Sortie du vendredi 18 février 2022
AlexUb
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : beau et bon, du vent juste sur les crêtes sommitales.
Conditions d'accès/altitude du parking : Sud du plateau d'Omalos, à Seliniotikos Gyros, 1060m. Route bien déneigée.
Altitude de chaussage/déchaussage : plateau d'Omalos, 1060m.
Conditions pour le ski : neige un peu alourdie sous 1700m, poudreuse à peine ventée au dessus.
Activité avalancheuse : absolument rien dans toute la zone.
Skiabilité : 😄 Excellente
Compte rendu
Itinéraire suivi : Siliniotikos Gyros --> combe N de Kalopata --> Psilafi --> descente 250m et remontée sommet --> descente 250m et remontée Striphomadi --> descente plein N jusqu'à la route --> marche jusqu'au véhicule.
Horaires : 5h en tout.
Quand les anticyclones s'attardent sur les Alpes et que c'est un peu la disette de neige sur le grand massif européen, cela signifie que le mauvais temps est ailleurs et que ça pose sur d'autres contrées. Ici entre autres, sur cette île plus connue pour ses plages et ses palais antiques, mais au final surtout montagneuse, avec des massifs où les cumuls hivernaux peuvent être assez conséquents. Le plus étendu et arrosé d'entre eux est celui des Λευκα Ορη, les Montagnes Blanches, et ici on ne les appelle pas ainsi pour rien. Des sommets parfaitement blancs, souvent en rondeurs, et quasiment aucune trace qui les rayent, à part celle des fouines et des blaireaux. En ces temps de Pierra Menta, on peut signaler qu'il y a quand même eu un peu d'animation dans un massif voisin, avec la variante locale : Pierra Creta !
L'accès le plus simple est le plateau d'Omalos, une cuvette agricole perchée à 1050m d'altitude. La veille on mangeait des calamars frits dans le port vénitien de la Canée. Au petit matin, avec le deuxième Alex des aventures lointaines, nous avons pris cette belle route sans quasiment croiser personne, et avons chaussé les skis à côté de la voiture : c'est aussi bien, voire beaucoup mieux que chez nous cette année ! On a décidé de remonter droit sous le ψιλαφι (Psilafi), en suivant une combe qui se creuse parfois en couloir : c'est efficace, mais on fait souvent des arrêts pour profiter des vues et de l'ambiance, si inhabituelles. Bientôt la neige un peu humidifiée laisse place à une belle poudreuse tombée la veille, et l'excitation monte d'un cran.
Du haut des 1984m du sommet, on voit la Mer Égée au Nord, et surtout la Mer de Libye au Sud, si proche : encerclés par la Méditerranée. Le relief est tantôt doux et moutonné, tantôt abrupt et creusé, comme vers le Bolakias et les gorges de Samaria. On a pas envie de partir, mais le vent nous refroidi un peu quand même, et surtout la poudre nous attend : un régal de tracer dans ces pentes vierges, tellement qu'on remonte une fois pour la refaire, nom de Ζευς ! Puis direction le sommet voisin, le στριφομαδι (Striphomadi) d'où l'on descendra plein Nord, dans la combe de gauche qu'on voyait depuis le parking de Samaria. Là encore poudre de rêve sur les 300 premiers mètres, puis neige de plus en plus alourdie au fur et à mesure de la descente.
Il va falloir désormais rentrer un peu plus dans le massif... Direction le refuge de Kallergi où nous allons passer la nuit.