Sortie du jeudi 15 avril 2021
titoutim
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : Froid - très bon regel et surtout pas de dégel - Ciel bleu ensoleillé
Conditions d'accès/altitude du parking : Dégagé
Altitude de chaussage/déchaussage : 1400/1400
Conditions pour le ski : Bonne trace de montée pour les lacs Jovet, poudreuse en descente par le couloir du Nant
Activité avalancheuse : Aucune avalanche observée, quelques traces de coulées parties les jours précédents depuis les falaises.
Skiabilité : 😄 Excellente
Compte rendu
Après quelques sorties superbes où la qualité de neige avait cependant fait défaut (Bérangère, Coillu à Bordel, Trou de la mouche), il me semblait nécessaire de remettre les pendules à l'heure, afin de de ne pas sombrer dans la dépression post-hivernale.
De plus, je dois reconnaître qu'une pointe de jalousie m'animait en voyant les retours élogieux de nombreux skitouriens sur la poudre d'Avril que je n'avais pas encore goûté.
Topotage --> Météo et finalement CTRL + C --> CTRL + V sur la sortie de Shawn au couloir à Zub, (apparemment fabuleuse)
7h30, me voici rendu au parking de Notre dame de la Gorge, avec l'envie de monter à la Brêche des Têtes, même secteur et même orientation que le couloir à Zub.
La voie romaine passe vite en discutant avec deux skieurs venus d'Annecy et de Vallorcine pour monter au Tondu.
La montée à Plan Jovet se fait rapidement, avec de la neige avant le Pont romain et la compagnie sympathique de 2 skieurs venus d'Annecy et de Vallorcine.
(Et oui, les rayons sautent l'un après l'autre, la roue ne vas plus tourner longtemps)
Sous les lacs Jovet, je traverse le torrent pour m'approcher des pentes qui donnent accès à la Brèche, mais elles ne m'inspirent pas (neige dure et/ou plaquée) donc je continue ma traversée en espérant trouver un passage plus loin. Plus je monte, plus la neige est mauvaise et plus je m'éloigne de l'itinéraire prévu.
Finalement, je me retrouve à 2500 m sous le col d'Enclave dans une croûte épaisse infecte et je décide alors de prolonger ma traversée jusqu'aux traces qui descendent du Tondu.
Plus bas le long des lacs, mes deux compères du début de montée disparaissent - Il y a longtemps qu'on ne voit plus le parapentiste qui nous a doublé à Balme et qui montait comme un chamois sur des ressorts.
Malgré l'orientation WNW, la neige reste croûtée jusqu'à 2700, à l'endroit où je traverse pour rejoindre l'itinéraire (classique).
Et BOUM, d'un coup la neige est poudreuse, avec la même orientation pourtant et c'est un plaisir d'accéder à l'arête sur une trace un peu glissante et avec les crampons pour les 50 derniers mètres.
Pas un souffle de vent, du soleil et de la neige, et puis Whoouuumm, l'air vibre et je lève la tête juste à temps pour voir le parapentiste me survoler en grandes courbes aériennes, puis disparaître derrière l'arête. Quel plaisir cela doit être de voler...
Il ne reste que 100m et je préfère garder les crampons pour atteindre le sommet, un peu usé mais satisfait de mon changement de parcours.
Tous les massifs préalpins sont déjà couverts de nuages et le ciel se couvre sur le Beaufortain et la Vanoise. Mais ici, pas un nuage, rien qu'un océan bleuté que les cîmes blanches des montagnes viennent effleurer. Le glacier de tré-la-tête est vierge de traces, une trace vers les dômes, il n'y a pas foule en montagne, contrairement à Belledonne.
Je m'engage dans la descente vers 13h15. Le dôme sommital est très skiant, neige dur couverte d'un peu de poudre. Par endroit, quelques accumulations dues au vent freinent les spatules mais le skieur averti sait les repérer. En 5 virages sautés de "très" grande classe, je bascule à l'ouest de la Pyramide Kaplan et je m'engage sur les traces de montée.
La neige est de plus en plus légère et de plus en plus profonde et je dépasse le petit col qui ramène au lac Jovet. Où cela me mènera-t-il ? :)
La suite se passe de commentaires, 1000 mètres de poudreuse dans un couloir vierge jusqu'au bas du Couloir du Nant - Peut-être la meilleure de l'année...
La forêt passe encore, en chasse neige pour éviter d'accrocher les cailloux, mais ça passe grâce au froid qui conserve la neige.
Retour sur la voie romaine où la glace est encore présente, sans être méchante.
Une belle journée qui s'achève, sur un sommet non prévu et dans une poudre innatondue. :)