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Sorties > Corse > Un séjour autour de l'Alta Strada

Un séjour autour de l'Alta Strada

Massif : Corse
Départ : Col de Verde (1289 m)

Topo associé : Haute Route (Alta Strada), Du col de Verde au Cintu (S->N)

Sommet associé : Haute Route (Alta Strada) (2706 m)

Orientation : T

Dénivelé : 7755 m.
Ski : 3.1

Sortie du dimanche 14 février 2021

pierreBZKO

Conditions nivologiques, accès & météo

Beau sauf premier jour
Etat de la route : Altitude du parking :
Beaucoup de verglas, en Nord, ou près des arêtes et sommets. Au sud, neige transformant peu.

Altitude de chaussage (montée) :
Altitude de déchaussage (descente) :

Activité avalancheuse observée : néant

LieuAlt.Ori.HeureQté.TypeCom.
NVitrifiée
SDure

Skiabilité : 😐 Correcte

Compte rendu

Avec Un groupe d'auvergnats...
Un début de traversée vite devenue des balades en étoile
12 février (J-1). Départ d’Auvergne. Rassemblement pour les Auvergnats à Saint Flour à 13h15. Le départ est plus tendu que prévu, l’itinéraire et l’horaire du bateau ont été changés ce matin même, avancé de deux heures ! On était déjà pas trop large en terme d’horaires, là, on va être carrément étroit ! Mais l’optimisme et la bonne humeur sont les maîtres mots de cette troupe de grands montagnards... David, le guide de haute montagne de cette expédition insulaire sait rester zen. Comme il le dit en entrant dans le camion : on n’a jamais été les champions des marges horaires, là, on est bien !
Il pleut dans le Puy de Dôme, il pleut en Haute Loire, il pleut dans le Cantal, il pleut en Lozère, il pleut en Aveyron où on récupère Laure (elle vient de Montauban), et il pleut dans l’Hérault. Après, je ne me souviens plus. La route est longue jusque Toulon, et les indications du GPS ne nous donnent plus aucune marge. Le régulateur de la camionnette est réglé de plus en plus haut. Dans le Gard et les Bouches du Rhône, malgré les blagues et la bonne humeur, les silences se font de plus en plus longs. Arrivé dans le Var, il n’y a plus aucun bruit. Les ralentissements se multiplient et la perspective s’approche de ne voir que la poupe du navire, quelque part au loin. Mais non... on arrive pile-poil, dans les derniers. Au moins nous n’attendrons pas !

13 février (J0). C'est l'arrivée en Corse. Journée de transition, de courses alimentaires, de visites de charcuteries. C'est aussi l'occasion de découvrir cette île. Enfin... quand on dit île... il se dit que c'est plutôt une montagne au milieu de la Méditerranée. C'est exactement ce que nous ressentons. Ce que nous voyons de la route est superbe, des faces verticales de granite, plâtrées de givre. C'est très beau. C'est très photogénique, sûrement... mais nous sommes venus faire du ski, et je sens déjà comme une petite inquiétude parmi nous. On est loin de l'image d'une Corse de tourisme estival. Il semblerait bien que les pagodes et autres paillotes corses seront bien loin de notre univers.
Personnellement, j'ai déjà essuyé un bel échec dans ces montagnes il y a maintenant plus de trente ans. Jeune et enthousiaste, fort de quelques conquêtes de sommets alpins réputés, c'est par surprise que la Corse nous a fait, à moi et mes compagnons, un superbe croche pied. Je crois que pour ma part, je n'ai même pas atteint le premier col. Retraite piteuse, certes, mais sauve. Les montagnes Corses m'avaient montré un côté brutal et abrupte, sans concession, sans filet.
Ces paysages, vus au cours des pauses sur le bord des routes, accompagnés d'un vent de nord coupant, me rappellent la nouvelle de Mérimée, Colomba, où les comptes se règlent sans complaisance, schioppetto, stiletto o strada, (fusil, stylet - poignard corse -, ou fuite).
Notre première nuit se trouve au « château », auberge de jeunesse immense, en pierre de taille, posée fièrement tout en haut d'un terrain escarpé, travaillé en terrasses, également en pierres de taille.
Est-ce la vision de ces faces nord ? Une partie de la soirée est consacrée à l'entretien de nos armes à nous, non pas nos fusils et stylets, mais nos crampons et carres de skis. C'est la première fois pour la plupart d'entre nous. Nous ne sommes pas trop tatillons habituellement sur ce genre de détails, réservés aux skieurs et alpinistes d'une catégorie supérieure à la nôtre. Mais là ! C'est avec un étrange mélange de sérieux et d'insouciance, aidée vraisemblablement par les boissons absorbées, que nous nous activons sur nos limes.
Le programme prévu est l'Alta Strada, du sud vers le nord. Nous rentrons quelques points de navigation dans nos smartphones.

