Départ : Arties (Pont de Ressec) (1370 m)
Topo associé : Punta Alta, Raid Parc Nacional d´Aigüestortes
Sommet associé : Punta Alta (3013 m)
Orientation : T
Dénivelé : 6400 m.
Ski : 3.1
Sortie du samedi 23 février 2013
Conditions nivologiques, accès & météo
3 j très mauvais
3 j beau
1 j mauvais
1 j beauEtat de la route : OK
Altitude du parking :
1180 (haut d'Arties)Excellentes. Le mauvais temps a amené un peu de neige fraîche sur une couche dure.
Altitude de chaussage (montée) : 1180
Altitude de déchaussage (descente) : 1300
Activité avalancheuse observée : Risque 2 toute la semaine.
La seule inquiétude que nous avons eu était en remontant un couloir vers Bassero avec une couche fragile enfouie : demi-tour
Skiabilité : 😄 Excellente
Compte rendu
Avec Do, Josette, Alain, Guillaume L.
Arties- Restanca – Ventosa (2 nuits) – Estany LLong – Amitges (2 nuits) – Saboredo - Tredos
Le Yin et le Yang !
Une semaine très contrastée avec au final 4 jours de très mauvais temps et 4 jours de très beau temps.
Des journées difficiles à cause de la météo et d’autres fabuleuses.
Des souvenirs intenses, du plaisir, un peu de souffrance…
J1 : départ d’Arties skis aux pieds (fort enneigement). Le plat est bien long. Montée par la forêt jusqu’au refuge de la Restanca. Il n’y a qu’un groupe de 5 raquetteurs espagnols ce soir-là.
Refuge peu chaleureux mais bon accueil. Douches chaudes.
D+ : 850m
J2 : traversée du col (Coret de Oelhacrestada) dans une ambiance glaciale. Heureusement le vent est dans notre dos. Les filles ont froid aux fesses !
Impensable d’envisager monter au Montardo dans ces conditions. Ni même de sortir l’appareil photo.
Direction le refuge Ventosa. Ambiance fraîche : 9°C dans la salle commune, 5°C dans l’immense dortoir sous le toit.
Pas de douches.
Partie d’échecs, de scrabble.
Excellent dîner. Gardien très sympa.
D+ : 530m
J3 : le gardien va faire un tour et nous propose de le suivre jusqu’au Port de Caldes.
S’il s’était retourné pour nous demander si tout allait bien, nous aurions fait demi-tour. Au contraire de la veille, nous avons le vent de face. Terrible !
C’est le grand mauvais temps mais il neige peu. Les conditions nivologiques restent sereines : risque 2.
Juste avant le refuge, une éclaircie, un exercice ARVA et vite on rentre au refuge. Cette fois nous ne sommes plus seuls. Des hordes de Français et 3 Espagnols Catalans. Belote avec Jean-Michel, Gégé et Agnès.
D+ : 520m
J4 : Nous alternons la trace avec les Catalans (un guide et 2 jeunes dont un très peu expérimenté). Jean-Mi et Gégé nous suivent. Direction le Collet de Contraix.
La fin se fait à pieds, skis sur le sac, piolet à la main, sans difficultés. Une fois le col franchi, petite redescente à pieds puis direction le sommet que finalement nous n’atteindrons pas. La pente quasi finale est en neige bien gelée. Personne n’a vraiment envie de chausser les crampons, à part Josette qui aimerait faire un sommet pour son anniversaire.
Superbe descente jusqu’au vallon. Excellente poudreuse. Un régal !
Arrivés dans la combe, nous suivons les traces des Catalans qui rejoignent le vallon suivant pour moins galérer dans les blocs rocheux (voir trace GPS).
Et nous arrivons au refuge d’Estany Llong tenu par de jeunes Catalans robustes, hirsutes et très bons cuisiniers.
Pas de douches non plus mais une cheminée bien agréable.
5°C dans le dortoir !
D+ : 900m mais une étape assez longue.
J5 : Encore une magnifique journée !
Le guide et le gardien nous déconseillent le col près du Pic de Subenuix. Agnès nous dira le lendemain que c’était en très bonnes conditions.
Direction le classique col Portarro d'Espot et le Pic del Portarro, belle pente sud très régulière. Guillaume nous fait une belle trace.
Beau panorama à ce sommet qui restera le seul que nous ferons de la semaine.
La neige est encore excellente au soleil et plus bas dans le vallon plus N qui mène jusqu’à l’Estany de Sant Maurici.
Jean-Michel et Gégé nous accompagnent de nouveau.
