Départ : Pont des Allemands (813 m)
Topo associé : Col de l'Arpison, par le Monastère de la Grde Chartreuse
Sommet associé : Col de l'Arpison (1490 m)
Orientation : SE
Dénivelé : 1310 m.
Ski : 1.3
Sortie du mardi 15 février 2022
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : il a neigé du milieu de la matinée au milieu de l'après-midi, neige bien sèche type grésil fin, brouillard, jour blanc dans les clairières, retour d'un beau ciel dégagé en fin d'après-midi - température clémente à l'abri du vent (c'est-à dire à peu près partout où j'ai passé)
Conditions d'accès/altitude du parking : route dégagée à 9h30 - un peu glissante à partir du Pont St Pierre
Altitude de chaussage/déchaussage : 813m
Conditions pour le ski : excellentes à part un bottage en règle à la première montée, ensuite, j'ai fait ce qu'il faut - il a posé une 20.aine de belle poudre, le fond est suffisamment ferme sans être dur. La première descente du col d'Arpison sur Billon par la forêt a été excellentissimement bonne, la suite aussi. La 2e descente par la clairière de la Cerna a été très bonne aussi quoique la neige ait été un peu moins légère. Partie sur la RF de Chartrousette excellente, pas un caillou, juste un déchaussage dans le petit tunnel
Activité avalancheuse : RAS, le terrain ne s'y prête pas trop
Skiabilité : 😄 Excellente
Compte rendu
Le titre de cette sortie peut être pris comme vous voulez. Je n'en dirai guère plus, sauf que, si je ne le savais pas avant, je sais maintenant que le monde d'en-haut – je veux dire le monde qui circule là-haut - n'est guère plus reluisant que le monde d'en-bas. Mon mouvement d'humeur est passé, comme la brume et les giboulées, grâce à cette longue journée d'errance chartrousine où, passé le Monastère, je n'ai plus rencontré que 3 chamois et un moine en promenade : ce devait être jour de spaciment.
Je ne sais pas qui des chamois ou du moine a le plus été dérangé par ma présence. Les chamois ont marqué un temps d'arrêt puis ont disparu derrière quelque rocher. Le moine, un homme âgé, accoutré d'un mauvais anorak sur sa chasuble et coiffé...d'un chapeau de paille, n'avait peut-être plus assez de ressort pour en faire autant mais sa mine sévère, voire rébarbative, sa façon contrainte de répondre à mon bonjour m'ont laissé croire qu'il en aurait bien volontiers fait autant. D'habitude ces messieurs sont certes un peu distants mais néanmoins plus chaleureux. Ce devait être un ancien qui en était resté aux statuts de l'Ordre dits « Coutumes de dom Guignes » , validés par le pape Alexandre IV (13e S) que je ne peux pas m'empêcher de vous citer :
« Nous ne permettons jamais aux femmes d'entrer dans notre enceinte ; car nous savons que ni le sage ni le prophète, ni le juge, ni l'hôte de Dieu, ni ses enfants, ni même le premier modèle sorti de ses mains, n'ont pu échapper aux caresses ou aux tromperies des femmes. Qu'on se rappelle Salomon, David, Samson, Loth et ceux qui avaient pris des femmes qu'ils avaient choisies et Adam lui-même ; et qu'on sache bien que l'homme ne peut cacher du feu dans son sein sans que ses vêtements soient embrasés, ni marcher sur des charbons ardents sans se brûler la plante des pieds ».
Du coup, je me suis frottée les mains – j'avais les doigts fort gourds - me trouvant vraiment chanceuse d'être née quelques siècles plus tard et de pouvoir pénétrer dans le sanctuaire du silence profond et de la poudre toute aussi profonde.
(J'ai un peu abusé pour les photos mais que voulez-vous quand on baigne dans la beauté, on ne peut pas s'empêcher de la capter)