Départ : Gresse en Vercors (Maison du Parc) (1230 m)
Topo associé : Le Grand Veymont, Versant N depuis Gresse en Vercors
Sommet associé : le Grand Veymont (2341 m)
Orientation : E
Dénivelé : 700 m.
Ski : 3.3
Sortie du lundi 8 février 2021
Conditions nivologiques, accès & météo
magnifique eclaircie matinale, se couvrant par la haute altitudeEtat de la route :
sec
Altitude du parking : 1240
pas besoin de couteaux
Altitude de chaussage (montée) : 1240
Altitude de déchaussage (descente) : 1240
Activité avalancheuse observée :
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
depart | 1240 | E | 10h | 0/50 | Dure | neige dure blanchie de poudre |
plus haut | 1600 | E | 11h | 20/80 | Poudre | Belle neige légère |
descente | 1600 | E | 12h | 20/80 | Poudre | s'alourdissant |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
L’environnement était pourtant paradisiaque, une neige divine recouvre uniformément les doux reliefs que surplombent d’immenses falaises ocres aux allures dolomitiques. Nous avançons sans peine sur ce chemin en sous-bois, la couche de neige fraîche immaculée recouvre cette vilaine poussière du désert que le sirocco a déposée ces derniers jours. C’est plus haut qu’il a fallu porter notre croix, la trace faite par nos prédécesseurs file droit vers le col, une trace de plus en plus raide, à la limite d’adhérence des peaux... Il faut suer sang et eau pour avancer, les rotules sont à bord de l’implosion, le silence de la montagne n’est maintenant troublé que par nos ahanements.
Mais le pire reste à venir, la pente se raidissant encore, l’artiste traceur enchaîne des virages en pleine pente à angle droit sans aucune empathie pour les suivants. C’est donc des embryons de conversions qu’il faut effectuer, sans avoir le moindre replat pour envoyer le ski amont dans la prochaine traversée, bref une signature diabolique paraphe maintenant la pente souillée. Certes, vous pourriez objecter qu’il suffirait de faire ma propre trace, cependant quoi de plus laid qu’une deuxième signature sur cette surface douce et vierge ? Pour la beauté du geste et par respect pour la nature, il convient de ne pas multiplier les traces. Nous boirons donc le calice jusqu’à la lie et c’est le palpitant dans le rouge que nous arrivons au Pas de la Ville.
Heureusement la descente sur ces pentes uniformément blanches sera un délice que nous consommerons comme si nous étions au purgatoire. Une neige divine se prêtant à toutes les fantaisies, bientôt nous voilà au paradis, slalomant voluptueusement entre les conifères largement espacés. Pour finir, le chemin, glacé ce matin, est maintenant souple et doux sous la spatule.
#balancetontraceur