On coupe un peu pour attaquer une remontée assez pénible au début, traces de raquettes + pente.
C’est ici que les fameux Encantats se trouvent : 2 frères pétrifiés pour être patris chasser au lieu d’assister à la messe ! Ça ne rigolait pas !
Arrivée au refuge Amitges où nous retrouvons la civilisation : 18°C partout, douches chaudes, WIFI… Et un accueil très sympathique. Bon repas également. Ici aussi, beaucoup de Français.
D+ : 1200 m
J6 : les prévisions météo sont moins bonnes. Nous partons en direction des Aiguilles de Bassiero. Un groupe de Pyrénéens avec un guide nous précèdent. Ils vont faire le Pic de Bassiero et le Pic d’Amitges. Un bref passage nuageux et légèrement neigeux nous incite à rester sur le tour des Aiguilles. Le paysage est majestueux avec des piliers dignes de Chamonix. D’autant plus que le soleil est revenu. Nous envisageons un couloir sous le Pic mais renonçons car il y a une couche fragile à 50 cm de profondeur. La descente est encore bien bonne dans les contrepentes E, les faces S étant un peu croûtées. Nous descendons jusqu’à l’Estany de Ratera en longeant la cascade. Superbe.
Comme le temps se maintient, nous traversons complètement cet immense cirque pour remonter la combe sous le Pic del Portarro en direction du col Portell de Crabes.
Sur la fin, nous remontons les pentes de droite en direction du Cap de Crabes.
C’est un peu exposé au-dessus de rochers mais sans plus. Arrêt à une brèche et descente par une pente 3.1 puis par le fond du vallon. Bonne neige dans cette orientation NE.
Petite remontée jusqu’au refuge Amitges où nous retrouvons le guide Catalan et un seul client, le plus jeune ayant jeté l’éponge. Il y a aussi Agnès.
Encore une douche chaude. Quel luxe !
D+ : 1200m
J7 : cette fois la météo s’est dégradée. Plafond bas mais pas trop froid. Plusieurs groupes montent en direction du Port de Ratera pour rejoindre le refuge Colomers. Pas nous parce que sur la centrale de réservation, il est annoncé que le refuge est fermé. En fait, non mais le gardien, apparemment un peu "spécial", ne prend pas les réservations internet en hiver. Nous bifurquons vers le refuge Saboredo dans une purée de pois complète, sans aucune trace. Heureusement que j'ai le GPS avec les points entrés à l'avance et le fond de carte ! Malgré cela, ce n'est pas évident. Sur l'Estany de Naud, nous devons escalader une congère de plus de 2 mètres de haut pour continuer notre descente. J'imagine les randonneurs du lendemain qui ont vu nos traces errant sur le lac alors qu'il y avait sûrement un passage à gauche ou à droite.
La position du refuge sur mon fond de carte est fausse et nous passons quelques minutes avant d'enfin trouver le refuge de Saboredo complètement enfoui sous la neige. Il y a quand même une cabane visible. Je crois que ce sont les toilettes d'été. L'hiver, les toilettes sont derrière la cabane, dans une tranchée dans la neige. Yes !
Le refuge est très petit, 21 places couchées, un peu moins assises il me semble. Un bon poêle réchauffe l'atmosphère.
Nous 5 + 4 Catalans + le gardien et son aide, ça va. Le gardien est cuistot de formation, il a bossé chez Bras à Laguiole, chez Veyrat à Courchevel… Et il est devenu guide. Très sympa, très intéressant aussi quand il parle de ses expés en Himalaya, avec ses potes qui n'en sont pas revenus ou avec son client basque qui a une volonté d'enfer. Nous ne regrettons pas d'être passés là.
D+ : 300m
J8 : le beau temps est revenu dans la nuit. Au petit matin, nous découvrons le site remarquable de ce refuge. Et nous partons pour Arties. Premier point de passage : le col de Sendrosa très corniché. Le gardien nous avait dit de passer au-dessus à gauche. En fait je suis monté trop haut, trop à gauche. Bref nous finissons par passer. La descente est en poudreuse excellente. Et c'est le drame ! Enfin toutes proportions gardées. Alain, notre meilleur descendeur, chute sur un rocher caché et se fait mal au genou. Du coup nous descendons par le vallon jusqu'à Tredos, sans passer par le Tuc de Salana.
D+ : 300m
Voilà c'est fini. J'espère qu'on reviendra un jour parce qu'on n'a pas tout vu et que c'est vraiment fait pour le ski de rando.