Sortie du lundi 19 avril 2021
billyolive
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : -2 au parking à 7h30 grand beau, puis bourgeonnements et brouillard après 12h30
Conditions d'accès/altitude du parking : 1410 après le gué poste de la tuile
Altitude de chaussage/déchaussage : 1410
Conditions pour le ski : la piste qui mène sous les Michellettes est partiellement déneigée quand elle tourne au sud, quelques portages.
-versant NW Grand Arc : 15 à 20 cm de poudre sur fond dur, ****présence de grains ronds, un peu de grésil, neige sans consistance qui coule en pente suffisamment raide.
-versant E Grand Arc, decaillage stoppé par les nuages, 2 ,3 cm de fraîche en surface légèrement alourdie améliorent la descente ***
-versant NW Tuile, entre 10 et 15 cm de poudre plus ou moins dense sur fond dur à croûté. Énormément de traces ***
Activité avalancheuse : coulées de surface en pente raide
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Itinéraire suivi :piste de la tuile, épingle 1520 piste et chemin d’été vers les michellettes, À/R collu 2395 SE du grand arc, remontée en traversée ascendante jusqu’au collu 2318 NE du grand arc, descente en E , chalet de la bourne, la Tuile , descente NW et retour parking.
En restant dans les 10 km, impossible pour moi d’accéder au Grand Arc par Tioulévé. Il m’est arrivé quelques fois de monter par Bonvillard, mais le portage est souvent conséquent. Restait cette idée qui me trottait dans la tête depuis quelques temps en vu de réaliser la traversée du chaînon sans manip de voiture, une vrai traversée-boucle quoi !
L’inconnu étant l’enneigement de la piste menant au chemin d’été qui conduit aux Michellettes...à cœur vaillant rien d’impossible !
Je suis seul et personne ne pourra me reprocher la longueur de l’itinéraire ou le portage,..et j’aime bien défricher !
Me voici donc seul , de nouveau garé au gué . Décalecatan décalécatan , au gué au gué !
Sans masque, j’ouvre le bal et entreprends ma danse favorite, une espèce de Moon Walk, mais en marche avant. Bref, n’en déplaise à Bardot, je monte en peau de phoque.
Mais dès que la piste tourne vers le sud, l’enneigement devient discontinu. Passé l’épingle vers 1520, je quitte la piste menant à la Tuile, ski aux pieds, l’enneigement étant meilleur. Mais une trace de débardage farceuse m’en éloigne rapidement...je suis déjà à 1600m, la bon chemin doit être 100m juste en dessous...La forêt à l’air de passer ( enfin...de mon point de vue ), petite séquence sanglier-télémark avec les peaux, ça faisait longtemps !
Après avoir contourné quelques épicéas, et subit quelques gamelles pour cause de vernes farceuses, je retrouve la bonne piste qui se termine dans un no mans land d’arcosses et de dépôts d’avalanche. Je suis sous le déversoir des arêtes entre la Tuile et le grand Arc.
Pas trop de risque ce jour, ce qui devait descendre est déjà là. Je décide de monter dans le ruisseau qui n’est pas raide et qui est bien rempli par les coulées, jusqu’à une petite cascade qui me barre la route. Je l’évite à pied par la droite, puis m’élève facilement skis aux pieds, passant à l’ouest du petit chalet des Michellettes dans une neige froide et sans consistance. Bientôt le versant sauvage Nord-NW du Grand Arc se dévoile. La neige scintille, tout en rondeur et volupté, magnifique.
J’atteins un petit collu vers 2395m au pied de l’arête finale menant au sommet que j’avais prévu d’emprunter. Mais les nuages commencent à bourgeonner derrière le sommet et je suis pas certain de trouver de bonnes conditions en descendant la face Est.
Pour ne pas gâcher cette belle neige, je décide de redescendre sur ce versant. Ce sera magique jusque vers 1900m.
Je reprends ma trace de montée puis bifurque à gauche pour rejoindre un collu à 2318m au NE du sommet.
Malgré le brouillard et le jour blanc, La descente versant E est agréable avec 2/3 cm de neige douce en surface qui remplacent le decaillage imparfait.
Ne reste qu’à remonter à la Tuile et revenir au parking par l’itinéraire classique.
Au final, un défrichage comme je les aime, et une rencontre toujours aussi magique avec cette nature immaculée, qui m’a inspiré :
Il est six heures au clocher de l'église
Il faut pas que je m’eternise
La montagne va sortir de la nuit
Comme chaque matin je la vois
Elle me sourit
Il faudrait que je lui parle
Avec mes skis
Je lui dirai les mots blancs
Les mots qu'on chuchote en glissant
A fleur de peau sous mes spatules
Je m'élance sans aucun recul
Sur ce beau manteau sans grésil
Qui briserait l'instant fragile
D'une rencontre
D'une rencontre
Je lui dirai les mots blancs
Ceux qui rendent les gens vivants
Je passerai sur ses sommets
En boucle ou bien en traversée
Le vent d'hiver souffle en avril
J'aime le silence immobile
D'une rencontre
D'une rencontre
Fenêtre sur Bauges
© Skitour/billyolive19.04.21 06:5889 vuOmbres chinoises
© Skitour/billyolive19.04.21 08:1497 vuBlancheur et volupté
© Skitour/billyolive19.04.21 08:26123 vu2