14 février (J1). Itinéraire : Départ de la station du Val d'Ese (1630m), montée au col de Scaldasole (1949m), Descente à 1760 mètres au niveau des fontaines d'Isolo. Remontée sur la crête de Pietradione, passage au pied du Monte Torto, de la Punta Orlandinon, jusqu'au col au pied de la Punta di Valle Longa (2250m). Descente en face NE, dans la vallée Secca e Vallelonga jusqu'aux bergeries de Traggette (1520m). Remontée jusqu'à 1650m dans la forêt, en gros sur le GR20, puis redescente jusqu'à la station (fermée cet hiver) de Capannelle-Ghisoni (1590m). Légère remontée jusqu'au refuge de Capanella (1630m). D+ = 980m.

Petit nom de cette étape : plongeon brutal sans sommation dans l'ambiance glacée d'une hivernale. Vent, froid de gueux (jusqu'à -17° mesuré), verglas, neige ventée et glace vive. Conditions dignes de la haute montagne. Passage des cols à quatre pattes à cause des rafales. Début de descente encordée (risque de plaques).
Arrivée à la nuit tombée, rien de moins accueillante au refuge de Capanella. Vitres brisées, porte coincée par la glace, poêle peu efficace, matelas douteux.
C'est pendant ces moments-là, après une journée éprouvante pour le physique (un morceau de nez gelé pour l'un d'entre nous, quand même, pas mal d'onglées dans la troupe), et pour le mental (pentes verglacées, chutes potentielles vraisemblablement non mortelles, mais très, très peu, attirantes), que l'entente au sein de notre groupe est précieuse. Finir une telle journée dans cette cabane sommaire, à battre la semelle, la tête enfumée, à hésiter : « ouvrir la porte pour respirer ? La fermer pour avoir chaud ? », il en faut moins pour dissoudre un vernis de surface.
Mais notre groupe résiste à tout ça avec une bonne humeur et un humour inoxydable. D'où l'interpellation de Cissou à Laure «  alors, qu'en penses-tu des sorties avec des quinquas ? ». Il faut reconnaître... Laure, moins de trente ans, d'ordinaire plutôt assidue des falaises ensoleillées. Comme bizutage, c'est du rude. On ne devrait jamais quitter Montauban !

15 février (J2). Itinéraire : Traversée du refuge de Capanelle (1630m) jusqu'au col de Vizzavona (1161m). Montée par la station au col (1950m) au-dessus du vallon de Tomba, redescente en tirant plutôt à droite, afin d'éviter le lit encaissé du ruisseau, jusque vers 1600 mètres, assez loin en amont des fontaines de Giargolo Pinto. Remontée à un collu (2060m) au NE de la Punta dell Oriente. Descente par la combe Ajola (nord), jusqu'à 1760 mètres. Remontée à la Punta Scarpiccia (1813m) et descente jusqu'au col de Vizzavona (1161m).
D+ = 835m.

C'est le soleil ! Enfin ! La première montée est ensoleillée, neige parfaite, au sud. Ça ressemble un peu plus à du ski de rando. Le passage pour basculer de l'autre côté, au nord, est peu marqué. La descente est à l'ombre, en poudreuse parfaite. La neige dure n'est pas loin dessous mais ça passe bien. C'est même très bon dès que l'on rejoint les zones de végétation.
La remontée de l'autre côté du vallon, se fait en épousant au mieux les pentes douces, en évitant soigneusement les parties raides. Aborder la montagne avec douceur, en respectant les préliminaires avant l'étreinte finale, crampons aux pieds. Laissons de côté le vocabulaire militaire au profit de celui que nous affectionnons : le vocabulaire amoureux. Nous sommes au soleil, les rochers sont magnifiques.
De l'autre côté, c'est une autre mariée qu'on nous propose. Revêche. Pente nord-ouest gelée. Heureusement, la neige gelée grippe bien, et la troupe négocie correctement la descente.
La remontée pour rejoindre la Punta Scarpiccia aurait peut-être due être abordée dès le bas de la pente avec des crampons. Deux belles glissades, malgré les couteaux, avec retour à la case départ sont un genre de réponse. C'est aussi une occasion de nous rappeler à tous qu'une glissade sur du verglas ne s'arrête pas.
La descente de ce petit sommet se négocie aussi en crampons, au moins au début. Les deux pentes de part et d'autre de l'arrête sont « rapides ». L'atterrissage éventuel dans les arbres bien plus bas ne présage rien de bon. On remet les skis plus bas, mais c'est un leurre : ça ne skie pas. Remettre les crampons en perdant de nouveau du temps, sur des appuis précaires ? Descendre en dérapage et escalier, éviter au mieux les zones exposées, tout en évitant les rochers affleurants ? C'est cette seconde solution qui est choisie. Encore une petite dose d'adrénaline...
Seuls les quelques virages au-dessus des bergeries de Pozzi, au soleil de fin d'après-midi, à l'abri des arbres, sont agréables et rassurants. De là, descente à pied sur le sentier qui ramène au col de Vizavona.
Pfouh ! Sauvés ! Quelle traversée ! Ça se confirme, la Corse à ski ce n'est pas de la tarte.

