Départ : Freydières (1130 m)
Topo associé : Col du Loup, Versant SW
Sommet associé : Col du Loup (2399 m)
Orientation : SW
Dénivelé : 1030 m.
Ski : 2.2
Sortie du mercredi 6 avril 2016
Conditions nivologiques, accès & météo
successivement : quelques faibles averses de pluie, éclaircies au-dessus de la forêt, bruine à partir de la forêt à la descenteEtat de la route : RAS - mais beaucoup de boue entre Quatre Chemins et Pré Raymond
Altitude du parking :1370m
Altitude de chaussage (montée) : 1700m (sortie de la forêt)
Altitude de déchaussage (descente) : 1670m (on peut aussi chausser ici à la montée, seules 2 petites zones sous des gros sapins sont déneigées mais peuvent être traversées à ski (délicatement)
Activité avalancheuse observée : rien au moment de la sortie. 2 grosses coulées dans le bas du couloir N du Grd Colon
Manteau neigeux trempé en profondeur mais bien tassé sur tout l'itinéraire. Descente très agréable de bout en bout (mais surtout au-dessus du lac) malgré quelques ralentissements dus à un manque de glisse. Je n'ai mis que 3* à cause du ratio portage/ski
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Ce matin, Diane était résolue à mettre à exécution son plan de chasse. Elle avait déjà fait un faux départ samedi à cause d'une crevaison ,car même une Diane peut avoir des ennuis pneumatiques. Mais aujourd'hui, non, pas de çà : il pleuvait des cordes versant W de la Chartreuse mais elle commence à savoir que de l'autre côté, chez les Belledonnes, çà peut être différent. Donc, se dit-elle, suivons les traces – sans doute délavées, mais traces quand même – faites par TASMAN le 30/3 : cet homme sait où il va et je vais où je sais.
Outre la pluie du matin (qui n'arrête ni pélégrine ni chasseresse), deux inconvénients lui vinrent quand même à l'esprit. Et d'un, la route ouverte jusqu'à Pré Raymond, ce qui enlève 200m de dénivelée, mais tant pis, on a le droit de fainéanter quand on ne peut pas faire autrement ; et de deux, la partie forestière sans aucun doute déneigée mais un peu de marche n'a jamais nuit qu'aux semelles des chaussures.
Avec la météo des jours derniers, les fantasmes de poudre était à oublier : la montagne était dans l'état du dealer après une prise massive par les douaniers, ceux de névés scintillants sous les premiers rayons également. J'arrête tout de suite vos autres fantasmes : non, Diane n'a pas posé sa goretex, sa polaire et ses dynafit au bord de l'étang de Freydière pour fendre l'onde en tenue d'Eve, elle n'avait qu'une idée en tête : le loup de TASMAN (IE) ou au moins son col.
La voilà donc aux abords de Freydière, l'essuie-glace toujours en marche, mais sur la position 1 : c'était un progrès notable. A la bifurcation, elle se pose la question de savoir s'il faut y aller par 4 chemins mais elle sait. Elle sait que Raymond l'attend dans son pré aussi vert que l'espérance (celle de l'alpagiste, pas celle du randonneur). Mais Raymond n'est pas là, personne d'autre non plus et pour cause : il pleut toujours mais maintenant ce n'est plus que de la bruine et les premiers oiseaux (quoi, quelle marque ? J'sais pas) gazouillent. L'espoir renaît. Elle patine un peu dans le bourbier du pk, mais part la fleur au DVA .
A la sortie du bois, le couloir N du Grd Colon a l'air d'avoir vomi tout son déjeuner. Aucun bouliste à l'horizon : pourtant il y a de quoi faire plus d'une partie de pétanque.
Deux traces de ski toutes fraîches. Diane se dit : diantre, il en existe d'autres aussi givrés que moi ! Pourvu qu'ils ne viennent pas bousiller mon plan de chasse. Ils seraient capables de tuer un exemplaire d'une espèce depuis longtemps éteinte ! Mais non, la trace longe le lac du Crozet et la sienne bifurque au NE. Ouf. Bientôt elle se retourne et voit 2 skieurs en cours de descente. Le terrain est donc entièrement libre. Et quel terrain ! Des nuages divaguent sans que personne ne songe à les tenir en laisse, solitude totale, une vieille trace de montée se laisse deviner et permet de mettre les pieds bien à plat, faute de quoi çà dérape à l'aval.
Du Loup, elle ne verra que les dents et le lac mais elle tendra son visage vers son souffle en colère. Et elle verra d'autres splendeurs sauvages et encore hivernales, du côté du Grd Colon, du Galeteau, de la Sitre, du Grd Replomb....
Diane n'aime pas les petits vents aigrelets, elle tire donc sa flèche vers le S, histoire de donner la direction générale et de ne pas avoir trainé le carquois pour rien. La descente ? Un régal.
Diagnostic : Belledonne n'est pas en phase terminale, juste un coup de mou. A encore de beaux restes, c'est Diane qui vous le dit. Merci TASMAN pour l'idée.