Départ : Les Contamines (La Frasse) (1263 m)
Topo associé : Aiguille de la Bérangère, Couloir W
Sommet associé : Aiguille de la Bérangère (3425 m)
Orientation : W
Dénivelé : 2000 m.
Ski : 5.2
Sortie du dimanche 4 avril 2021
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau temps jusqu'à ce que les hélicos du PGHM viennent avec leur canons à brouillard pour nous descendre.Etat de la route : dégagé
Altitude du parking :
Neige durcie non regelée sur la partie basse --> 2000
Neige dure à très dure après 2000m jusqu'à l'entrée du couloir
Couloir tracé, neige dure à très dure, un peu de glace sur 20 m à mi-couloir (branche droite en montant) facilement évitable, quelques zones en neige froide sur les contrepentes rive gauche.
Sortie du couloir en mixte avec de la glace vive sur 3 m.
Neige complètement regelée dans le couloir de descente
Moquette de 2400 à 1800, un peu collant sur la fin jusqu'à 1500.
Altitude de chaussage (montée) : Environ 1500
Altitude de déchaussage (descente) : Environ 1500
Activité avalancheuse observée : RAS si ce n'est les traces impressionnantes d'une avalanche qui a ravagé la forêt en rive droite près du lac d'Armancette ! Pendant l'hiver mais quand ?
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Pour ce dernier jour de liberté d'avant confinement, nous avons choisi d'aller rendre visite à la Bérangère par le couloir W. Hélas, Mr Macron a de la Ressource et nous a tendu une embuscade.
Résumé de la sortie: Voir les 2 premières photos - On y a cru, mais il faudra repasser pour avoir du bon ski.
Départ 10h de la Frasse, tout se passe bien, pas d'embûches sur la route, pas de signes d'apocalypse, pas de gueule de bois lié au Spoutnik, Bref tout va bien.
Avec Pierre Killian Jacquemoud pour donner le rythme, nous n'avions pas vraiment besoin de partit tôt et d'ailleurs nous rattrapons vite le temps perdu)
Montée ficace et chaussage vers 1500, sur le sentier qui mène au lac d'Armancette.
Montée ficace sur neige dure avec un très bon grip, même pas besoin des couteaux
Montée si ficace qu'à midi pile, on chaussait les crampons à 2400
4 jeunes chamoniards nous précèdent dans le couloir, dont un qui s'arrêtera au 2/3, les bras un peu rapés suite à une zipette dans le cône d'accès, alors qu'il avait toujours les skis aux pieds.
La neige est idéale pour monter, dure sans être glacée, on profite même de bonnes traces pour grimper.
Il fait grand beau temps, le ciel est bleu et ça chauffe déjà dur au soleil, la neige commence même à décailler en rive droite.
On se dit que ça va être grandiose !
100 mètres sous la sortie, une belle volée de caillasses nous alerte, gentiment adressée par les chamoniards qui sortent en mixte au-dessus.
Il faut dire que la sortie n'est pas évidente, en mixte glacé sur 5 mètres. Je jette toutes mes forces dans la bataille et je passe haut la main pour rejoindre tout chancelant, mon ami Pierre et les accolytes chamoniards - Il est 14h.
14 heures, l'heure du malheur ou l'heure du Mahler
Un hélicoptère ronronne tout près de nous pendant quelques minutes, mais nous cherchons en vain à l'apercevoir. En l'espace de 10 minutes, le nuage s'est installé de nouveau.
On ne voit plus rien ! Purée de poix, grésil, froid cryogénique.
Il faut se rendre à l'évidence, c'était un traquenard monté par des gendarmes du PGHM venus avec un hélicoptère et des canons à brouillard.
Opération réussie - Macron a de la Ressource et nous renonçons au sommet, après quelques conversions hasardeuses dans le flou total.
Les Chamoniards aussi, ont renoncé.
Nous voilà tous à redescendre dans le noir ce couloir un peu raide intégralement REGELÉ, lui qui nous promettait de si belles choses.
Rarement un couloir s'est descendu si lentement. Tout à tour, nous nous lançons pour quelques virages, les cuisses rapidement fumées par les badoles gelées.
Enfin, nous débouchons à la sortie, et là comme par hasard, PLUS DE NUAGES.
NE ME DITES PAS que c'est une coincidence, car je ne vous croirai pas.
Le diable est à l'oeuvre mais nous ne nous rendrons pas.
Attention toutefois, l'oeil vous surveille et ne nous lâchera pas.
Le reste de la descente se fait dans une excellente moquette jusqu'au terminus à ski, ou nous croisons de nombreux et gentils randonneurs, qui nous auraient presque fait des sourires.
Bizarre, bizarre
Ne serait-ce pas une incitation à rester dans le cadre, à éviter ce qui peut être dangereux ? Mais alors, qu'est ce que le DANGER ?
A bientôt pour la suite du feuilleton "Le dernier jour d'avant confinement"