L'heure d'un bilan provisoire, et de décisions à prendre a sonnée. Ce que nous faisons le soir même dans notre citadelle en pierre. Il est clair que le niveau du groupe n'est pas à la hauteur de cette haute traversée sud-nord. Primo, nous sommes très lents pour toutes les manoeuvres, qui sont très nombreuses sur cette traversée. Peaux, couteaux, crampons, piolet, encordement, tout devrait dérouler sans temps morts. Force est de reconnaître que ce n'est pas le cas. De plus, on est nombreux, à notre manque d'habitude dans les manoeuvres alpines il faut rajouter l'inertie d'un groupe. Secondo, certains d'entre nous n'ont pas l'expérience des autres vieux singes, l'ambiance très alpine du raid impressionne facilement. Se retrouver à l'ombre, au vent, dans une pente verglacée, au-dessus de barres peut légitimement dérouter...
Nous envisageons un instant la solution de faire le raid dans le sens nord-sud, afin de profiter au mieux des conditions du moment (froid, vent de nord, beaucoup de neige, y compris en pentes sud). Mais il nous semble que même dans ces conditions, cela resterait malgré tout une grosse entreprise, en tenant compte de l'isolement, de la nécessaire autonomie, imposant des sacs chargés (duvet, 4 ou 5 jours de bouffe, matériel d'alpi...). Et de toute manière il resterait pas mal d'arêtes et de sommets en condition difficiles.
Alors, on choisit collectivement de baisser la barre. On rejoindra des refuges et on randonnera en étoile autour. Ça suffira bien ! La suite nous montrera qu'il y aura suffisamment d'émotions à se mettre sous la dent.

16 février (J3). Itinéraire : Montée au refuge de l'Erco (1671m), en passant par le Capu di Villa (2184m), en partant du parking (1080m) un peu au-dessus du village de Lozzi. D+ = 1125m.

En gros, ça commence par environ 400 mètres de dénivelée avec le sac sur le dos. À la pesée, nous avons tous pris entre 15 et 20 kilos, car les skis et chaussures pèsent. Ces kilos finissent par s'imprimer douloureusement dans nos épaules et nos hanches. Curieusement, les mules que nous sommes devenues ne rechignent pas trop, surement grâce à la pureté du ciel, la température idéale, la beauté de ces montagnes.
On fait un chouette crochet, sans les sacs à dos, au sommet de Capu di Villa. Neige de printemps. Tiens ! En fait, on sait skier !
Le refuge de l'Erco est bien plus confortable que le précédent. Il y a de l'eau toute proche. En marchant un peu, on peut trouver du bois mort, du résineux qui plus est. Le poêle tire bien. L'équipe d'aventuriers découvre le confort... Tant pis pour les récits ultérieurs. Ou alors il faudra beaucoup inventer, façon Samivel «Leur première : Comment ils la font... et comment ils la racontent»...

17 février (J4). Itinéraire : Antécime (2650m) du Monte Cinto en aller et retour. D+ = 980m.

