la trace sans déchausser. Au prix d'une traversée douteuse sur un rocher que n'apprécient pas du tout les carres de mes planches, j'arrive enfin à sortir de la pente raide au milieu d'escargots de neige à moitié fondus qui ont dévalé le couloir ces derniers jours. A la faveur d'une éclaircie, une pâle ombre me suit maintenant, là-haut brille un halo lumineux à travers le nuage de sable. La progression est pénible, comme  dans un  sorbet  inconsistant sorti depuis trop longtemps du frigo. Je marche comme un prisonnier dans sa triste cour borgne et me surprend à entonner le chœur des esclaves tant la tâche est ingrate. Va pensiero sull'ali dorate...  Le cœur n'y est plus, tant pis pour la Dent du Pra. 

J'enlève alors les peaux gorgées d'eau et serre les pompes afin d'être au plus près de mes skis dans cette neige lourde et éprouvante, manquerait plus que je me fasse un genou dans cette daube. Les premiers virages sont délicats à envoyer mais ils s'enchainent ensuite sans interruption. 

Comme dirait Schubert

Les deux pieds me brûlent 
Alors que je foule neige et glace
Je ne voudrais pas reprendre haleine
Tant que j'ai les sommets en vue

Décidément Winterreise me fascine toujours autant, surtout quand il est chanté par Dietrich Fischer-Dieskau, celui par qui ma passion est arrivée

Engourdissement 

En vain je cherche dans la neige
La trace de ses pas,
Là où à mon bras,
Elle parcourut la verte campagne

Je veux baiser le sol,
Transpercer glace et neige 
De mes larmes brûlantes
Jusqu'à voir la terre.

Où trouverai-je une fleur,
Où trouverai-je de l'herbe,
Les fleurs ont disparu,
La neige est toute jaunie

N'est-il aucun souvenir
Que je puisse emporter d'ici ?
Quand les souffrances s'apaiseront
Qui donc me parlera d'elle ?

Mon cœur est comme pétrifié,
Son image y est figée :
Mais si mon cœur se réchauffe
Son image s'en échappera.

Ps : Que Wilhelm Müller me pardonne, j'ai changé un mot !

Itinéraire suivi : topo
Horaires : 9h 12h30


 Le Vallon de la Jasse
 Le Vallon de la Jasse
 On voit juste l'Etendard
 On voit juste l'Etendard
 Les Ecrins ont disparu
 Les Ecrins ont disparu
 Arrivée des nuages bas
 Arrivée des nuages bas

Commentaires

T
taramont, le 17.03.22 19:31

W. Müller pardonne : le "pâle gazon" ce sera pour cet été 😢

J
jeremyT, le 17.03.22 19:55

Je confirme les coulées de lourde! 

Titifb05, le 18.03.22 06:16

Magnifique cr. Merci, 😊

H
HDlameije, le 18.03.22 08:11

Très beau compte-rendu qui exprime bien ce qu'on voit et ressent dans cette ambiance de "sale guerre". Super;

M
mpila, le 18.03.22 08:51

Oui taramont, c’est bien du gazon dont il s’agit !
Notez bien qu’il y a très peu de prairies là-haut, sauf à la Cime de la Jasse où un minuscule carré vert permet de décoller en parapente, mais c’est une autre histoire…
www.bivouak.net/topos/sortie-14321-0.html

R
Reglisse38, le 19.03.22 18:39

Merci pour ce compte-rendu 

Cette sortie
Pour soutenir Skitour, faites le bon choix
En cliquant sur "accepter" vous autorisez l'utilisation de cookies à usage technique nécessaires au bon fonctionnement du site, ainsi que l'utilisation de cookies tiers à des fins statistiques ou de personnalisation des annonces pour vous proposer des services et des offres adaptées à vos centres d'interêt.

Vous pouvez à tout moment modifier ce choix ou obtenir des informations sur ces cookies sur la page des conditions générales d'utilisation du service :
REFUSER
ACCEPTER