Matinée de whaouf à l'alpage de la Thuile !

Le chassé croisé des vacanciers nous incite à choisir une destination proche du bassin albertvillois et c'est ainsi que nous empruntons la route de l'Ebaudiaz et garons à 1070 mètres, en contrebas de Côte Pelée, ce qui permet de chausser les skis aussitôt. Les deux premiers lacets de la piste forestière mènent à la «piste» ouverte, rive gauche du ruisseau de Fontaine Claire, suite aux travaux d'exploitation de ce cours d'eau et de celui de la Combe (aménagement hydroélectrique de Notre-Dame-des -Millères). Le grip sur la piste durcie est correct et le gain d'altitude rapide : nous voici donc, sans tarder, au carrefour de la route de l'Ebaudiaz et de la piste de La Thuile. La récente chute de neige camoufle les précédentes traces de cette dernière et nous apprécions de suivre seulement celles d'un renard, croisant également celles de lièvres et de chamois. Au hasard des trouées dans la forêt domaniale du Grand Arc, les sommets baujus se laissent entrevoir ainsi que la vaste échancrure du Col de Granier. Tout au fond, l'on discerne les plateaux du Jura. La traversée du gué du ruisseau de la Combe est encore possible sans déchaussage et nous fait entrer dans le Bois de la Turne, à l'aspect hivernal. Coupant les derniers lacets par le sentier d'été du Baché, nous atteignons les alpages de la Thuile dont les pentes incitent à la prudence et nous font tracer au moins raide.
Aux chalets-refuge de la Thuile, s'est ajouté un chalet «tout beau, tout neuf», à la vue imprenable sur la vallée !Alors que nous admirons le paysage, un randonneur nous rejoint et bifurque vers les pentes nord du sommet de la Thuile. Au vu des conditions, nous préférons garder notre idée première et nous diriger vers le Col de Charvan. Dès les premières traces au-dessus de l'alpage, nous déclenchons des whaouf qui nous font choisir un tracé moins raide : malgré cela et une pente bien inférieure à 30°, les whaouf se succèdent et nous traçons donc à plat avant de gagner la ligne de crête, entre bouquet d'épicéas et pins cembros ; les pentes sud offrent des conditions plus stables et nous gagnons le sentier d'été, jusqu'au collu permettant de basculer sur les pentes nord-ouest de la Dent du Corbeau. Les nombreuses rides dessinées sur les pentes desservant le Col du Charvan nous font renoncer à notre projet, même si un chamois s'y est aventuré !
Nous préparant donc à descendre, nous nous consolons en traçant la poudre (la plaque friable n'est toutefois pas loin!) face aux sommets des Bauges dont les cimes enneigées contrastent avec les tonalités brunes de la Combe de Savoie. Coupant notre trace du matin suivie par d'autres randonneurs, nous laissons les chalets de la Thuile derrière nous avant de glisser sur la piste forestière, qui nous ramène dans l'ombre de la forêt. Il faut attendre le passage du gué pour retrouver la tiédeur des rayons avant de finir la descente par la piste d'exploitation, toujours aussi durcie, ce qui rend le ski un peu trépidant ! A défaut d'avoir atteint le col envisagé, nous avons apprécié le calme matinal du secteur, dont la fréquentation s'est accrue au fil des heures, semble t-il...