Grand soleil. Objectif : Pointe des Éboulis (2607m), et pourquoi pas le Monte Cinto (2706m). C'est parti ! L'équipe est plus opérationnelle que les jours précédents. Malgré le vent fort, on rejoint assez facilement la pointe des Éboulis. De là, vu les conditions, il semble plus raisonnable de poursuivre à pied. De toute façon, l'arête est principalement rocheuse. Il y a bien les pentes sud du Cinto qui nous tendent les bras, largement skiables sous ce soleil, mais nous ne les avons pas remontées à pied, et rejoindre un beau couloir sud encaissé, (vu à la montée), en partant du haut n'a pas l'air évident. Et puis il commence à se faire tard. Ce ne serait pas la première fois qu'on se retrouverait coincé dans un cirque orienté sud, dans une neige bien pourrie en profondeur.
On suit donc l'arête. En crampons, encordés, avec assurage en mouvement, profitant des becquets pour l'assurage. Une bonne révision du terrain montagne. Mais pour rejoindre le sommet, il aurait fallu redescendre à temps, pour rejoindre les pentes sud citées plus haut. Personnellement, encordé dans la cordée de tête, je n'ai pas eu ce sens de l'itinéraire, et David, encordé avec la cordée plus lente nous a laissé l'initiative. Bon... de toute façon, les pentes au soleil ne l'inspiraient pas.

18 février (J5). Itinéraire : Capu a u Verdatu (2583m) en aller et retour à partir du refuge de l'Erco. D+ = 1024m.

Grand soleil. La traversée ascendante s'effectue normalement, au gré des barres à éviter. Les pentes sont au soleil levant, ce qui rend les choses plus aimables. Alternance de montée en peaux de phoque et en crampons, selon l'état de la neige. Le vent ici est le maître du jeu, c'est lui qui décide de l'état de la neige, plus que le soleil.
La descente du sommet en ski n'est pas triviale. Il y a une espèce de neige, un peu jaune, qui se révèle être particulièrement traître. Paradoxalement, le jeu consiste à relier entre elles les plaques de glace brillantes, qui somme toute, tiennent mieux sous nos carres nouvellement affutées. Heureusement, une fois loin des arêtes, la neige redevient souple et tolérante. Plein sud et plein gaz ! On peut descendre par le jeu des névés quasi jusqu'à la bergerie de Biccarellu. Remontée en peau jusqu'au refuge, café, et retour à la camionnette.
Soirée et nuit au château. C'est décidément une excellente adresse.

19 février (J6). Itinéraire : Pointe Migliarello (2254m) en aller et retour depuis le col de Vizzavona (1161m). Montée à un col (1420m) entre les Punta Alla Corbajola et del Ceppo. Redescente aux bergeries de Portelo (1360m). Arrondir pas mal pour rejoindre un col (2110m) au sud du Bocca Muratello. De là, suivre la superbe croupe qui conduit au sommet. D+ = 1293m.

Au départ, on retrouve Fred, un pote de David, accompagnateur moyenne montagne qui nous explique plein de trucs sur les montagnes, les alpages, les randos etc...
Il fait beau, on est léger, la neige est parfaite. L'itinéraire est agréable, au gré de vallons qui se succèdent. Il n'y a que l'embarras du choix pour l'itinéraire. La dernière montée est en glace, malgré l'orientation est, alors on l'a faite tous en crampons. Sommet très esthétique, aérien, aux formes rondes. Ça me rappelle la calotte des Agneaux, avant. Calotte qu'on ne voit plus maintenant que sur des photos dans des topos de plus en plus anciens... Je ne peux pas m'empêcher de replonger dans cette descente que nous avions faites avec un ami, un 2 ou 3 juillet, après une nuit à la belle étoile sur les pelouses assez loin au-dessus du col d'Arsine. À l'époque, nous avions encore des knickers, et le truc c'était de skier les mollets à l'air, dès qu'il faisait soleil. On n’avait pas non plus de fourrures polaires et c'est en bras de chemise, mollets à l'air que nous avons croisé une cordée d'alpinistes, cramponnés, encordés et... sérieux. Nous n'étions pas loin de nous prendre pour les Gary Hemming de l'Oisans. Un peu trop fiers de nous, avec ce sentiment irréaliste d'invulnérabilité, cela nous a conduits directement dans les pentes plein est qui rejoignent le glacier supérieur, dont la neige était complètement pourrie en profondeur...
Pour l'heure, pour revenir sur ce beau sommet Corse, il s'agit de rester concentré, la neige alterne entre gel et neige bottant légèrement. Il ne s'agirait pas de « se la mettre » !

Le soir, retour à notre auberge de jeunesse (!)
Préparatifs rapides pour les trois jours qui vont suivre.

