Météo/températures : bien froid le matin, moins 6 degrés, beau temps sans nuages et sans vent
Altitude de chaussage/déchaussage : départ depuis la route
Conditions pour le ski : excellentes du haut jusqu'en bas sur cette descente qui commence plein est et finit plein sud
Activité avalancheuse : RAS
Peut on être a l'heure tout en étant en retard ? tout en mangeant de la glace à la coco ?
Voilà une question de théorique, à laquelle j'en suis sur vous aimeriez une réponse, rien que pour justifier de vos escapades du lundi matin, quand vous arrivez au travail, une banane entre les oreilles et le nez poudré.
pour commencer, mieux vaut ne pas avoir de programme-car c'est parfois le meilleur programme.
il suffit ensuite de se lever tard, d'attendre que papa se décide pour lui dire qu'on l'accompagne faire un petit tour, en commençant par faire un détour pour poser des affaires.
il suffit ensuite de se fixer un objectif minimaliste aisément atteignable, de se répéter à l'envie que c'est magique d'être là a cet endroit, avec cette neige dure qui se transforme doucement, le mont blanc juste en face.
il suffit d'avoir quelques personnes devant soi pour se motiver, pour aller un peu plus loin et pour voir d'autre personnes, beaucoup plus haut qui redescendent avec des cris de joie.
Et puis on se dit qu'on est en retard, que c'est trop tard pour ce couloir, mais qu'on irait quand même bien voir.
En bas, vers 1800, la neige est encore dure et se ramollit doucement, comme une glace qui sort du congélateur.
Il commence à faire chaud, un tout petit peu, quelques gouttes à gauche quelques gouttes à droite.
On pense à l'été, la plage, les glaces...
Un petit coup d'accélérateur et je me retrouve à pied, dans le bac de glace, saveur noix de coco, molle et pleine de copeaux.
La glace est pleine de traces et la grimpette est efficace.
Pas falaises alentours sont calmes et restent sages. Aujourd'hui, le manager est radin, Pas de supplément rochers coco, pas de pepites de chocolat.
Entre nous je n'men plains pas, je m'approche du sommet, sereinement, pas à pas.
En parlant de papa, il m'attend tout en bas.
La sortie sur la crête, ca sera une autre fois.
Il est temps d'avaler cette glace, qui n'attendait que moi.
Rive gauche en diagonale, les copeaux volent, coco dévale, j'ai beaucoup de bol, c'est un régal.
Je croise un randonneur, encore plus en retard, ou encore simplement, moins attaché à l'heure.
Et l'heure n'est pas mauvaise, pour qui n'a pas de montre.
Les copeaux de coco sont remplacés par un tapis de velours, qui se déroule sous nos spatules toujours plus bas, toujours plus bas, jusqu'en bas.