Départ : Gressoney (Stafal) (1823 m)
Topo associé : Punta Gnifetti (Signalkuppe), versant Sud depuis Gressoney
Sommet associé : Punta Gnifetti (Signalkuppe) (4554 m)
Orientation : T
Dénivelé : 1600 m.
Ski : 2.2
Sortie du samedi 1 août 2020
Conditions nivologiques, accès & météo
Très beau temps vendredi pour monter au refuge. Beau temps le samedi matin s'ennuageant vers la mi-journée et avec des averses en cours d'après-midi. Dimanche, temps gris et faiblement pluvieux en tout début de matinée puis beau temps le reste de la matinée. Températures agréables.
Etat de la route : RAS
Altitude du parking : Staffal à 1840 m
Les conditions de neige se sont nettement dégradées par rapport au début du mois de juillet. En effet, le coup de chaud depuis le début de la semaine associé aux premières pluies orageuses assez régulières les après-midis jusqu'à plus de 4000 m a bien contribué à assécher la montagne. Du coup, au-dessus de 3800 m environ, les conditions de neige sont bonnes avec une belle moquette mais on passe sans transition à une neige à relief de plus en plus prononcé au-dessous de cette altitude.
Altitude de chaussage (montée) : 3520 m
Altitude de déchaussage (descente) : 3647 m
Activité avalancheuse observée : RAS
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Punta Gnifetti | 4554 m | W | 11h | Moquette | Ski en excellente moquette | |
Glacier du Garstelet | 4000 m | S | 12h10 | Moquette | Toujours une très bonne moquette | |
Glacier du Garstelet | 3800 m | S | 12h15 | Irrégulière | Neige à relief avec une skiabilité médiocre |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Avec Isabelle, Marc, Denis
La saison de ski estival se poursuit en ce mois d'août dans le secteur du Monte Rosa côté italien mais les bonnes conditions de neige du début juillet ne sont plus qu'un lointain souvenir. Ce sera probablement la dernière sortie estivale dans ce secteur car avec le retour de la chaleur et un isotherme prévu aux alentours de 4500 m dès le milieu de la semaine prochaine, les conditions de neige vont vraiment se dégrader et les crevasses s'ouvrir de plus en plus.
De l'équipe de 4 au départ, je suis le seul avec les skis car mes coéquipiers étaient réticents au portage des skis depuis la Punta Indren et Denis n'avait pas de matériel de ski de randonnée. C'était d'ailleurs sa première ascension d'un sommet de plus de 4000 m. Départ à pied de la Punta Indren le vendredi matin après un très beau temps mais après avoir attendu à Staffal plus d'une heure car le violent orage de la veille a entraîné un dégât électrique au niveau du téléphérique qu'il a fallu réparer. La montée est agréable par le sentier d'été passant par le refuge Mantova. Je chausse juste au-dessus du refuge mais la pluie de la veille a bien humidifié une neige au relief bien prononcé rendant la progression malaisée. Nous arrivons au refuge Gnifetti à 13h30 juste pour manger. Après-midi repos à la fraiche sauf pour Isabelle, Marc et Denis qui vont initier ce dernier, novice en alpinisme, aux techniques d'encordement et de cramponnage. L'accueil au refuge est toujours bien agréable malgré le monde. Du fait du covid-19, nous bénéficions d'une chambre pour nous quatre. Par contre, le port du masque dans le refuge est beaucoup plus rare que début juillet, sauf pour le personnel.
Samedi 1er, départ vers 6h10 du refuge avec un très beau temps mais avec une bien mauvaise surprise : Denis s'est fait voler ses chaussures. En effet, il venait d'acheter des chaussures Simond le jeudi avant de partir et un "pseudo alpiniste" en a profité pour les échanger contre les siennes toutes neuves sauf que celles qu'il a laissé étaient usées et avec une pointure en moins ! Et ce n'est pas une erreur mais un geste bien intentionnel car d'une part, elles n'étaient pas rangées au même endroit dans le refuge et d'autre part, il fallait bien re-régler les crampons à la bonne taille ! Si par hasard, il lit ce compte rendu, j'espère que par remords il me contactera pour réparer sa faute. Du coup, Denis, dépité nous regarde partir avant de retourner se coucher. Finalement, en cours de matinée, seul au refuge, il décide quand même de monter malgré les chaussures avec une pointure en moins. Il enchaînera seul la Punta Gnifetti et la Piramide Vincent et reviendra au refuge les pieds meurtris et pleins d'ampoules mais néanmoins content d'avoir pu gravir ses deux premiers sommets de plus de 4000 m. Pour notre part, nous montons tranquillement, le regel ayant été très bon, je mets les couteaux dès le départ mais la progression est malaisée en raison de cette neige à relief bien dure sur les premiers 150 mètres. Ensuite, la neige devient lisse rendant la progression facile. Comme toujours en période estivale, le secteur est très fréquenté par de nombreux alpinistes se répartissant sur toutes les pointes du Monte Rosa. Nous arrivons au sommet peu après 10h. Montée à skis jusqu'au sommet en raison d'un véritable rail du aux nombreux passages des alpinistes.
Début de descente vers 11h avec une neige bien lisse sous le refuge suivie d'une excellente moquette en exposition Sud sur le Grenzgletscher avant de repeauter pour regagner le Col du Lys. La suite de la descente jusqu'à l'altitude de 3800 m environ sera aussi en très bonne moquette. Par contre, la fin jusqu'au refuge Gnifetti sera médiocre en raison du relief et notamment sur le replat avant d'arriver au refuge de par les nombreuses crevasses en cours d'ouverture. Arrivée au refuge à 12h30 en même temps que les nuages et une courte averse. Je ne fus pas le seul skieur ce jour car outre un surfeur, il y avait aussi deux autres skieurs.
Dimanche 3, le temps très nuageux, orageux et faiblement pluvieux en tout début de matinée aura raison de notre motivation. Dommage car au moment où nous décidons de redescendre le ciel se déchire et le beau temps reviendra au moins jusqu'en fin de matinée. Descente tranquille pour rejoindre la Punta Indren à 9h40 après une pause café au refuge Mantova. Le couloir Casati fait pâle figure et n'est plus skiable d'autant que la base est parsemée de pierres.
Mis à part le vol des chaussures de Denis, la perte de l'appareil photo d'Isabelle dans un tronçon du télécabine et une météo orageuse, ce fût néanmoins un week-end bien agréable passé à la fraîche. Avec cette dernière sortie de la saison 2020, je boucle un cycle de 8 ans de ski débuté ici même en septembre 2012 et seulement interrompu un mois en avril 2020 en raison du Covid-19. 8 belles années de ski avec 4 saisons estivales au Chili et en Argentine en 2013, 2015, 2017 et 2019 et 4 en Europe en 2014, 2016, 2018 et 2020.