20 février (J7). Itinéraire : Montée au refuge de Petra Piana (1830m) en partant de la citerne (1020m) un peu au-dessus de la bergerie de Puzzatello. Portage jusque vers 1250-1300m sous les bergeries de Gialghello. Montée au Bocca Tribali (1590m), traversée à flanc puis descente conduisant au fond du vallon de Manganello (1280m). Remontée au refuge au mieux par les pentes douces. D+ = 1160m.

C'est de nouveau un départ pour un refuge. Ce matin il a fallu tout caser dans la camionnette, car au retour ce sera directement le bateau. Heureusement, pour des raisons sanitaires, deux couchettes nous ont été allouées, sans payer de supplément, nous pourrons prendre des douches.
On est un peu moins chargé que la fois précédente, la météo est belle, les températures remontent, on prend moins de vêtements. David compense en emportant un cubi de trois litres de vin rouge corse !
Il y a pas mal de passages de torrents assez acrobatiques, mais on ne déplore aucune noyade. L'itinéraire nous prend quasi toute la journée, départ à 10h30 de la camionnette, arrivée au refuge vers 16h-17h.
Au refuge, Marie-Jo, alpiniste solitaire nous accueille disons... fraichement. Elle n'est pas très heureuse de se retrouver envahie par huit joyeux drilles. Elle nous dit qu'il sera impossible de dormir dans le dortoir, envahi par les punaises de lit, et qu'on ne pourra pas tenir à 9 dans la cuisine. D'ailleurs elle nous dit s'en aller voir ailleurs. Bien. On ne se formalise pas trop, et on laisse couler la conversation, et somme toute, nous annonce-t-elle, on est plutôt sympa pour des pinzuti. Alors elle restera. Par contre, elle dormira sur le balcon de la cabane voisine. Elle ne mange pas avec nous ce soir, car elle pratique le « jeûne de 24 heures ».
Nous, on ne pratiquera pas cette discipline, en tout cas pas ce soir. Par contre, dormir dehors comme Marie-Jo nous tente. On sera trois ce soir, cinq demain. Le ciel est magnifique et la température égale à zéro, avec juste un léger vent qui empêche la condensation. Parfait !

21 février (J8). Itinéraire : Monte Rotondo (2622m) en aller et retour, et une petite balade supplémentaire l'après-midi. Traversée quasi à flanc vers l'est, jusqu'à être à l'aplomb du Lavu Bellebone. Montée au lac. Montée raide dans le versant sud-ouest du Col du Fer de Lance (2485m). Montée au Monte Rotondo. Descente du Col du Fer de Lance. L'après-midi, montée sur un petit sommet nommé a Maniccia (2496m), descente en face nord direction du Lac de Scapuccioli (2430m). Remontée jusqu'au petit col au nord du sommet a Maniccia. Descente en face ouest jusqu'un plat (2130m) pile-poil au nord du Bocca Muzzella (2206m). Montée à ce col et descente directement au refuge, juste à temps pour le coucher du soleil. D+ = 1650m.

Encore du grand beau temps ! Les traversées de départ sont assez délicates, c'est raide, un peu exposé par moment, et les pentes chauffent vite. À partir du lac, ce n'est plus du tout la même ambiance. Vent et froid nous cueillent brutalement. La montée au col du Fer de Lance est gelée, là aussi, une chute est interdite, je crois qu'on se ferait mal. On fait l'arête en crampons, c'est de l'alpinisme assez facile, du moins sans sac. David nous rappelle quand même au sommet, histoire de remettre les choses au clair dans l'euphorie du sommet, que seule la moitié de la course est faite. Il ne faudrait pas se déconcentrer.
La descente du col du fer de Lance, qui me semblait problématique, se fait très bien. La neige est encore gelée, mais il y a un bon grip. Ensuite, descente au soleil, en neige transformée à point.
Au refuge, il est encore tôt, il nous reste de l'énergie, et David propose pour ceux d'entre nous qui sont les plus débrouillés et autonomes de faire encore quelques descentes. Perso, je me donne à fond ! À m'en faire péter les artères. On peut tout lâcher, demain on rentre. Il y a juste une descente en glace qui fait monter l'adrénaline. Ça fait du bien de temps à autre, d'autant qu'il n'y a pas une grosse exposition. La descente en face ouest à cette heure est divine. Pentes régulières et larges, tout ce qu'il faut pour faire des grands virages.
Dernière descente parfaite et arrivée juste à temps pour le coucher du soleil. Dernier apéro en montagne. Dernière nuit à la belle.

22 février (J9). Itinéraire : Descente par des traversées raides et exposées pour rejoindre directement les bergeries de Muraccioli et le Bocca Tribali. Puis descente à la camionnette. Du Bocca Tribali, une partie de la troupe fait en aller et retour le Pietra Niella (2345m). D+ = 755m.

C'est le retour. Décidément, jusqu'à la fin, la montagne Corse s'est défendue. La traversée, avec une neige qui ne décaille pas, est délicate. Les parties raides sont exposées. L'arrivée au Bocca Tribali, avec de l'herbe, sous un pâle soleil, est un soulagement. Je fais partie de ceux qui restent au col, après avoir déclaré forfait suite à un décollement total des peaux de phoque. Elles jettent le gant, moi aussi. Profitons de ces derniers moments de calme, de contemplation, de sérénité, (et de bavardages) avant le retour à nos vies respectives.
Arrivé à la camionnette, un mail de mon smartphone m'annonce que le bateau est supprimé. Il faut en prendre un autre, à Bastia. Que font les gens qui n'ont pas de smartphone ? Ou de forfait internet ? On aurait été propre en ce pointant à Ajaccio, cherchant un bateau absent...

j-1 Camionnette du guide
j-1 Camionnette du guide
J-1 Préparatifs
J-1 Préparatifs
J1 
Effet de neige
J1 Effet de neige
J1 sur la glace
J1 sur la glace
J2 descente vallon de Pratalelli
J2 descente vallon de Pratalelli
J0 charcuteries
J0 charcuteries
J0 Le chateau
J0 Le chateau
J1 La bande
J1 La bande
J1 Moins 12° et vent
J1 Moins 12° et vent
J1 Une autre planète
J1 Une autre planète
J1 Première montée
J1 Première montée
J1 Sur les crêtes de Scaldasole
J1 Sur les crêtes de Scaldasole
J1 Fred   givre
J1 Fred givre
J1 La mer
J1 La mer
J1 Mer et glace
J1 Mer et glace
J2 Refuge de Capanelle
J2 Refuge de Capanelle
J2 Montée dans le Vallon de Tomba
J2 Montée dans le Vallon de Tomba
J2 Granit et givre
J2 Granit et givre
J2 Givre
J2 Givre
J2 Col d'ell Oriente
J2 Col d'ell Oriente
J2 Col d'ell Oriente
J2 Col d'ell Oriente
J2 Descente gelée
J2 Descente gelée
J3 Portage
J3 Portage
J3 Capu di Vila
J3 Capu di Vila
J4 A coté du Monte Cinto
J4 A coté du Monte Cinto
J4 Pointe des Éboulies
J4 Pointe des Éboulies
J4 Encore du vent
J4 Encore du vent
J4 Refuge d'Erco
J4 Refuge d'Erco
J5 La bande
J5 La bande
J6 Arrivée au Miglarello
J6 Arrivée au Miglarello
J6 Descente du Magliarello
J6 Descente du Magliarello
J7 Vue d'artiste
J7 Vue d'artiste
J7 Descente vallon de Manganella
J7 Descente vallon de Manganella
J7 Gué
J7 Gué
J7 Vue du refuge de Petra Piana
J7 Vue du refuge de Petra Piana
J8 Refuge de Petra Piana
J8 Refuge de Petra Piana
J8 Traversée au dessus du refuge Petra Piana
J8 Traversée au dessus du refuge Petra Piana
J8 Arrivée au col du fer de Lance
J8 Arrivée au col du fer de Lance
J8 Sur les Arêtes du Monte Rotondo
J8 Sur les Arêtes du Monte Rotondo
J9 Dernier matin
J9 Dernier matin
J9 Dernier départ
J9 Dernier départ
J9 Pas trop roulant...
J9 Pas trop roulant...
J9 Précaution pour la traversée
J9 Précaution pour la traversée

Commentaires

B
berny, le 06.03.21 09:57

La classe !!! Bravo ! 😄 😄 😄

R
resto, le 12.03.21 21:06

Bonsoir
on s'est croisé au refuge de l'ercu et on vous a descendu avec le pickup
au plaisir de croiser de nouveau

P
pierreBZKO, le 16.03.21 12:34

Salut Resto ! Oui, c'était super sympa de votre part ! C'est dommage, j'ai pas fait de photo à ce moment là, ça aurait rajouté à la bonne ambiance de ces montagnes.
Bonne fin de saison !

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